plaque à gâteau n. f.
◆ Plaque de métal de forme circulaire ou rectangulaire, munie d’un léger rebord, servant
de récipient pour faire cuire différentes préparations culinaires, en particulier des pâtisseries. Une plaque à gâteau de 30 cm de diamètre. Beurrer une plaque à gâteau. ⇒ gâteau ; grabons (taillé aux ‑).
1 « Aux premières lueurs de l’aube Bertrand dégringole l’escalier du galetas*. Le tintement des plaques à gâteau que Célestine retire du four, les rires et le conciliabule de ses frères et sœurs
autour de la table, bref, le bourdonnement joyeux de la cuisine en ce matin de fête
ne le retiennent que le temps d’un coup d’œil par l’entrebâillement de la porte […]. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974 (1re éd. 1962), p. 209.
2 « Foncer une plaque à gâteau, badigeonner la surface avec le troisième œuf pour faire briller, découper au couteau
des bandes de 4 cm de large et cuire 25 minutes dans un four chaud. » IttCons, 1970, p. 110.
3 « Battre vigoureusement au fouet, ajouter à la purée obtenue du sucre, de la crème,
un peu de cannelle moulue. Mélanger longuement le tout et verser sur une plaque à gâteau foncée de pâte. Avant de glisser au four chaud, mettre quelques dés de beurre frais. » IttÇà, 1975, p. 253.
4 « Procéder comme pour une pâte brisée. Sabler la farine et les greubons* pour obtenir une semoule grossière. Arranger en couronne. Mettre les œufs et l’eau.
Mélanger et former une boule. Laisser reposer 1-2 heures. Etendre la pâte avec le
rouleau et la mettre sur une plaque à gâteau. » Le Sillon romand, 24 janvier 1975, p. 11.
5 « Faites cuire dans le lait la semoule en remuant bien au fouet durant 10 minutes, jusqu’à
ce que le mélange soit épais. Ajoutez un sachet de sucre vanillé. […] Etendre cette
pâte épaisse sur une plaque à gâteau et laisser refroidir quelques heures. » Coopération, 2 décembre 1976.
6 « Découpez dans de la pâte feuilletée deux cercles dont l’un aura 30 cm de diamètre
et l’autre 2 cm de plus que le précédent. Étendez le plus petit sur une plaque à gâteau beurrée et légèrement enfarinée et garnissez le fond, très généreusement, de restes
de jambon coupés en lanières larges. » Courrier du vignoble, 29 novembre 1977.
7 « […] elle a entendu Mme la directrice de l’école demander à une candidate pourquoi elle avait sorti sa viande
du four si longtemps avant de la servir pour la laisser refroidir sur le buffet – alors,
qu’en fait, vérification faite après réponse de la candidate interpellée, il s’agissait
bien de ses petits biscuits un peu trop cuits laissés en vrac sur la plaque à gâteau ! » A.-L. Grobéty, La Fiancée d’hiver, 1984, p. 420.
◇ (exceptionnellement) Plaque de gâteau.
8 « Peler 4 cervelas, les partager dans le sens de la longueur, les déposer sur une plaque de gâteau. Garnir de tranches de tomates, assaisonner. Recouvrir chaque portion d’une tranche
de gruyère* suisse […] et faire cuire dans le four bien chaud pendant env. 15 minutes. » 24 heures, 14-15 mai 1977, p. 19.
◇ (ellipt.) Plaque.
9 « C’est une fois ce rangement de fruits bien ordonné, les quartiers de pommes placés
en bon ordre, serrés les uns contre les autres, de la façon la plus étroite possible,
les fruits ronds juxtaposés de telle sorte qu’on ait parfois quelques éléments qui
émergent de la surface, mais qu’en tout cas aucun trou n’existe dans le gâteau*, qu’on arrosera ce dernier avec le guêlon* préparé en renversant légèrement la plaque sur elle-même et en lui imprimant un mouvement de rotation pour répartir également
tout le liquide sur l’ensemble de la surface de pâte, après qu’il se sera infiltré
au travers des fruits. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 200-201.
10 « Préparez une pâte à choux non sucrée, selon les recettes conventionnelles. Dressez-la
sur une plaque allant au four en forme de gros éclairs, de choux d’une certaine importance, ou de
couronnes. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 150.
Remarques. Correspond approximativement au français de référence moule à tarte. On trouve aussi dans Corbeil 1992 plaque à biscuits pour désigner un récipient plat, rectangulaire, à rebords bas, mais cette lexie n’a
pas été retrouvée dans d’autres sources. En français québécois, on dirait selon les
cas assiette à tarte (désignant l’objet circulaire) ou tôle à biscuits (désignant l’objet rectangulaire).
Commentaire. Premières attestations : 1911, C.-F. Ramuz (« On venait justement de finir la moisson […] et on en profitait pour faire une belle
fournée, pas seulement de pain, mais aussi de gâteaux* : les femmes arrivaient, portant les grandes “plaques”, mises à plat contre la hanche » Aimé Pache, éd. 1967, p. 261) : 1922, C.-F. Ramuz (« Comme une de ces énormes plaques rondes de tôle, où on met cuire les gâteaux* chez nous. » Présence de la mort, éd. 1967, p. 340) : la lexie complexe plaque à gâteau n’apparaît qu’en 1939 (BiseHBroye, pour gloser le simple plaque). Lengert 1994 donne à tort OdinBlonay (1910) comme première attestation : on y trouve
en fait p. 422a la glose “plaque de fonte sur laquelle on cuit les gâteaux” pour définir le patois [õna pλɛka a kuɲɔ], mais pas la lexie attendue en français régional. Il s’agit tout de même de la première
attestation du simple, mais en patois (on en trouve aussi des att. à Ollon et Rougemont [VD], ainsi qu’à Ruffieu [Ain] : v. FEW). Il semble en outre
abusif de parler d’archaïsme de la langue standard, comme le fait Lengert 1994 ; le
mot avec ce sens (“feuille de fer sur laquelle on fait cuire p. ex. des tartes”) n’est attesté qu’à deux reprises à l’époque classique, une fois dans le dictionnaire
bilingue de Hulsius (1596), publié à Nuremberg, et une fois dans la Bible de 1669,
faite sur la Version de Genève (qui pourrait bien représenter la toute première attestation
romande). Ces données ont donc une valeur toute relative en ce qui concerne le français
central. On préférera voir dans ce type une création locale, attestée autant dans
les patois qu’en français régional. Selon Dromard, le mot s’emploierait aussi en Franche-Comté.
Bibliographie. BiseHBroye 1939, p. 300 ; FEW 16, 628b, placken 1 b ; IttCons 1970 ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; GR 1985 ; « plaque à gâteaux » DromardFrComté 1991 ; “pour faire cuire des tartes et des tourtes” HeitlandNeuch 1993, p. 60 (réponse positive chez les 14 témoins neuchâtelois interrogés) ;
Lengert 1994 ; GR 2001.
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