les citations
pétole [pɛtɔl] n. f. (var. pétolle, petole, petolle)
1.◆ Crottin, surtout de chèvre, mouton, lapin, souris, etc. ⇒ pétouiller, pétouillon.
1 « Les lapins, ils n’ont pas de hotte, et quand ils font quelque chose, c’est pas des cocons, mais des “pétoles” ; […]. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1962, p. 50.
2 « Le bonheur de s’étriller dans le printemps qui sèche les pétoles de lièvres. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 151.
3 « Les feuilles […] qui verdissent plissées dans les pétoles de chamois, vont pointer. » M. Chappaz, La Haute Route du Jura, 1968, p. 19.
4 « Il y a des mouches, de l’étoupe d’araignée, des aiguilles, des pétoles de lièvres : bonbons de poussière, de foin sec, copies conformes de nos reliques. » M. Chappaz, À rire et à mourir, 1983, p. 116.
5 « J’avais dans le véhicule une grande caisse de transport avec à l’intérieur 150 gros rats adultes, tous entre 400 et 500 grammes. Je ne sais comment ils étaient arrivés à ouvrir leur caisse. […] Le sol de la voiture grouillait de rats jusque dans les bidons de victuailles. Partout des petites traces humides, bien significatives, accompagnées de petites […] pétoles […] brunâtres, témoignage d’un excellent état de santé chez mes passagers. » Zoo de la Garenne, 15 juin 2003 (Internet).
2.◆ (en emploi hypocoristique) Ma pétole, ma mignonne, ma chérie, surtout en s’adressant à une fillette.
(par ext.) Jeune femme ; femme.
6 « Hier soir, au bal, il y avait des jolies pétoles, mais on n’a pas réussi à en draguer une. » Homme (VD Nord), octobre 2001.
7 « Pour préparer le souper* d’anniversaire, on va faire comme ça : les gars mettront les tables et les bancs en place, et puis, quand ça sera fait, les pétoles viendront décorer les tables. » Homme (VD Nord), janvier 2003.
Remarques. Encore bien connu, surtout en milieu rural. — On trouve aussi les diminutifs hypocoristiques pétolet, n. m. “petit cul d’enfant” et pétolette n. f. “jolie gamine” IttCons (cf. aussi en français régional d’Ardèche pétoulet n. m. “petit derrière d’enfant”, MazaMariac). — Le sens “simplette, niaise” indiqué par Had, n’a été confirmé par aucune autre source. — Le t. de navigation pétole n. f. “calme plat, absence de vent” du français de référence est également en usage en SR.
Commentaire. Dérivé dialectal du fr. pet, attesté en SR depuis 1698 : « Pour faire aller sur selle un petit enfant / Il faut prendre une demie once de petoles de souris et pleine une coque d’oëuf de beurre frais. Brasserez cela bien l’un parmi l’autre et ferez de petites tentes [tampons], que mettrez dans le fondement de l’enfant. Mais il faut piler les petoles devant que de les mettre dans le beurre. » (Livre de receptes ce 15 juin 1698 pour Madame Catherine Mey Baronne de Montricher [VD], éd. Slatkine, 1999). Le terme, fortement étayé par le substrat dialectal, apparaît également en français régional de Franche-Comté, du Val d’Aoste, de la Savoie et de la Provence. Dans ces mêmes zones, on signale aussi des emplois hypocoristiques, souvent liés à une forme diminutive.
Bibliographie. « petolle » Gaudy-Gen 1820, 1827 ; « petolle » HumbGen 1852 ; « petole » CalletVaud 1861 ; « pétole » DupertuisVaud 1892 ; « petolle » WisslerVolk 1909 ; « pétole » OdinBlonay 1910 (p. 414a) ; « pétole » Pier ; « pétoule » JoblotNîmes 1935 ; « pétolle » BiseHBroye 1939 (p. 304-5) ; FEW 8, 134a, PĒDĬTUM ; « pétolle » SnellGen 1960 ; « petole » SchüleNendaz 1963 ; « pétole » IttCons 1970 ; « pétole » ChuardVaud 1979 ; « pétole » Had 1983 ; « pétolle » MartinAost 1984 ; « pétole » Nic 1987 ; Nic 1990 s.v. pétolle ; « pétole » ChevalleyListe 1990 ; « pétoule » BlanchetProv 1991 s.v. pétoure ; « pétole » MazaMariac 1992 ; « pétole » GagnySavoie 1993 ; « pétole » Lengert 1994 ; « pétole » ArèsParler 1994 ; « pétole » RobezMorez 1995 ; « pétole » OffScrabble 1995 ; « pétole » PLi 1997 ; « pétole » DeprazChablais 1998.
Pierre KNECHT
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