les citations
canton n. m.
◆ Chacun des États qui composent la Confédération suisse. ★ Les cantons suisses sont des républiques régies par leur propre constitution, souveraines dans les limites fixées par la Constitution fédérale*. Le canton représente un palier de gouvernement intermédiaire entre l’État fédéral* et la commune ; il se subdivise en régions administratives (⇒ district). La Confédération suisse compte vingt-trois cantons dont trois sont subdivisés en deux demi-cantons (v. ce mot). Les cantons romands, alémaniques. Les cantons protestants, catholiques. Les cantons frontaliers, de l’intérieur. Les cantons de la Suisse primitive* ; les cantons primitifs*. La République et Canton de Neuchâtel. La souveraineté des cantons. Chef-lieu, capitale de canton. ⇒ cantonal, cantonalisation, cantonaliser, cantonalisme ; demi-canton ; intercantonal.
1 « Les partis politiques, de nombreuses écoles, plusieurs associations et la presse ont cherché à instaurer et à développer un dialogue entre la population du futur Canton du Jura et les députés à l’Assemblée constituante. » Le Pays, 3 décembre 1976, p. 1.
2 « La République jurassienne est un État démocratique et social fondé sur la fraternité. Elle forme un canton souverain de la Confédération suisse. » Constitution de la République et Canton du Jura, art. premier.
3 « Quant au pouvoir judiciaire, il varie à l’infini, d’un canton à l’autre. » GuideJuridSuisse, 1988, p. 30.
4 « Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par la constitution fédérale*, et, comme tels, ils exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoir fédéral*. » Constitution fédérale, art. 3.
5 « On attend avec intérêt la réaction du Conseil* fédéral, toujours soucieux de l’équilibre interne de la Confédération, entre les cantons frontaliers et ceux de l’intérieur. » Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 17 mai 1993, p. 2.
6 « La commission des institutions politiques du Conseil national s’est penchée fin juin sur un projet de pondération des voix des cantons lors des votations* fédérales*. Estimant que les petits cantons jouissent aujourd’hui (une voix par canton) d’un pouvoir disproportionné et que les contradictions entre la majorité du peuple et celle des cantons marquent “une tendance à la hausse”, deux universitaires genevois proposent une nouvelle répartition plus respectueuse de l’évolution démographique des cent dernières années. » Courrier Neuchâtelois, 7 septembre 1993, p. 1.
7 « Et quoi qu’il arrive désormais, le contempteur des Alémaniques, le militant des “minorités ethniques”, le défenseur d’une Romandie pourvue d’un drapeau porte pour toujours le titre le plus glorieux qu’un Helvète puisse imaginer, celui de père d’un canton. » Le Quotidien jurassien, 15 septembre 1993, p. 4.
8 « Le 6 décembre 1992, la moitié des Suisses a dit oui à l’ouverture européenne. Elle s’est inclinée démocratiquement devant l’infime majorité du peuple et la puissante ligue de cantons qui ont rejeté le traité EEE [= Espace Économique Européen]. » Le Nouveau Quotidien, 6 décembre 1993, p. 1.
9 « Est-il juste qu’une majorité, celle des cantons, chasse l’autre, celle de la population ? Les circonscriptions électorales du pays, délimitées par les cantons, s’expliquent par des raisons historiques mais sont en décalage avec notre mode de vie qui a privilégié l’urbanisation. » Le Nouveau Quotidien, 13 juin 1994, p. 3.
10 « Le clivage suisse s’est à nouveau produit : si les cantons romands sont unanimes à accepter l’article constitutionnel, les Suisses alémaniques sont contre. » Le Nouveau Quotidien, 13 mars 1995, p. 1.
Le vingt-troisième canton, le canton du Jura.
11 « L’élection partielle au Gouvernement jurassien a révélé que les citoyens du 23e canton n’avaient rien perdu de leur esprit frondeur. » Le Matin, 28 juin 1993, p. 2.
Chambre des cantons ⇒ Conseil des États.
12 « Le Conseil national* devra encore s’occuper des amendements apportés au projet par la Chambre des cantons. » Journal du Jura, 24 juin 1977, p. 22.
↪ V. encore s.v. tournus.
canton-ville n. m. Canton très largement dominé par une grande ville (essentiellement Genève et Bâle-Ville ; pour certains aussi Zurich).
13 « La Suisse alémanique et la Suisse latine possèdent deux visions différentes de l’avenir de ce pays. Parfois les cantons-villes de Zurich ou de Bâle viennent mettre un peu de baume sur les plaies des Romands. Cela n’a pas été le cas hier. » Le Nouveau Quotidien, 26 juin 1995, p. 3.
Remarques. En Suisse romande, État a le plus souvent le sens de “canton” ou “gouvernement cantonal” : « Un système qui pose le principe que c’est à l’État qu’il incombe de prendre en mains l’organisation de l’ensemble des établissements hospitaliers du canton […] » (Bulletin officiel des délibérations du Grand Conseil, Neuchâtel, 11 décembre 1972, p. 1104) ; cf. encore le syntagme Conseil* des États. Pour d’autres ex. de ce mot dans cette acception, v. carnotzet, cantonalisation, cantonaliser (Rem.), confédéré I, demi-canton, ministre. — Cf. le composé supercanton n. m. “canton qui regrouperait plusieurs cantons déjà existants” (« Lancée dans les années quatre-vingt, son idée de supercanton de l’arc jurassien, réunissant les six districts* du Nord et du Sud et ceux de Neuchâtel, apparaît de moins en moins comme une utopie. » Le Nouveau Quotidien, 30 mars 1994, p. 11 ; v. encore Journal de Genève, 16 février 1993, p. 17 ; StRobert 1993). — En France, le canton est une “division territoriale de l’arrondissement, sans budget, constituant une circonscription en vue de certaines élections” (NPR) ; au Québec, le canton est une “unité territoriale relevant d’un mode de division du territoire instauré à la fin du xviiie s. dans le but d’accorder à des particuliers des terres publiques libres de toute redevance” (DFPlus).
Commentaire. Plus anciennes attestations : 1467, Fribourg ; 1487, Genève. Relevé par la lexicographie française depuis ses origines (Estienne 1549). Mot originaire de l’Italie du nord, où la forme cantone avec le sens de “portion de territoire” est attestée depuis l’an 1000. Sur l’adoption du mot par le fr. de SR, v. GPSR 3, commentaire historique 65b-66a. En italien, cantone (avec le sens moderne) est attesté depuis av. 1527 (DELI) ; cf. aussi romanche chantun n. m.
Bibliographie. SchwId 3, 374-5 ; FEW 2, 232a et 233b, canthus ; P. Aebischer, Revue d’histoire suisse, XXIII, 609-620 ; GPSR 3, 64b-66a ; TLF ; DELI ; GR 1985 ; DFPlus 1988 ; DudenSchweiz 1989 ; NPR 1993 ; PledariGrond 1993 ; Lengert 1994 ; GR 2001.
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