salée n. f.
◆ Pâtisserie faite d’un fond de pâte et d’une garniture (sauce au fromage, sauce à la
crème et au sucre, œufs battus et lardons, etc.). Salée au sucre ; salée au fromage ; salée à la crème ; salée au lard. ⇒ sèche.
1 « Les garçons emportent les bouteilles vides à un rythme qui va s’accélérant, les salées au fromage donnent à l’atmosphère un fumet de virilité, et les ténors de la société
de chant, qui relaient la fanfare, n’osent plus pousser la voix à cause de la fumée. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 185.
2 « Le blond Curé de Fully avait analysé trois fois le banquet, sautant des salées au vin, des tartes, des dorures aux abricots véhiculées sur des chars à bancs et
à dais de procession, des hottes de bricelets* et de merveilles* criés par les colporteurs, de nouveau aux viandes, aux profondes viandes. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 94.
3 « Là aussi, à la file indienne, les gosses se suivent portant devant eux les immenses
plaques* d’antan, mangeant déjà des yeux le repas qui va être servi : salées au fromage ou au sucre, tartes aux fruits, au vin […]. » IttÇà, 1975, p. 171.
4 « À mes yeux, le Vaudois est un épicurien discret et traditionnaliste, qui saura faire
son menu d’un honnête boutefas*, d’une tarte à la rhubarbe et aux groseilles, à moins qu’il ne se contente […] de
salées au lard, pendant de ces salées au sucre et à la crème, délices de Payerne. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 189.
5 « Abaissez un pâton aussi finement que possible sur une grande plaque* rectangulaire beurrée. Saupoudrez de sucre et de cannelle. Parsemez encore de quelques
flocons de beurre et glissez à four chaud (230°). Laissez dorer 7 min. environ. Coupez
les “salées” en morceaux au sortir du four et laissez refroidir sur une grille. » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 166.
6 « Les vignerons d’Epesses [VD] organisent depuis plus de dix ans une dégustation publique
de leurs vins au marché de la Palud. Samedi, ils avaient installé un banc devant l’entrée
du Forum où l’on pouvait boire un Epesses nouveau, accompagné de salées au fromage, cela après avoir acheté le verre. » 24 heures, 31 mai 1976, p. 13.
7 « Leurs taillés aux greubons*, leurs salées à la crème, leurs bricelets* et leurs tourtes aux carottes ne sont jamais en nombre suffisant pour contenter tous
les amateurs. » Femina, 15 septembre 1976, p. 118.
8 « Dans la vitrine viendront enfin prendre place la marchandise salée, ainsi que les
grosses pièces* sucrées, telles que “grandes salées au sucre” et tartes. » Rossel 1982, p. 91.
↪ V. encore s.v. gonfle2 II.
Commentaire. Premières attestations : 1660 (sallaye), 1666 (salée), v. Pier. Innovation romande ; part. passé fém. substantivé de saler.
Bibliographie. “sorte de galette aux œufs” GaudyGen 1827 ; “sorte de galette aux œufs” HumbGen 1852 ; “gâteau sur la pâte duquel on répand des œufs battus” CalletVaud 1861 ; “sorte de gâteau de pâte commune, sur lequel on répand, avant de le cuire, des œufs
battus” GrangFrib 1864 ; “sorte de galette aux œufs ou au beurre” BonNeuch 1867 ; Pier, PierSuppl ; FEW 11, 80a, sal I 2 ; MeijerEnq 1962, p. 112, 138 ; ZumthorGingolph 1962, p. 254 ; IttCons 1970 (> CuenVaud
1991) ; « salées au fromage “fonds de pâte remplis de sauce au fromage” » Rossel 1982, p. 77 ; « salées au sucre “grandes tartes d’environ 35 cm de diamètre pour les grandes et 25 cm pour les moyennes,
sur lesquelles on répand une sauce composée de crème battue et de sucre” » Rossel 1982, p. 81-82.
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