gruyère [gʀɥijɛ:ʀ] 🔊 🔊 n. m. (parfois écrit avec une majuscule)
![]() 1.◆ Fromage de lait de vache à pâte dure, salée, légèrement granuleuse sous la dent (par
rapport à la pâte de l’emmental*, légèrement élastique), sans trous, de couleur ivoire, très aromatique, se présentant
sous la forme de grosses meules rondes à croûte jaune-brun. Une meule, une portion de gruyère. Une tranche de gruyère. Une fondue au gruyère.
Du gruyère doux, salé, jeune, vieux. Du gruyère râpé. Un gruyère bien mûr. Le gruyère
entre dans la fabrication des gâteaux* au fromage. Gruyère en action*. ⇒ bagnes ; emmental ; jura ; rebibes 2 ; vacherin 2.
1 « Au milieu du xviie siècle on introduit le gruyère sur quelques pâturages de la Vallée de Joux, où il s’apprête à éclipser les sortes
traditionnelles, les tommes* surtout. Mais il s’écoule encore bien du temps jusqu’à ce qu’il les supplante vraiment,
ne serait-ce que parce que les fromagers étrangers demandent un salaire élevé. Ce
n’est qu’au xviiie siècle, lorsque le gruyère est devenu le fromage le plus recherché sur le marché européen, qu’il conquiert tout
à fait le Jura. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 155.
2 « Le gruyère est un fromage à pâte dure au goût racé, plus ou moins relevé. Son processus de maturation
a la particularité de se dérouler non seulement du cœur vers la croûte, mais également
de la croûte vers le centre. C’est cette maturation intensive qui lui confère son
goût typique, de plus en plus relevé au cours des trois mois et demi à dix mois qu’elle
dure généralement. De très nombreux amateurs de gruyère le préfèrent bien mûr, avec beaucoup de goût. Le gruyère est également apprécié en cuisine, que ce soit dans les mets au fromage, dans les
gratins ou comme condiment. » Ève chez elle, n° 24, mai 1980.
3 « Il ouvre le buffet, en sort une miche de pain dont il découpe une tranche dans toute
sa largeur, s’attable avec un morceau de gruyère enveloppé dans un papier gras et un verre de rouge. » A. Voisard, L’Année des treize lunes, 1984, p. 11.
4 « Le gruyère est le fromage préféré des Suisses – consécration bien méritée. Le lait cru, qui
est à la base de sa préparation, provient de vaches qui ne sont pas nourries de fourrages
ensilés. Il continue à être produit comme à l’origine, au xiie siècle. Durant son processus de maturation, il est régulièrement brossé à l’eau salée
et tourné. Au bout de six à huit mois, il atteint sa saveur aromatique typique. » Cuisine de saison, Le magazine des idées gourmandes au fil des saisons, mars 1993, p. 13.
◇ Gruyère surchoix, dont l’arôme plus corsé est dû à une maturation prolongée.
5 « Le gruyère est également vendu dans la qualité Surchoix. Cette variété mûrit entre deux et quatre mois de plus. Sa saveur est alors corsée
et racée. » Cuisine de saison, Le magazine des idées gourmandes au fil des saisons, mars 1993, p. 13.
◇ (var.) Fromage de Gruyère ; fromage de type gruyère, du type gruyère.
6 « C’est toute une époque de l’économie alpestre que nous voyons ainsi disparaître. Elle
débute à la fin du xvie siècle : quelques alpages* jurassiens entreprennent alors de fabriquer du fromage de Gruyère. Les fromagers ambulants, les fruitiers*, apportent de leur Gruyère natale le secret de sa fabrication qu’ils sauront longtemps
garder. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 155.
2.◆ Un gruyère, une meule de ce fromage. Plusieurs centaines de gruyères alignés sur des tablars*.
↪ V. exemple s.v. tablar 1.
Commentaire. Mot présent à la nomenclature des dictionnaires français depuis Richelet 1680 ; s’il figure ici, c’est que le fromage généralement désigné sous cette
appellation dans les autres pays francophones est en fait un type d’emmental* (v. Alpha 1982, GR 1985), fromage à trous à ne pas confondre avec le véritable gruyère
suisse ; ce dernier, contrairement à ce que prétendent les définitions des dictionnaires
français, n’a pas de trous, et sa pâte n’a pas du tout la même texture que celle de
l’emmental*.
Bibliographie. « par ext. “nom donné à des fromages similaires (comté, emmental)” » Alpha 1982 ; « par ext. (incorrect dans l’usage technique et commercial) “fromage analogue au gruyère (comté, emmental)” » GR 1985 et 2001 ; « en France, fromage à pâte dure connu pour ses gros trous » ArèsParler 1994.
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