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mob n. f. (souvent écrit avec une majuscule)
◆ (terme d’histoire) Mobilisation générale de l’armée suisse ayant eu lieu lors de la première et de la
seconde Guerres mondiales. Les mobs de 1914-1918, de 1939-1945. Les copains de la mob. Les souvenirs de la mob.
Avoir fait la mob.
1 « En revenant du marché, un samedi, le Jules Pochon titubait un brin. Il avait rencontré
je ne sais quel copain du service militaire, qu’il n’avait pas revu depuis les mobs de 14-18 ! Une pareille rencontre s’arrose largement, comme il se doit. » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 98.
2 « Chers compagnons d’armes, vétérans des mobs 1914-1918, venez fêter dignement cette journée, entièrement consacrée à resserrer
plus étroitement encore les liens qui nous unissent depuis plus de 62 ans. » Journal du Jura, 11-12 septembre 1976, p. 4.
3 « Parce que l’immigré bernois ne peut pas admettre qu’il y a là un conflit de nationalité,
il cherchera d’autres raisons de s’opposer au séparatisme [jurassien]. Il mettra en
évidence tout ce qu’il a en commun avec l’indigène : de la confession à l’appartenance
à la Suisse, des souvenirs de “mob” à la peur de devoir trop payer d’impôts. » 24 heures, 16 septembre 1976, p. 9.
4 « Ici, c’est la surpopulation des chevreuils qui est en cause. Or, en 1939, tous les
amis de la faune le savent, il n’y avait pratiquement plus de chevreuils dans le canton*. Même si on admet que la “Mob” a été un utile temps de reproduction pour ce gibier, on ne peut oublier que la chasse
a repris depuis plus de trente ans et que les mille fusils évoqués plus haut n’ont
pas saccagé un troupeau aujourd’hui supérieur à mille têtes. » Lausanne-Information, 23 février 1977, p. 20.
5 « Tout à côté, un autre ouvrage local, célébrant la “Mob” en Suisse romande, comme on rappelle un souvenir plaisamment nostalgique. » E. Barilier, Musique, 1988, p. 66.
6 « Pendant la Mob, la Suisse protège ses frontières. Selon l’écrivain alémanique Peter Bichsel, les
Confédérés* ne veulent pas, cinquante ans plus tard, de l’intégration européenne parce qu’ils
n’arrivent pas à admettre la fin de la période liée à la Seconde Guerre mondiale. » Le Nouveau Quotidien, 20 mars 1995, p. 7.
◇ (à l’occasion, peut désigner une mobilisation militaire partielle et ponctuelle, en
dehors du contexte historique :)
7 « Débutant par un exercice “mob G” (état de guerre) destiné à faire le point sur l’état de l’instruction, le groupe
a poursuivi en deuxième semaine par un exercice de désintoxication de compagnie notamment. » 24 heures, 15 mai 1987.
Remarques. Cf. encore les dér. mobard n. m. “vétéran de la Mob” (« Les “mobards” commentent le matériel exposé. » La Liberté, 22 août 1989) et moblard n. m. “id.” (« Il existe néanmoins une hiérarchie en la matière, c’est la priorité octroyée aux “moblards”, c’est-à-dire à ceux qui furent sous le gris-vert [= costume militaire] entre 1939
et 1945, les vétérans de la Mob. » Civitas, n° 5/6, 1983, p. 152).
Commentaire. Première attestation : 1921. Innovation suisse romande. Forme apocopée de mobilisation. — À ajouter à FEW 6, III, 3b, mŎbĬlis II 1 a.
Bibliographie. RouxArgSold 1921 ; Pid 1983, 1984 ; ChapuisBonfol 1985, p. 36 ; Lengert 1994.
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