gymnase n. m. (aussi écrit avec une majuscule)
![]() ![]() ◆ Établissement d’enseignement secondaire supérieur, dont la fréquentation fait suite
à celle de l’école* secondaire, se termine par les examens de maturité* et permet l’accès à l’université. Aller, être, étudier au gymnase. Commencer, faire, terminer son gymnase. Être en première,
dernière année de gymnase. Maître, prof de gymnase ; directeur, ‑trice de gymnase.
Le Gymnase cantonal*. L’aula* du gymnase. L’époque du gymnase. ⇒ gymnasial, gymnasien(ne) ; école secondaire ; maturité.
1 « […] rien de ce que vivait la ville et ses alentours ne m’échappait […] les trois étudiants
de notre école fauchés par une voiture un soir, sur la route des Éplatures, heureusement
sans conséquences mortelles, le concours d’architecture pour le nouveau Gymnase qu’on construirait en haut de la rue du Succès [à La Chaux-de-Fonds], rien de la
ville ni du pays ni du monde […]. Et si j’avais perdu le contact avec la réalité,
aurais-je pu continuer à donner mes cours ? » A.-L. Grobéty, Infiniment plus, 1989, p. 270-1.
2 « […] du point de vue culturel […] pour beaucoup, le gymnase restera la période d’apprentissage la plus riche et la plus féconde. Et cela précisément
parce qu’elle n’est pas encore spécialisée, mais parce qu’elle a pour vocation d’ouvrir
des fenêtres à la curiosité de l’esprit. » L’Hebdo, 3 juin 1993, p. 49.
3 « Le corps électoral neuchâtelois a refusé dimanche la fermeture du gymnase du Val-de-Travers. La modification de la loi sur l’enseignement secondaire, qui entraînait
la suppression de l’établissement, a en effet été refusée par 32’133 votants (70,4 %)
contre 13 510. Cet objet a été soumis au peuple à la suite du lancement d’un référendum* opposé à la fermeture du quatrième gymnase du canton*. » Courrier neuchâtelois, 10 mars 1993, p. 22.
4 « [titre] Les directeurs de gymnase font rempart pour sauver la nouvelle matu* / [sous-titre] La fin de la procédure de consultation n’a pas calmé la tempête :
les profs demandent un moratoire. Mais leurs directeurs soutiennent la réforme, pour
éviter une spécialisation trop précoce des gymnasiens*. » Le Nouveau Quotidien, 19 mai 1993, p. 11.
↪ V. encore s.v. aula ; cantonal Rem. ; cantonaliser ; course 1 ; crocher 4 ; halle II 1 ; intercantonal ; maturité ; promotions.
◇ (par métonymie) Édifice abritant cette institution. Le chemin du gymnase ; les salles, le hall du gymnase. Aller à pied au gymnase. Se
donner rendez-vous devant le gymnase.
5 « Sur le tard, elle [la Gruyère] s’est mise à l’industrie et au tourisme, quitte à sacrifier
de belles terres à l’autoroute. D’un côté, le gymnase tout neuf, de l’autre, le chalet* à toit de bardeaux, et c’est la même jeunesse. » La Gruyère, 18 juin 1977, p. 1.
◇ (exemple métalinguistique)
6 « Le terme de “gymnase” utilisé dans une raison de commerce d’une entreprise sise à Genève pour désigner
une salle de gymnastique prête à confusion, du moment qu’il est généralement compris
par le public moyen suisse – ou même suisse romand – comme désignant un établissement
d’enseignement du niveau secondaire. » Arrêt de la 1re Cour civile du 30 octobre 1984, dans Recueil des Arrêts du Tribunal Fédéral suisse, 110 I b, p. 398.
Localisation. Le terme gymnase est connu dans toute la Suisse romande, mais dans certains cantons on emploie un
autre terme : cf. 〈Canton du Valais〉 lycée, lycée-collège ; 〈Canton de Genève〉 collège ; 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉 lycée. Dans 〈Canton de Fribourg〉, le Collège comptait autrefois un premier cycle appelé Gymnase et un second appelé Lycée.
Remarques. Cf. encore le dér. préfixal progymnase n. m. “établissement scolaire d’études secondaires inférieures, formant les dernières années
d’école obligatoire, précédant le gymnase” (« En 1962, il vint s’installer à Porrentruy pour enseigner au progymnase de l’école cantonale* en tant que maître scientifique de mathématiques et de sciences. » Le Pays, 6 mars 1993, p. 7), attesté dans NE, BE et JU. V. également BourquinPays 1985, pp.
49, 80, 82. Une forme synonyme prégymnase est aussi connue. — Le mot n’est jamais employé (et est très peu connu) en Suisse
romande avec le sens du français de référence (“établissement et salle où on se livre à des exercices sportifs”, v. par ex. PLi 1989) ; dans ce sens, on dit halle de gymnastique (v. ce mot à la nomenclature) ou salle de gymnastique. — Dans la lexicographie française, le terme est donné pour l’Allemagne dans plusieurs
sources (entre autres Littré, DG), mais la Suisse n’est explicitement mentionnée que
depuis Lar 1930.
Commentaire. Première attestation hors de Suisse romande : 1596 (Hulsius, v. FEW) ; première attestation
en Suisse romande : 1829 (Pautex, cité dans Lengert). Emprunt à l’allemand Gymnasium n. n., de même sens. Brunot 9 note « qu’on trouve parfois gymnase ailleurs qu’en Alsace », et fournit une attestation de 1792. Le terme gymnase correspond approximativement aux équivalents suivants dans les autres pays francophones :
France lycée ; Belgique (> Zaïre) athénée (mot donné à tort comme suisse dans NPR 1993) ; Québec cégep.
Bibliographie. Lar 1930 ; Brunot 9, 1104 ; Pohl 1950, t. 8, p. 72 ; FEW 4, 355a, gymnasium 2 ; DFV 1972 ; TLF ; GR 1985 ; PledariGrond 1993 ; Lengert 1994 ; GR 2001.
Simone QUENET
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