les citations
souper v. intr. ; n. m.
I.◆ (v. intr.) Prendre le repas du soir. Souper en vitesse. Souper devant la télé. Souper dehors, au restaurant. Être invité à souper. Restez à souper ! ⇒ déjeuner ; dîner.
1 « Même s’il n’y a pas de gros travaux en train, il faut le temps de gouverner*, de souper, surtout le samedi qu’on balaie devant la ferme. Alors c’est rare que le yass* commence avant huit heures et demie – neuf heures moins le quart. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 143.
2 « – Déjà ? / – Oui, ici on soupe à cinq heures. / – Ça alors ! » C. Bille, Juliette éternelle, 1971, p. 191-192.
3 « On avait fini de souper, les grands étaient remontés dans leur chambre, la bonne lavait la vaisselle, à la grande table d’en bas seuls étaient restés Jean Calmet et sa mère. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, p. 157.
4 « L’affaire conclue, comme c’était sur le coup de six heures, le commerçant en question m’invite à venir souper chez lui. » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 69.
5 « À cinq heures, Jean-Marc téléphone : “Je passe au conservatoire, je dois voir Borel, et puis je travaille un peu avec Jacques et Dopi, ne m’attends pas pour souper…” » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 55.
↪ V. encore s.v. moindre I ; rösti(s) 1 ; thé.
(énoncé métalinguistique)
6 « Julie eut un sommeil très agité, quoiqu’elle ne mangeât rien à souper (ou à dîner – au choix des puristes !). » J. Follonier, La Sommelière, 1971, p. 53.
II.◆ (n. m.) Repas du soir ; mets composant ce repas. Souper d’anniversaire, de Noël ; souper de classe, de bureau, de la boîte. Un souper aux chandelles. Souper choucroute, souper raclette*, souper-dansant. Préparer le souper. ⇒ déjeuner ; dix-heures ; dîner ; café complet.
7 « Elle pintait au Buffet, au Soleil, de trois décis* en trois décis* elle égrenait l’après-midi. Vers cinq heures elle retrouvait sa cuisine, elle buvait encore quelques coups à la bouteille en préparant le souper, puis elle rebuvait à table et le soir elle refaisait une tournée de cafés avec Ernest, son amoureux, un manœuvre de la Gare qui buvait sec et qui avait les plus belles rouflaquettes de Cully. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 185.
8 « On mangea pour le souper du fromage, du beurre et du miel, Helena distribua les cadeaux, et la soirée dont elle s’était tant réjouie commença. » C. Bille, Juliette éternelle, 1971, p. 60.
9 « Un souper raclette*, dans une ambiance sympathique, agrémenté de chansons “bien de chez nous” terminera cette première journée. » Coopération, 1er juillet 1976.
10 « Ce soir jeudi, les femmes protestantes se retrouvent à Sornetan, dès* 18 h. 30, pour le souper, et dès* 20 h. pour discuter avec les campeuses de Vaumarcus. » Le Pays, 21 octobre 1976, p. 5.
11 « Le 6 novembre, un “souper choucroute” est organisé à la chapelle du Bois-Gentil (19 heures). » Tribune-Le Matin, 29 octobre 1976, p. 7.
12 « […] les écoliers qui n’ont pas eu de gros “4 heures” seront parfaitement nourris avec un repas type “souper vaudois”, à savoir pommes de terre en robe, fromage ou séré*, beurre ; indispensable au menu : une salade verte et un fruit, cru ou cuit. » L’Illustré, 10 novembre 1976, p. 80.
13 « […] le Parti socialiste invite tous ses membres et sympathisants (es) à participer à son traditionnel souper annuel qui se déroulera ce samedi 26 février 1977, dès* 20 h., au Café du Pont. » Le Pays, 23 février 1977, p. 5.
14 « C’est par un souper au prix famille qu’a commencé la soirée annuelle de la Société de gymnastique “Helvetia” de la Béroche à la Salle de Spectacles de Saint-Aubin samedi passé. » Courrier Neuchâtelois, 15 décembre 1993, p. 9.
Souper canadien, souper auquel chaque convive participe en apportant sa contribution au repas. On se fait un souper canadien : tu fais la salade, maman s’occupe des spaghettis et je me charge du dessert.
Goûter-souper, collation prise en fin d’après-midi et servant à la fois de goûter et de repas du soir.
Remarques. Dans l’usage littéraire, souper est concurrencé par dîner (v. ce mot), mais reste tout de même très fréquent. — Dans la lexicographie française, souper est défini comme un “repas ou collation qu’on prend à une heure avancée de la nuit” (v. par ex. NPR 1993). — Au Canada, l’équivalent de souper canadien est souper communautaire (DHFQ) ; le syntagme souper canadien y désigne un souper où l’on offre des spécialités culinaires traditionnelles.
Commentaire. Archaïsme ; en 1871, Littré note que « l’usage du souper tend à disparaître dans les grandes villes », et la marque « autrefois » apparaît pour la première fois dans Larousse 1875. Selon GLLF 1977, « le terme continue à s’employer au sens 1 [repas du soir] sur tout le territoire de la Gaule romane [sic], sauf dans la région parisienne et dans quelques villes de province ». Le mot jouit encore d’une vitalité certaine dans la plus grande partie de la France (v. bibliographie ci-dessous et DRF), en particulier en milieu rural et dans les petites villes. Il est en outre tout à fait courant dans le Val d’Aoste, en Belgique (d’où il est passé au Zaïre et au Rwanda) et en Amérique du Nord.
Bibliographie. Littré 1871 ; « autrefois » depuis Lar 1875 ; « vieilli » DG 1900 ; Pier ; BoillotGrCombe 1929 ; DitchyLouisiane 1932 ; MichelCarcassonne 1949, p. 11 ; MassignonAcad 1962, n° 1357 ; FEW 17, 286b-287a, sŬppa 2 ; M. Höfler, ZrPhil 84, 301-308 ; « vx ou région. » PR 1970 ; « très courant en Belgique » BeatensBruxelles 1971 ; DFV 1972 ; BonnaudAuv 1976 s.v. repas d’âne ; « vx » GLLF 1977 ; SchüleListeLar 1978 ; NouvelAveyr 1978 ; ALEC, q. 180 ; WolfFischerAlsace 1983 ; RouffiangeMagny 1983 ; « Zaïre » IFA 1983 ; RézeauOuest 1984 ; GononPoncins 1984 ; MartinAost 1984 ; JouannetRwanda 1984 ; « vx ou régional (Belgique, Canada, Suisse, etc.) » GR 1985, 2001, NPR 1993, 2000 ; « Bretagne, Lyonnais, Provence » RézeauBibl 1986 ; DurafHJura 1986 s.v. dîner ; MartinPellMeyrieu 1987 ; MassionBelg 1987 ; MartelProv 1988 ; DFPlus 1988 ; « vx ou région. (Canada, Belgique, Suisse, Zaïre) » PLi 1989 ; LepelleyBasseNorm 1989 ; RouffiangeAymé 1989 ; MartinPilat 1989 ; BrasseurNorm 1990 ; LanherLittLorraine 1990 ; DucMure 1990 ; Brass ChauvSPM 1990 ; CartonPouletNord 1991 ; TavBourg 1991 s.v. soupe ; « d’usage encore très solide » BoisgontierAquit 1991 ; « vieilli ou région. (notamment Belgique, Canada, Est) » TLF (où la citation de Cendrars recèle un helvétisme non identifié comme tel) ; TamineArdennes 1992 ; « usuel » VurpasMichelBeauj 1992 ; BoisgontierMidiPyr 1992 ; DQA 1992 ; LepelleyNormandie 1993 ; TamineChampagne 1993 ; MartinVosges 1993 s.v. lit et rentrer ; DuchetSFrComté 1993 ; « usuel » MartinFréchVelay 1993 ; « usuel » BlancRouatVill 1993 ; PotteAuvergne 1993 ; Lengert 1994 ; Belg 1994 ; « usuel » MichelNancy 1994 ; « usuel » RobezMorez 1995 ; « usuel » FréchetAnnonay 1995 ; SalmonLyon 1995 ; « rég. (et Belgique, Suisse, Canada, Afrique) » DictUniv 1995 ; ThibQuébHelv 1996, p. 341 ; « usuel à partir de 20 ans » FréchetAin 1998 ; DHFQ 1998 ; DRF 2001 (avec carte).
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