fédéralisme n. m.
◆ Doctrine qui défend l’autonomie des cantons* par rapport au pouvoir fédéral*. Une victoire du fédéralisme. La défense du fédéralisme. ⇒ cantonalisme.
1 « […] il s’agissait alors de se prononcer sur l’article conjoncturel qui accordait à
la Confédération des moyens accrus pour maîtriser les fluctuations économiques. Ici
aussi, l’opposition était partie du canton* de Vaud, sur le thème de la défense du fédéralisme. » 24 heures, 14 juin 1976, p. 3.
2 « Le Jura est le seul des alliés de l’ancienne Confédération à qui l’occasion n’avait
pas été donnée de devenir un canton* à part entière. Reconnaître le nouveau canton*, a encore dit M. S., c’est montrer que les principes chers aux libéraux, fédéralisme et démocratie, ne sont pas de vains mots. » La Suisse, 7 septembre 1978.
3 « Mise à mort de la vache sacrée du fédéralisme : les aides financières de l’État ne peuvent plus être distribuées à l’aveugle. Le
ministre des finances présente les propositions d’un groupe d’experts et des cantons*. » Le Nouveau Quotidien, 29 avril 1994, p. 9.
4 « […] les réseaux [informatiques] en Suisse sont encore difficilement compatibles entre
eux, du fait de leurs standards tous différents, ou du fédéralisme qui entrave la circulation des livres entre les divers organismes. » Le Nouveau Quotidien, 26 avril 1995, p. 23.
↪ V. encore s.v. cantonalisme.
Remarques. Cf. encore fédéraliste n. m./f. et adj. “(personne) qui défend l’autonomie des cantons par rapport au pouvoir fédéral” (v. ex. s.v. cantonaliste, combourgeoisie 2, confédéré 1).
Commentaire. Alors qu’en français de référence le mot fédéralisme a une valeur neutre, les usages linguistiques des états fédérés que sont la Suisse,
la Belgique et le Canada lui ont donné par polarisation sémantique des sens particuliers
et antonymiques : si en Suisse on l’oppose à centralisme ou à centralisation (et, jadis, à unitarisme ; voir Pier s.v.), au Canada le mot en est venu à désigner une doctrine prônant un gouvernement central
fort et s’oppose à indépendantisme, nationalisme, séparatisme ou souverainisme. La lexicographie générale ne rend guère compte de ce phénomène (mais cf. GR 1985 s.v. fédéraliste : « Selon les contextes, le mot peut s’appliquer à des partisans d’une plus grande autonomie
dans une fédération ou, à l’inverse, aux partisans du pouvoir fédéral, central. »). En Belgique, le fédéralisme est une doctrine qui défend l’autonomie des “Régions” face au gouvernement central.
Bibliographie. Pier s.v. fédéraliste ; TLF (sans marque régionale pour ce sens mais avec un exemple suisse romand) ; GR 1985 ;
PLi depuis 1989 ; DQA 1992 ; GR 2001.
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