dôle [do:l] 🔊 n. f. inv. (parfois écrit avec majuscule)
◆ Vin rouge du Valais fait avec du pinot noir ou un mélange de pinot noir et de gamay
(ce dernier en proportion inférieure). De la dôle. Un ballon*, deux / trois (décis*), un demi* de dôle. Déguster une bonne dôle entre amis. ⇒ goron ; humagne ; Neuchâtel ; salvagnin.
1 « Mais le tourisme d’aujourd’hui n’est qu’une vaste entreprise de maquereaux primitifs.
Nous supportons l’œil du voyeur, nous entendons l’inlassable boniment et nos chimistes
aussi sont capables de nourrir en un jour cinq mille personnes, qui pètent et qui
rotent, avec cinq bouteilles de Dôle et cinq gigots de mouton et quand on aura balayé sous les tables de la cantine* on remplira encore vingt corbeilles de succédanés. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 66.
2 « La dôle, porte-étendard des rouges valaisans, a toutefois, depuis nombre d’années, su affirmer
sa personnalité et atteindre aux qualités d’un grand vin, ample, généreux, alliance
remarquable de la solidité charpentée du pinot et du fruité gai et primesautier du
gamay. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 86.
3 « Chez nous [VS] encore, la bouteille de fendant* se vend à 17 fr. 50 et la bouteille de dôle à 18 fr. 50 alors que ces vins ont été vendus respectivement 6 fr. 50 et 7 fr. 50 la bouteille + l’Icha [= impôt sur le chiffre d’affaires]. La marge est vraiment
trop lourde. » Le Sillon romand, 7 février 1975, p. 11.
4 « Aux contrôles généraux et aux normes courantes appliqués dans tous les cantons* viticoles s’ajoutent les exigences particulières qui authentifient des appellations
de qualité. Ainsi : – Ne peuvent donner de la Dôle que les raisins produits en Valais (Gamay et Pinot noir) dont la richesse naturelle
en sucre atteint au minimum 83° Oechslé. » Le Nouvel Illustré, 29 septembre 1976, p. 102.
5 « C’est jusqu’à Salquenen, sur la rive droite du Rhône, qu’il faut descendre pour trouver
le vignoble de la vallée. Ce terroir riche, à base calcaire, est l’un des plus réputés
du Valais pour la production des vins rouges, et la dôle de Salquenen sera, longtemps encore, recherchée et prisée par les connaisseurs. » J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 12.
6 « Consultez la carte des vins lorsque vous êtes en Valais ! Elle vous proposera, en
moyenne, une quinzaine de Dôle, tout autant de pinot noir. Quant aux blancs, ils seront encore plus nombreux. » Bulletin officiel de la Ville de Neuchâtel, 28 janvier 1993, p. 10.
◇ Dôle blanche, vin blanc ambré ou légèrement rosé, obtenu des mêmes cépages que la dôle rouge par
un pressurage immédiat ou après un très bref cuvage (GPSR).
7 « Il demande à R. D. d’arrêter de faire imprimer à tours [sic] de bras des étiquettes de “Dôle blanche” dans l’espoir de liquider ses stocks pendant dix ans le jour où l’appellation sera
enfin interdite. » La Terreur (journal de carnaval, VaS), éd. jaune, 1977, p. 4.
◇ (cépages) Grosse dôle, gamay ; petite dôle, pinot noir.
Localisation. D’origine valaisanne, ce vin est connu dans toute la Suisse. Les syntagmes dôle blanche, grosse dôle et petite dôle sont toutefois beaucoup mieux connus en Valais.
Commentaire. Innovation. Première attestation (pour désigner un vin) : 1854 (GPSR). Au xixe s., le mot dôle (sous différentes var. graphiques) désigna d’abord un cépage (Plant de la Dole) dont le nom, selon l’hypothèse du GPSR, serait à rattacher à celui d’un lieu-dit
la Dolle dans le canton de Vaud (et non à « la Dôle, dans le Jura suisse (Valais) » [sic !], comme on peut le lire dans GR 1985). Bien qu’on n’en trouve pas mention dans
DudenSchweiz, ce vin et son appellation sont aussi très bien connus en Suisse alémanique
(où le mot est toutefois du genre masculin).
Bibliographie. Alpha 1982 ; GR 1985 ; GPSR 5, 827a-828b ; PLi depuis 1989 ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
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