cuchaule [kyʃo:l] 🔊 n. f., cuchôle
![]() ![]() ◆ Pâtisserie ronde et aplatie dont la pâte au lait légèrement sucrée et safranée rappelle
celle de la brioche, et que l’on consomme en particulier lors de la bénichon*. Cuchaule au beurre. Tartiner une cuchaule avec de la moutarde de bénichon*. ⇒ biscôme ; boule de Berlin ; bricelet ; cuisse-dame ; merveilles ; taillaule ; taillé aux greubons ; tresse.
1 « Chez nous, nous ne mangions du beurre qu’une ou deux fois par année : à la Bénichon* et au Nouvel-An, avec la cuchaule (pain au lait teinté de safran) et la “moutarde” [de bénichon*]. » A. Peiry, L’Or du pauvre, 1968, p. 118.
2 « […] il organise la Vente de paroisse avec des patronnes capables de remplir en un
jour la Grotte-aux-Fées de tonnes de bricelets*, de cuchaules, de taillés aux greubons*, de clafoutis et de gâteaux* aux pruneaux […]. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 142.
3 « UN PROGRAMME ORIGINAL / […] 12 h. Menu de bénichon* “début de siècle” : / – entrée traditionnelle avec cuchaule, moutarde de bénichon*, beurre / – soupe aux choux / – les délices de la borne* / – les légumes du terroir / – les mignardises de bénichon*. » Tribune-Le Matin, 27 avril 1974, p. 74.
4 « […] un repas à sept viandes qui se termine par de grands pains sucrés à l’œuf : la
cuchôle et une moutarde de la Bénichon* au sucre […]. » Eve chez elle, octobre 1975, p. 7.
5 « Façonnez la cuchaule comme un pain rond, laissez lever à nouveau 2 h. dans la plaque de cuisson beurrée.
Dorez la cuchaule à l’œuf, “quadrillez” avec la pointe d’un couteau bien aiguisé ou avec des ciseaux. […] La cuchaule s’accompagne traditionnellement de beurre et de moutarde de Bénichon* (en guise de confiture). » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 178.
6 « Le groupe hétéroclite formé des pâtes à “madeleines”, “zwiebacks*” et “cuchaules” se distingue par la présence de sucre dans chacune d’elles. » Rossel 1982, p. 79.
7 « Pour commencer, les convives savourent des tartines de “cuchaule” largement beurrées et recouvertes de “moutarde de bénichon*”. » La Liberté, 30 août 1991.
8 « On fabriquait [pour la bénichon*] des cuchaules, des bricelets*, des croquets [= sorte de pâtisserie croquante] et autres douceurs. » F. Clément, Les Vaches enragées, 1993, p. 52.
9 « – Si je vous téléphone à huit heures du matin le dimanche, vous restez aimable ? – En
général, oui. J’aime me lever tôt, courir acheter la tresse* ou la cuchaule. » Le Nouveau Quotidien, 23 juillet 1993, p. I.
10 « [annonce] Cuchaule au beurre, 360 g / 2.20 / Offres valables jusqu’au 30.4.94 » La Presse, 27 avril 1994, p. 23.
↪ V. encore s.v. bénichon.
Localisation. 〈Canton de Fribourg〉 ; connaissance passive dans les autres cantons.
Commentaire. Mot dialectal fribourgeois ([kyʃo:la] “Kirchweihkuchen”, v. HerzogTexte ; kuchôla “pain de bénichon”, v. DictPatGruér) d’origine inconnue. Les emballages trilingues des supermarchés
ne semblent pas connaître d’équivalent allemand, alémanique ou italien de ce mot.
Lengert veut le rattacher à une famille à initiale ch- désignant essentiellement des mouillettes de pain (FEW 13, II, 375b, tŠitŠ‑ 5) ; cette hypothèse se heurte à des obstacles phonétiques et sémantiques. Cf. encore blim. cussolo n. f. “pain de froment ou de seigle” etc., également classé dans les matériaux d’origine inconnue ou incertaine du FEW (21, 473a).
Bibliographie. BGPSR 2 (1903), p. 62 ; HerzogTexte 1914, p. 93 ; Pier s.v. gâteau ; BiseHBroye 1939, p. 295 ; GPSR 2, 329b s.v. bénichon (où l’on renvoie à krǝchó̩la, à paraître) ; FEW 21, 479a ; DictPatGruér 1992 ; Lengert 1994 ; PLi 1998.
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