johannis(berg) [jɔanis(bɛʀg)], 🔊 🔊 [ʒɔanis(bɛʀg)] 🔊 🔊 n. m. (parfois écrit avec une majuscule)
◆ Vin blanc valaisan élaboré à base de cépage de Sylvaner (aussi appelé gros Rhin). Le johannis de Chamoson. Le johannisberg accompagne à merveille les asperges. ⇒ amigne ; arvine ; fendant ; humagne ; Neuchâtel ; païen ; rèze.
1 « C’est en aval de Sion que le johannisberg trouve ses terres d’élection. Le coteau de Chamoson, les pentes douces de Leytron
lui sont favorables. Pourquoi ce vin est-il plus prisé des amateurs extérieurs que
des Valaisans eux-mêmes ? Il est difficile de le dire, il est impossible de ne pas
le constater. Sa bouteille à long col […], certaines caractéristiques qui le rapprochent
des vins alsaciens, ont trouvé à l’extérieur du canton* une clientèle fidèle et importante. Mais le Valaisan semble choqué par sa verdeur. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 86-87.
2 « Le sylvaner ou gros Rhin est assez répandu et donne un vin vendu sous le nom de johannisberg dans le commerce. Robuste et peu sensible à la coulure, sujet à la pourriture, il
donne un vin riche, un peu plus fruité que le chasselas et de rendement régulier. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 149.
3 « Quant au johannisberg [en italique dans le texte], ramené des bords du Rhin par nos soldats, il est issu du plant sylvaner, dit gros
Rhin ou Rhin. Ce cru corsé, bouqueté et délicieusement fin, atteint sur nos coteaux
secs et arides une finesse prenante. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 131.
4 « Le johannisberg ne saurait qu’exceptionnellement se substituer au fendant* pour la dégustation de la raclette*, mais il fait belle alliance avec plusieurs préparations de poissons (froids en gelée
ou cuits en friture) et est reconnu pour être l’accompagnement absolument idéal de
l’asperge. Enfin, les amateurs de vin blanc l’apprécieront avec des viandes séchées
bien herbées [= aromatisées aux fines herbes], quelque saucisse à l’ail séchée au
raccard* ou un vieux lard à manger cru. » J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 38.
Localisation. Le référent est essentiellement valaisan (on l’élabore toutefois aussi dans quelques
localités vaudoises), mais les amateurs le connaissent dans toute la Suisse romande.
Remarques. Le mot apparaît régulièrement dans la lexicographie française depuis le milieu du
siècle dernier, mais toujours en référence au vin allemand originaire de la ville
de Johannisberg, en Allemagne. Il n’est jamais fait mention de l’existence de ce vin
en Valais. En outre, la forme apocopée johannis, très répandue en Suisse romande, ne semble pas connue en France.
Commentaire. Premières attestations du mot en français de France, en référence à l’Allemagne :
vin de Johannisberg 1840 (dans AcC) ; Johannisberg (dans Besch 1845) ; premières attestations en Suisse, en référence au Valais : 1869
(en allemand), 1871 (en français), v. J. Nicollier, Les Propos de l’Ordre de la Channe n° 29, p. 25. Le johannisberg, à l’origine vin élaboré en Allemagne dans les environs
de la ville éponyme, a été importé en Valais dans la seconde moitié du siècle dernier,
où il a connu un grand succès, y devenant le vin blanc le plus répandu après le fendant.
— Un étymon Johannisberg serait à ajouter à FEW 16, 284b.
Bibliographie. AcC 1840 ; Besch 1845 ; Littré 1867 ; Lar 1873–1931 ; LarL 1975 ; TLF ; GR 1985, 2001.
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