désalpe n. f.
![]() ![]() ![]() ◆ Descente des troupeaux de bovins (et aussi parfois d’ovins, de caprins) des pâturages
de haute montagne où ils ont passé la belle saison.
★ La désalpe, qui a lieu en général en septembre ou au début d’octobre, représente un événement
important dans la vie de l’alpage*. Les armaillis*, en costume d’apparat, ramènent en grande pompe dans la vallée leurs troupeaux ornés
de bouquets de fleurs alpines, cloche au cou ; les reines* sont décorées de rubans. C’est aussi lors de la désalpe que les meules de fromage fabriquées pendant l’été sont transportées dans la vallée,
au village ou à la ville, pour être entreposées, affinées et commercialisées. La désalpe est parfois suivie d’une fête de village ; elle attire de nos jours des milliers
de touristes. Le jour de la désalpe ; la fête, le bal, le cortège de la désalpe. Entreprendre la
désalpe. ⇒ alpage, alpe, alpée, alper ; désalper ; inalpe.
1 « Bon an, mal an, la désalpe est fixée au 20 septembre. Solennelles en temps ordinaire, avec leurs grandes sonnailles,
avec leurs colliers souvent décorés de rivets brillants et d’un motif étoilé en laiton,
les vaches arborent ce jour-là des fleurs en papier de couleur vive qui sont du meilleur
effet sur la robe noire si distinguée, de la race d’Hérens. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 8 juillet 1965.
2 « Désalpe au val d’Anniviers / Ce charmant alpage* de Tounot donne sa désalpe aujourd’hui vendredi 30 septembre, après 90 jours de saison. » Journal de Sierre, 30 septembre 1966.
3 « Lorsqu’au printemps les brebis ont mis bas, on ne vend pratiquement jamais d’agneau
de lait. On laisse ces jeunes estiver tout l’été avec le troupeau, tout là-haut, près
des glaciers. Ce n’est qu’en automne, lors de la désalpe, qu’on en abattra un certain nombre. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 146.
4 « Parmi les occupations des ancêtres, il en est une qui marquait particulièrement leur
activité au cours des différentes saisons. C’était le déplacement périodique dans
les mayens*. Ainsi, l’été commençait invariablement le lendemain de la montée à l’alpage*, de même que l’automne débutait le jour de la désalpe. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 14 mars 1975.
5 « La désalpe des moutons du Simplon [titre] » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 23 septembre 1975, p. 23.
6 « Après nonante* à cent jours de pacage aux “Mayens”*, le week-end du Jeûne* marque cette année la désalpe pour nombre de troupeaux valaisans. C’est l’occasion, pour fromagers et gardiens
de troupeaux de sortir au grand jour les pièces confectionnées à la traite du matin
et du soir, mûries dans l’ombre fraîche des greniers, et parfois de déguster la production. » Tribune-Le Matin, 19 septembre 1976, p. 19.
7 « Chamoille-Orsières / Samedi 25 septembre dès 21 heures / GRAND BAL de la désalpe conduit par l’orchestre The Shooting Stars / Buffet chaud » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 25-26 septembre 1976, p. 22.
8 « L’automne est bien là. Il n’y a plus de doute lorsque, avec la fin du mois de septembre,
la désalpe commence. Dans un bruit de sonnailles, les bêtes qui ont estivé sur les pâturages
jurassiens sont ramenées en plaine. » Tribune-Le Matin, 27 septembre 1976, p. 5.
9 « […] on préparait tous les jours, par les procédés les plus rudimentaires, et sur un
simple feu de bois, le caillé qui, mis en forme, pressé, égoutté puis salé, allait
donner naissance à ces merveilleuses pièces, à la croûte rougeâtre, qu’on descendrait
triomphalement au village lors de la désalpe. » J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 21.
10 « Il avait laissé une fiancée au village qu’il comptait épouser en automne, à la désalpe. » M. Métrailler, La Poudre de sourire, 1980, p. 91.
11 « Quatre désalpes en une : à Sembrancher, samedi 17 septembre, les troupeaux sonneront le glas de l’été
en altitude. Descendus des alpages* de Champlong, Larzey, La Lettaz et du Lein, les vaches – et les moutons de Catogne
à leurs trousses – rallieront le village en bon ordre à partir de 11h30 et jusqu’à
15h30. Sur place jusqu’au soir, animations, musique, vente de fromage des alpages*. » Le Sillon romand, 15 septembre 1994, p. 19.
12 « Pour comprendre l’engouement vertigineux suscité par la désalpe, il n’y a qu’à voir le succès de la promotion faite systématiquement cette année auprès
des autocaristes de toute la Suisse et de la France voisine. » La Liberté, 30 septembre 1994.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉.
Remarques. On dit aussi descente (v. GPSR 5, 464a s.v. descente 2). — L’équivalent du dialecte fribourgeois, rindyà n. f., est aussi connu mais senti comme patois : « Avec l’habituel flot de visiteurs “privés”, la moyenne de 8 à 10 000 spectateurs de la “rindyà” charmeysanne* risque d’être pulvérisée. » La Liberté, 30 septembre 1994.
Commentaire. Déverbal de désalper (v. ce mot). Première attestation : 1897 (Courthion, v. Pier s.v. alper). À ajouter à FEW 24, 348a, Alpes auprès des formes patoises correspondantes.
Bibliographie. Pier s.v. alper ; MüllerMarécottes 1961, p. 212 ; GPSR 5, 455b-457a et 464a ; PR depuis 1984 s.v. désalper ; GR 1985 ; NPR 1993 s.v. désalper ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|