les citations
formule magique n. f.
1.◆ Coalition gouvernementale au Conseil* fédéral, considérée comme stable et équilibrée. ★ Cette coalition se composait, de 1959 à 2003, de deux représentants du parti démocrate-chrétien, deux du parti radical, deux du parti socialiste, et un de l’Union Démocratique du Centre (anciennement appelé parti des Paysans, Artisans et Bourgeois – PAB). ⇒ Conseil fédéral.
1 « L’annonce de la candidature de M. B. a réveillé dans tous les autres partis l’exigence des “personnalités” mises avant les partis, alors que jusque là, presque tout le monde était hypnotisé par la formule magique 2-2-2-1. » Gazette de Lausanne, 11 décembre 1959, p. 3.
2 « Avec l’élection de M. T., le succès de la formule magique 2-2-2-1 serait assuré. » Gazette de Lausanne, 16 décembre 1959, p. 1.
3 « Cependant, les élections au Conseil* fédéral sont politiquement compliquées, car le choix a été considérablement restreint : la Constitution prescrit qu’on ne peut choisir plus d’un membre du Conseil* fédéral dans le même canton* ; en vertu de l’équité en matière de politique étatique, deux à trois conseillers* fédéraux doivent être originaires de Suisse Romande ou du Tessin ; quant à la tradition, elle veut que les cantons* de Vaud, Berne et Zurich soient toujours représentés au sein du Conseil* fédéral ; enfin, à titre de complication supplémentaire, la politique a inventé la “formule magique” 2 :2 :2 : 1. On entend par là que les socialistes, les radicaux et les démocrates-chrétiens peuvent revendiquer chacun deux sièges au gouvernement, contre un à l’Union démocratique du Centre. » N. Flüeler et al., La Suisse : de la formation des Alpes à la quête du futur, 1975, p. 283.
4 « Ainsi du point de vue des qualifications personnelles, le niveau du gouvernement central est resté remarquablement élevé, à quelques rares exceptions près. Cette circonstance est heureuse et rassurante. Elle prouve que le parlement assume avec succès et discernement l’une de ses tâches les plus éminentes, qui consiste précisément à choisir les membres du Conseil* fédéral. Mais il faut tenir pour d’autant plus caractéristique que la répartition actuelle des sièges entre les partis, la célèbre formule 2-2-2-1, que d’aucuns tiennent pour définitive et même pour “magique”, soulève des critiques et des objections de plus en plus nettes, de plus en plus persévérantes. » W. Martin, Histoire de la Suisse, 1980, p. 349.
5 « C’est ainsi qu’on aboutit, en 1959, à la fameuse “formule magique” de gouvernement, c’est-à-dire à une représentation des quatre grands partis proportionnelle à leur force électorale (2 radicaux, 2 conservateurs chrétiens-sociaux, 2 socialistes, 1 PAB). » Cl. Favez et al., Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, 1982-1983, vol. III, p. 258-259.
6 « Nul besoin de faire la liste des casse-tête pesant sur le pouvoir fédéral* : le grand écart entre les finances fédérales* et la nécessité de maintenir l’État social, le chômage qui perdure malgré la reprise, le dossier européen […]. Chacun a tout cela en tête. Et pourtant, qu’est-ce qui échauffe ces jours nos politiciens ? Le sempiternel débat sur le thème : renoncer ou non à la formule magique. » Le Nouveau Quotidien, 24 octobre 1994, p. 1.
7 « [titre] La formule magique ne sera pas remise en question. / La base du Parti radical suisse ne sera pas consultée sur la motion des jeunes zurichois d’éjecter les socialistes du Conseil* fédéral. » Le Nouveau Quotidien, 24 octobre 1994, p. 11.
8 « Si nous avions insisté pour repousser en décembre l’élection du successeur d’O. S., explique C. K., on nous aurait accusé de vouloir faire voler en éclats la formule magique qui place deux radicaux, deux démocrates-chrétiens, deux socialistes et un démocrate du centre au Conseil* fédéral. » Le Nouveau Quotidien, 1er septembre 1995, p. 10.
9 « Lundi, au moment où M. L., le chef socialiste de la Justice zurichoise, annonçait sa volonté d’être candidat à la succession d’O. S., le Parti radical du canton* “exigeait” dans un communiqué l’abandon de la formule magique. Une proclamation “arrogante” ou “ridicule” pour les socialistes zurichois […]. » Le Nouveau Quotidien, 6 septembre 1995, p. 7.
2.◆ (par ext.) Coalition considérée comme stable et équilibrée dans un exécutif cantonal.
10 « La formule magique qui prévaut dans le canton* de Vaud depuis 1962 a vécu : grâce à une Alliance rose-verte [= socialiste-écologiste] inédite, la gauche obtient de justesse un troisième fauteuil au gouvernement. » Le Nouveau Quotidien, 21 mars 1994, p. 3.
11 « La formule magique en vigueur depuis trente ans au Conseil* d’État de Glaris a éclaté ce week-end. Le Parti socialiste a remporté un deuxième siège grâce à J. K., alors que le Parti démocrate-chrétien en a perdu un. » Le Nouveau Quotidien, 21 mars 1994, p. 12.
12 « Profitant de l’occasion, E. T. […] a rappelé que son parti allait revendiquer son siège au sein de l’Exécutif cantonal* lors des élections de 1996 et s’opposer avec force à la formule magique “3.2.2.”. » La Liberté, 8 septembre 1995, p. 15.
13 « Vous, les Valaisans, vous avez osé. Osé mettre un terme à une formule dite magique par on ne sait quelles circonvolutions politico-politiciennes. Osé exprimer vos humeurs par rapport à une force monopolisatrice. » Le Matin, 17 mars 1997, p. 2.
Commentaire. Innovation suisse. Traduction de l’expression all. magische Formel 2-2-2-1 (devenue par la suite Zauberformel), lancée le 26 novembre 1959 sur le mode ironique par la Neue Zürcher Zeitung, qui s’y opposait vigoureusement : « [die] seit Jahren herumgebotene magische Formel 2-2-2-1 ». L’expression fut reprise par le même journal le 3 décembre 1959 ; cf. A. F. Reber, Der Weg zur Zauberformel, Bern / Frankfurt / Las Vegas, P. Lang, 1979, p. 331.
Bibliographie. Sans tradition lexicographique.
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