arvine n. f. (parfois écrit avec une majuscule)
1.◆ Cépage du Valais, donnant un raisin blanc ou brun à petits grains et un vin capiteux
(voir ci-dessous 2). Petite arvine, variété qui ne produit que très peu de vin mais se cultive aujourd’hui de façon quasi
exclusive, contrairement à la grande ou grosse arvine qui a presque disparu ; arvine brune, qui donne un raisin brun. ⇒ amigne ; fendant ; humagne ; johannis(berg) ; païen ; rèze.
1 « […] les avocats et notaires veulent posséder leurs vignes et faire encore leur propre
vin, même si cela devient un luxe. Car les collections de tableaux ou les écuries
de course ne coûteront bientôt pas tant plus que trois ou quatre parchets* d’Arvine ou de Dôle* menue à piocher et à encaver. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1976 (1re éd. 1965), p. 31.
2 « L’arvine et l’amigne*, qui sont deux cépages autochtones, viennent du fond des temps. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 131.
3 « […] une petite arvine, le cépage valaisan par excellence, le plus digne de représenter les spécialités blanches
de cette vallée pennine parce qu’elle produit “le roi des vins et le vin des rois” selon l’affirmation de l’éminent professeur Jean Branas, de la chaire de viticulture
et d’œnologie de l’Université de Montpellier. » Cl.-H. Carruzzo, Cépages du Valais, 1991, p. 55.
4 « La petite arvine est passée quant à elle de 350 000 m2 environ à quelque 431 500 m2 ces deux dernières années. » Le Nouveau Vendredi (cahier suppl. du Nouveau Quotidien), 1er octobre 1993, p. II.
2.◆ Vin blanc capiteux que l’on tire de ce cépage, et qui atteint sa maturité en cinq
ou six ans. Un verre, une carafe d’arvine.
5 « Il s’agissait que l’on ne s’aperçoive pas trop vite que le Capitaine était tombé dans
la béatitude grâce à l’Arvine et au Fendant*. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1976 (1re éd. 1965), p. 47.
6 « Cependant le gâteau aux noix et au miel avec l’Arvine de l’année de la sécheresse, réservée aux évêques, qu’il est bon ! » Ibid., p. 102.
7 « La malvoisie, le muscat, l’arvine sont les vins de dessert les plus recherchés. » J. Montandon, La cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 44.
8 « […] ils ont tous emporté dans leur mémoire conviviale les goûts uniques et de reviens-y
[= revenez-y] de l’arvine, de l’humagne*, blanche et rouge, du johannisberg* et, évidemment, du fendant* qui porte la marque indélébile de son terroir. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 24 mai 1993, p. 9.
9 « Une erreur de transcription a déformé l’énoncé du cru suisse sélectionné par M. Br.
[…]. Nos lecteurs valaisans s’en sont vivement émus. Il fallait lire : Petite Arvine des caves Orsat à Martigny. » Le Monde, 30 octobre 1993, p. 36.
Localisation. Réalité originaire du Valais, mais connue ailleurs en Suisse romande.
Remarques. Cf. encore l’adjectif arvineux “de la famille de l’arvine (plant)” (1904, v. Aebischer VoxRom 2, 354).
Commentaire. Transposition en français régional d’un type attesté dans les patois valaisans, v. GPSR 2,
27b, qui n’atteste le mot du français régional que comme mot-entrée. Première attestation
(sous la forme dialectale arvina) : H. Schiner, Desc. Dpt du Simplon, 1812, p. 286, 395, 451 ; première attestation sous la forme francisée arvine : 1878.
Bibliographie. Micheli 1878, p. 203 ; GPSR 2, 27b ; Aebischer, VoxRom 2, 353-360 ; FEW 4, 400b, helvinus ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995 ; PLi 1998 ; Chevalley dans VoxRom 59 (2000), p. 283.
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