cabane n. f.
◆ Construction de haute montagne, où les alpinistes et les randonneurs peuvent s’abriter,
se restaurer et passer la nuit.
★ Si certaines cabanes sont vieillottes, petites et rudimentaires, d’autres sont très
spacieuses et ultra-modernes. Les cabanes appartiennent aux différentes sections du
Club alpin suisse (CAS). Cabane de montagne. Monter à la cabane. La montée à la cabane. ⇒ chalet 1 ; mayen 2 ; mazot ; raccard.
1 « Les guides et les alpinistes s’encordent et grimpent vers le bleu. […] Vers les cabanes où passer la nuit et si l’on sort, parce qu’on est glacé, on voit les petits feux
des villages comme un serpent de phosphore dans la vallée. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 148.
2 « Comme sur une cible, le gardien [v. ci-dessous] est là devant la porte de la cabane. La cabane est tassée derrière lui : un triangle de moellons de granit sous l’auvent des neiges.
[…] J’arrive et je la flaire. Les cabanes me font subodorer la fondation. Elles s’adressent à un sol : masses pesantes, posées,
accroupies, construites par hélicoptères et transports de mulets blessés par les charges. » M. Chappaz, La Haute route, 1974, p. 58.
3 « [titre] Inauguration de la plus grande cabane de Suisse / L’on a procédé, au début de cette semaine, à l’inauguration et à la bénédiction
de la nouvelle cabane du Trient dans les Alpes valaisannes, au-delà de Martigny et d’Orsières. […] Il est
possible désormais de loger dans la nouvelle cabane pas moins de 150 personnes. Il fallut bien entendu non seulement augmenter les places
dans les dortoirs mais également agrandir cuisines, réfectoires et autres locaux. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 25 septembre 1975, p. 19.
4 « Celle-ci [l’épouse d’un ancien gardien de cabane] “règne” aujourd’hui sur une cabane moderne, bien insérée dans le paysage alpestre sis au pied des Aiguilles-Rouges,
qui constitue un très important élément du tourisme alpin de la grande commune d’Évolène. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 15 septembre 1976.
5 « Qu’elles soient fantaisistes ou classiques toutes ces cabanes ont la même fonction : être un abri pour les membres des sections qui les ont construites
mais aussi pour tous les alpinistes et randonneurs d’où qu’ils viennent. Il suffit
d’avoir passé une nuit dans une cabane, aidé le gardien [v. ci-dessous] à faire le feu, écouté la musique qui accompagne
bien souvent les veillées, avoir regardé les étoiles avant de s’endormir et les retrouver
au petit réveil pour savoir ce qu’est la vie dans ces endroits retirés où chacun trouve
ce qu’il y a apporté. » Coopération, 11 août 1977, p. 3.
6 « On n’aurait pu choisir un emplacement meilleur pour une cabane. À distance respectueuse de la chute de séracs qu’elle domine, sur le versant nord
des Clochers des Planereuses, elle offre une vue plongeante et exhaustive sur les
masses de glace crevassée… » Courrier neuchâtelois, 7 juillet 1993, p. 24.
7 « Plus de 80 personnes ont assisté samedi à l’inauguration de la nouvelle cabane du Vélan, reconstruite à l’altitude de 2300 m. L’ancienne cabane était partie en fumée le 26 août 1991 dans des circonstances non déterminées. […]
La nouvelle cabane aux allures futuristes a été conçue par l’architecte M. T. de Martigny. En bois et
métal, elle est recouverte de zinc-titane et abrite 64 places. Elle a coûté un peu
plus d’un million de francs. » Le Matin, 20 septembre 1993, p. 6.
8 « D. avait consacré son temps à améliorer les conditions d’hébergement de sa cabane. Système d’eau courante, bloc de cuisine, installation de panneaux solaires pour le
téléphone et l’électricité, carrelage, télévision et même une cabine de douche constituent
l’essentiel des aménagements spectaculaires qu’il avait réalisés. » La Suisse, 17 janvier 1994, p. 8.
9 « Si d’aventure aucune solution à l’amiable n’intervient entre les deux parties, d’autres
populations montagnardes pourraient faire valoir leurs droits sur certaines cabanes du CAS [= Club alpin suisse]. Les cabanes ont, pour la plupart, été construites au siècle dernier. Le CAS est dans tous les
cas propriétaire de la cabane, mais pas toujours du terrain. » Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 9 février 1994, p. 17.
◇ Gardien de cabane, personne chargée de garder et d’entretenir une cabane, d’accueillir et de restaurer
les visiteurs.
10 « Ce réseau [de cabanes] est certainement l’un des plus denses d’Europe et il ne peut
exister que par le dévouement de centaines d’hommes et de femmes qui acceptent les
difficultés du métier de gardiens de cabane. » Coopération, 11 août 1977, p. 3.
11 « D. M. était célèbre pour avoir été, en 1984, à l’âge de 22 ans, le plus jeune gardien de cabane de l’arc alpin. » La Suisse, 17 janvier 1994, p. 8.
12 « Avant la cérémonie officielle, le président avait salué l’assistance en relevant,
en particulier, la présence […] des gardiens de la cabane Moiry […]. » La Presse, 2 mars 1994, p. 11.
◇ Coucher en cabane, y faire étape lors d’une ascension.
Remarques. Si cabane est le terme traditionnel, le mot du français de référence, refuge, s’emploie aussi à l’occasion en Suisse romande, dans la presse et la littérature.
Selon Pidoux, refuge désignerait des abris plus simples et sans gardiens (cf. « la Suisse et particulièrement le Club Alpin ont construit 151 cabanes officielles et sans doute autant de refuges qui fonctionnent à la demande » Coopération, 11 août 1977, p. 3) ; mais on trouve des contextes où l’opposition entre les deux
mots semble neutralisée (« Sur la carte ces refuges forment une chaîne ininterrompue qui commence à hauteur de Saint-Maurice et se termine
en Engadine. Près de la moitié de ces cabanes se trouvent dans les Alpes valaisannes. » ibid.).
Commentaire. Première attestation : 1786 (H.-B. de Saussure, Voyage dans les Alpes, t. II, p. 554). Spécialisation d’emploi d’un mot du français général. Aussi attesté
avec ce sens en Savoie, où il semble cohabiter avec refuge (v. par ex. R. Frison-Roche, La grande crevasse, Arthaud 1948, pour des dizaines d’attestations de chacun de ces deux mots), devant
lequel il serait en recul (selon GR). — Ce sens spécialisé serait à ajouter à FEW 2, 245a, capanna I 2 et GPSR 3, 5a.
Bibliographie. Pid 1983, 1984 ; PR depuis 1984 ; GR 1985 ; PLi depuis 1989 ; NPR 1993 ; Lengert 1994 ; GR 2001.
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