toupin n. m.
![]() ![]() ![]() ![]() ◆ Grosse cloche en tôle d’acier, à son grave, bombée en son milieu mais à ouverture
étroite, attachée à un collier de cuir richement orné, portée par les vaches dans
certaines occasions. Le carillon des toupins sur l’alpage*. ⇒ désalpe ; inalpe.
1 « Il y a de l’agitation dans la maison. Les troupeaux vont monter à l’alpage*. Les bêtes ne sont pas sorties depuis quelques semaines. […] Les enfants ont poli
et donné du brillant aux courroies, aux cloches, sonnailles, clarines et toupins [en italique dans le texte]. » IttÇà, 1975, p. 137.
2 « L’événement [la montée à l’alpage*] réclame de nombreux préparatifs qui commencent pendant l’hiver déjà. Il y a tout
d’abord l’entretien des sonnailles [en italique dans le texte]. Le carillon est, en effet, la pierre de touche du cortège. Il comprend une multitude
de timbres tous accordés entre eux. Cela représente un joli capital. Il n’est pas
rare qu’un paysan possède jusqu’à quarante cloches et plus, ce qui équivaut à une
mise de fonds de huit à dix mille francs. On ne les utilise que pour la “montée” et la désalpe*. Durant l’hiver elles restent suspendues, bien en vue, à des perches mobiles sous
l’avant-toit de la grange et signalent de loin la maison de l’amodiataire. Parfois
aussi, elles s’alignent sous le toit, par ordre de grandeur ; d’un côté les “toupins” ovales, en tôle d’acier forgé, qui rendent un son profond et sourd, de l’autre les
cloches de bronze au son plein et harmonieux. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 129-130.
3 « Un brin de légitime fierté dans le regard, F. M. a pris, samedi matin, de bonne heure,
la tête de son troupeau de 65 bovins. Cap sur l’alpage* de la Dame pour la grande migration estivale. À Enges [NE], à la mi-matinée, on l’attendait
pour partager sa joie. Décorées, ensonnaillées, portant toupins et fleurs, les bêtes ont été lâchées dans un pré clôturé pour faire une pause. » L’Express, 31 mai 1976, p. 3.
4 « Grand choix de sonnailles, toupins et battants en acier, de courroies à Fr. 3.60 le cm et de licols de 1er choix à Fr. 2.50 pièce. » Le Sillon romand, 11 juin 1976, p. 14.
5 « Ce sont précisément les Broyards* […] qui sortent vainqueurs de ce match, et remportent le nouveau challenge mis en
compétition, un magnifique “toupin” au collier richement décoré […]. » La Liberté, 17 septembre 1976, p. 29.
6 « […] il possédait un magnifique troupeau dont le carillon sonore était dû à la diversité
des sonnailles et aux deux grands toupins qui en augmentaient la résonance. » M.-F. Schenk, Notre autrefois, 1993, p. 62.
7 « Contre toute attente, le rassemblement anti-Blocher a mobilisé une foule nombreuse
et diverse, jeune, urbaine, bien décidée à ne pas laisser le monopole du patriotisme
aux sonneurs de toupins. » Le Nouveau Quotidien, 25 septembre 1995, p. 1.
Commentaire. Ce type lexical, presque inconnu du français littéraire mais abondamment représenté
dans les parlers (v. FEW 17, 347b-348a), est d’abord attesté en SR avec le sens de “pot de terre” (v. Pier), aujourd’hui désuet, mais encore vivant dans certaines régions de France
(v. DRF 2001). Il s’est en revanche très bien maintenu dans l’usage pour désigner,
par analogie de forme, les grosses cloches portées par les troupeaux de bovins dans
les alpages (sens attesté depuis 1852).
Bibliographie. La bibliographie suivante ne concerne que le sens traité dans cet article : HumbGen
1852 ; C. Nigra, Romania 26 (1897), p. 560 ; C. Nigra, ZrP 27 (1903), p. 135 ; BGPSR
8 (1909), 20 ; WisslerVolk 1909 ; FEW 17, 348a, *toppĪn 1 ; Pier s.v. toupin 3° ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; OffScrabble 1995 ; PLi 1998.
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