alper v.
I.◆
1.◆ (v. intr.) Mener des troupeaux de bovins (éventuellement d’ovins, de caprins) dans les pâturages de haute montagne, au début de la belle saison.
Alper en juin. Alper plus tôt, plus tard. ⇒ alpe, alpée ; désalpe, désalper ; inalpe.
1 « Au début de la saison, un propriétaire de bétail fribourgeois avait alpé à Bovinette. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 10 novembre 1975, p. 7.
2 « On a alpé. Et puisque nous parlons alpages*, parlons aussi reines*. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 23 juin 1976, p. 17.
I. 2.◆ (v. intr.) Passer la belle saison dans les pâturages de haute montagne. Alper avec son troupeau.
3 « Mon domaine, l’été, nous raconte l’armailli*, c’est les hauts pâturages de la Cuvaz, à 1300 mètres d’altitude, au pied de la Dent-de-Lys.
L’été dernier encore, j’ai alpé avec un troupeau de 22 vaches et trente génisses. » Tribune-Le Matin, 16 mars 1975.
4 « Nous félicitons chaleureusement ces fidèles serviteurs de la montagne qui alpent notamment avec un troupeau de vaches et sont restés fabricants de gruyère*. » La Gruyère, 21 mai 1977, p. 2.
II.◆ (v. tr.) Mener dans les pâturages de haute montagne (des troupeaux de bovins, d’ovins). Alper ses vaches ; alper des moutons ; alper son bétail.
5 « Dès la Deuxième Guerre mondiale, l’antique village [de Vichères] se dépeuplait. À
jamais révolue l’époque où les Vicherands* alpaient trente vaches à Bavon et prenaient sur eux l’initiative de construire four banal
et laiterie. » V. Darbellay et al., Liddes, 1976, p. 56.
6 « Roland n’a pas la place pour l’héberger chez lui. Aussi l’a-t-il confiée à un ami,
M. F., de Lourtier. On l’alpera cet été à La Chaux et nul doute qu’elle [une reine* à cornes] se distinguera lors des combats. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 17-18-19 avril 1976, p. 19.
7 « Il faut avoir trois cuillerées [= mesure de compte, droit d’alpage] pour alper une vache. » Riddes, RSR I, 10 février 1977.
8 « C’était une copropriété sur laquelle les bourgeois* de Salvan alpaient leur bétail. » RSR I, 23 juin 1977.
9 « Ce syndicat est au bénéfice d’un bail de 6 ans dont le terme arrivera en 1995. Il
y alpe une soixantaine de génisses qui séjournent d’abord sur les pâturages de Lyte-Marie
et des Murs-Blancs dont il est propriétaire. Un judicieux voisinage qui permet au
bétail de passer tout l’été sur les hauteurs d’Estavannens. » La Liberté, 23 septembre 1992.
↪ V. encore s.v. alpéateur.
III.◆ alpé, ‑ée part. passé-adj. Qui a déjà été mené à l’alpage, qui a l’expérience de la haute montagne (en parlant
d’animaux domestiques).
10 « À vendre / 2 vaches portantes [= gravides] pour novembre et décembre, ainsi qu’un
veau d’une année, alpé. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 27 décembre 1976, p. 24.
IV.◆ alpant part. prés. substantivé. Personne qui mène son bétail à l’alpage et qui l’y fait séjourner. ⇒ alpéateur.
11 « Tous les alpants de la montagne de La Crettaz-Lee sont priés d’inscrire leur droit auprès du président
du comité, M. J. Tr., à Ormône, et ce dans les trente jours qui suivront la présente
publication, pour la sauvegarde de leurs droits. » Bulletin officiel du Valais, 12 octobre 1973, p. 893.
12 « Les consorts* et les alpants de la montagne de Combatseline sont convoqués en assemblée ordinaire, le jeudi 22 avril
1993, à 20 h 15 à la salle communale habituelle à Beuson. » Bulletin officiel du Valais, 26 mars 1993, p. 526.
Localisation. 〈Canton du Valais〉 ; 〈Canton de Fribourg〉 (Gruyère).
Remarques. Le synonyme inalper (v. Pier) n’est plus attesté dans l’usage contemporain (contrairement au dérivé substantival
correspondant, inalpe ; v. ce mot).
Commentaire. Dérivé de alpe (v. ce mot). Première attestation : 1659, sous la forme du participe présent arpant “qui passe l’été dans l’alpage (bétail)” (GPSR 1, 314b) ; première attestation sous la forme moderne : 1789 (v. PierSuppl).
Au part. passé (ci-dessus III), attesté en 1933 et 1966 (v. FEW 24, 347a, Alpes). Pour IV, v. GPSR 1, 632a s.v. arpin. Cf. Val d’Aoste alper v. “mener les vaches en montagne”.
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