nell n. m. (aussi nel)
◆ Au jeu du jass*, le neuf d’atout (deuxième plus forte carte après le bour*), d’une valeur de quatorze points. Jouer son nell. ⇒ blind ; bock ; bour ; chibre ; chibrer ; chinder ; jass ; pomme1 ; poutz ; poutzer 4 ; stöck.
1 « Il se faisait prendre ses dix et même une fois un nel qu’il avait troisième, je vois même ça comme si j’y étais. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 143.
2 « Est-ce que tu jouerais, toi, avec quelqu’un qui ne sait pas compter les atouts tombés,
qui pique le nell chaque fois qu’il ne faut pas […]. » E. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, 1973, p. 71.
3 « On fait rouler de gros mots sur la table pour un nel [en ital. dans l’original] coupé ou un roi feinté [id.] » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 183.
4 « Le neuf d’atout – appelé nel – vaut 14 points et, seconde carte par ordre d’importance, l’emporte sur toutes les
autres, à l’exception du valet d’atout. » Règlement suisse de jass, 1983, p. 6.
5 « Il est possible également de commencer par le Sept, puis le Dix, mais si votre partenaire
n’a pas le Nell, votre Dix est perdu. » Géober, (A)tout sur le jass, 1984, p. 39.
↪ V. encore s.v. chinder.
◇ Jouer le nell sec, jouer son nell quand c’est le seul atout que l’on a. (Fig.) Jouer son seul atout.
6 « Il n’est pas dit qu’ils [les radicaux, centre droit] ne préfèrent pas n’importe quelle
aventure à la perspective horrifiante de voir deux libéraux siéger aux côtés de deux
radicaux au Conseil* d’État. C’est là-dessus que spécule l’UDC [= Union démocratique du Centre]. Au jass*, on dirait qu’elle joue le nell sec. Mais elle n’a rien à perdre, elle n’a plus d’autre carte dans son jeu. » Le Nouveau Quotidien, 6 mai 1997, p. 2.
Commentaire. Première attestation en français de Suisse romande : 1909, v. Pier. Emprunt au suisse
alémanique (et à l’all. de Suisse) Nell n. n., de même sens.
Bibliographie. SchwId 4, 715 ; Pier s.v. nel ; FEW 16, 599a, nell ; IttCons 1970 ; BourquinPays 1985, p. 107 ; DudenSchweiz1989.
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