gâteau n. m.
![]() 1.◆ Pâtisserie formée d’un fond de pâte entouré d’un rebord et garni (de confiture, de
fruits), tarte. Gâteau aux pommes, aux poires, aux raisinets*, à la rhubarbe, à la crème. Pâte à gâteau brisée ou feuilletée. Plaque* ou feuille à gâteau, moule à tarte à rebord très bas ou inexistant. Pelle à gâteau, pelle à tarte. Une tranche de gâteau, une part de tarte. Gâteau aux pruneaux*, tarte aux quetsches. ⇒ débattu ; guêlon.
1 « D’abord elle ôte son chapeau et son manteau, met son tablier de toile grise à manches
longues. Puis elle entre dans la cuisine pour préparer la pâte à gâteau. Le cornet* de farine est sur la table puis voici le lait, un bol, la salière, le pot de graisse,
la livre de beurre… » A. Rivaz, Sans alcool, 1961, p. 128.
2 « Au Jeûne*, on ne sait pas au juste de quoi il retourne. Les vieux racontent qu’autrefois on
passait toute la journée à l’église. Les femmes n’avaient même pas le temps de préparer
des repas et c’est pourquoi on ne mangeait que des gâteaux aux pruneaux préparés la veille. » S. Chevallier, Le Silence de la terre, 1961, p. 141.
3 « Foncer une plaque* à gâteau avec la pâte, la saupoudrer de farine et y ranger la pomme coupée en fines lamelles.
Verser dessus le contenu du bol. Faire cuire à feu moyen 25 à 30 minutes. » IttCons 1970, p. 145.
4 « Dès la fin août, avec les pommes des moissons, puis au travers de tout l’automne avec
les sortes différentes de ces fruits dont la maturité se succède dans les vergers,
on entre dans le règne, qui durera tout l’hiver, des gâteaux aux pommes. C’est peut-être ici que le guêlon* joue son rôle le plus positif et le plus précieux. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 205.
5 « [annonce] Qu’il soit aux fraises, aux cerises ou aux abricots, rien ne vaut un bon
gâteau / Surtout avec la bonne pâte de votre boulanger / Société des patrons boulangers » L’Express, 17 mai 1973, p. 20.
6 « […] il y a place pour tous ceux qui aiment que les choses aient le goût de ce qu’elles
sont, c’est-à-dire un beau jambon braisé, une féra* au vin blanc, une poule au pot avec ses légumes et, au dessert, le gâteau au vin fait d’une fine abaisse de pâte brisée, avec sucre, farine, cannelle et flocons
de beurre. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 189.
7 « Le gâteau aux pruneaux* se prépare de façon différente suivant les pays ou les régions. Le gâteau aux pruneaux* vaudois du Jeûne* fédéral se prépare sans liaison aucune, mais la base en est une fine pâte faite au
beurre. En Suisse alémanique, on l’aime avec une liaison à l’œuf. » Le Nouvel Illustré, 15 septembre 1976, p. 96.
8 « La pâte à gâteau maison, ça n’est vraiment pas si sorcier que cela à réussir en un clin d’œil, sans
se compliquer la vie. » Femina, 27 octobre 1976, p. 62.
9 « Passez votre tarte [v. rem. ci-dessous] au vin à four vif en ayant soin, en cours de cuisson, d’étaler de temps
à autre la masse au vin au moyen d’une cuiller afin que celle-ci reste lisse et soit
répartie de façon régulière. Ce “gâteau” au vin peut se manger tiède ou froid. » RecettesNeuch 1993, p. 25.
↪ V. encore s.v. cuchaule ; encavage 1 ; giclée I ; guêlon ; plaque à gâteau ; pruneau 1 ; taillaule.
2.◆ Cette même pâtisserie avec une garniture salée (légumes, lardons, œufs, fromage, etc.).
Gâteau aux poireaux, aux épinards, aux oignons, au beurre. ⇒ salée ; taillé.
10 « Dans les familles il y avait toujours une grand-mère qu’on appelait l’Allemande. Sa
propre grand-mère avait apporté d’outre-Rhin le gâteau aux œufs et le sapin de Noël. Ô Tannenbaum ! » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 100.
11 « Mais le triomphe de la tarte [v. rem. ci-dessous], et dont il faut parler sans plus tarder, c’est le gâteau au beurre. […] Comme pour toutes les découvertes de génie, la recette en est simple.
C’est, officiellement, et comme pour la pizza napolitaine, un fond de pâte de pain.
Mais il le faut mince – très mince. […] Servis sur de grands plateaux de bois, tout
gras de beurre, ils [les gâteaux] sont circulaires, vastes, et partagés en huit tranches. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 84.
12 « Mais il y avait aussi les gâteaux chauds, ceux qu’on mange au sortir du four, et qui composeraient généralement le
repas de midi. Tel est ce gâteau aux pommes de terre. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 70.
13 « Surprenez votre chère belle-mère avec une belle-fille entièrement nouvelle : Faites-lui
un gâteau aux poireaux ! » Bouquet, décembre 1976, p. 2.
◇ Gâteau au fromage, pâtisserie salée garnie d’un mélange de crème, d’œufs et de fromage gras râpé.
14 « À huit heures, je pourrai m’offrir la traditionnelle tranche de gâteau au fromage puis déambuler parmi cette foule. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 106.
15 « Ils sont très gentils avec nous, explique Michel. Ils nous préparent du café, nous
réchauffent des gâteaux au fromage dans le micro-ondes. » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1994, p. 20.
◇ (JU) Gâteau à la crème ⇒ totché.
Remarques. On rencontre de façon sporadique l’équivalent du français de référence, tarte, surtout dans la langue écrite (v. exemples ci-dessus) ; mais cf. le commentaire suivant : « Chez nous, ces gâteaux sont presque une base de notre alimentation ! Seuls les snobs les appellent “tartes” » (M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 199). Son diminutif tartelette est plus fréquent, en particulier dans la langue de la restauration. — Le mot gâteau s’emploie aussi en Suisse romande pour désigner la même catégorie de référents qu’en
français de référence : gâteau aux carottes, gâteau au chocolat, gâteau de noces, etc.
Commentaire. Premières attestations : gatteau vers 1740 (v. GPSR s.v. gâteau 5°) ; feuilles à gateaux 1793 (v. PierSuppl). Innovation sémantique suisse romande. — Sens à ajouter à FEW 17, 547a, *wastil.
Bibliographie. DeveleyVaud 1808, n° 289 ; DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial 1825, p. 8 ; GuilleNeuch
1829-32 ; OdinBlonay 1910, p. 299a, 437a ; Pier, PierSuppl ; Schoell 1936, p. 90 ;
IttCons 1970 ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; TLF ; GR 1985 ; Lengert 1994 ; GPSR 8, 168b-170a ; GR 2001.
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