éd. 1999 vase n. m.
◆ Tonneau de grande dimension, foudre. Un beau vase en chêne. Vase de cave. Tirer le vin au vase. Le gros vase de la commune. ⇒ bossette ; fuste 1.
1 « Il ouvrit les portes toutes grandes, un coup de feu partit et le tua net, tandis que
dans le vase immense le vin devenait clair en même temps que les lacs de montagne. » C. Colomb, Le Temps des anges, 1962, p. 194.
2 « La phrase vrille dans mon oreille, me suffoque. Détruire une vigne encore si belle,
dont la récolte emplit le vase dont Paisible vante le contenu. » R. Molliex, Chantevin, 1972, p. 149.
3 « Après avoir goûté aux différents fendants*, jaugé, comparé, évalué tous les vases qui les contiennent, il faut passer dans le secteur des spécialités […]. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 92.
4 « […] j’accompagnai mon oncle, municipal*, président du Conseil de paroisse, à la cave de la commune pour tirer au vase le vin de communion. » IttÇà 1975, p. 88.
5 « […] la grêle a menacé, le moût est en cave, le vin se fait dans le mystère des vases […]. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 178
6 « Les vins dans les vases révèlent des qualités réjouissantes, à savoir : très bon équilibre entre la teneur
alcoolique et le taux d’acidité, l’une des caractéristiques, l’un des charmes des
vins vaudois, qui se veulent davantage d’un village, d’un parchet* particulier que d’une région tout entière. » Coopération, 1er avril 1976.
7 « Les caves y sont fraîches et hospitalières, tant dans les habitations les plus modestes
que dans les nombreux châteaux de la région, plus fiers en règle générale de leurs
alignements de vases de chêne que des clochetons de leurs toits. » J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 81.
8 « Les Th. se sont, il est vrai, fait une spécialité des foudres de grande capacité ;
la semaine dernière, c’est un monstre d’une contenance de 4000 l. et d’un poids à
vide approchant la tonne qu’ils ont dû enfiler tout au fond de la cave. Pour passer
dans ce trou de souris sans chausse-pied, l’entreprise Th. procède de façon immuable :
le vase arrive entier, juché sur une camionnette, puis il est démonté pièce par pièce. » La Presse, 11 septembre 1998, p. 3.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉.
Remarques. Régionalisme qui n’a guère été repéré en tant que tel, parce que généralement tenu
pour français. Ainsi, GignouxVigneron 1902 utilise dans sa métalangue couramment le
syntagme vase de cave sans marque régionale (cf. §§ 17, 18, 25, 26 et « Glossaire » passim). En revanche, C.-F. Ramuz précise dans Découverte du Monde (p. 74-75, dans l’éd. de 1968 ; éd. orig. 1939) : « […] les beaux vases (qui est le nom qu’on donne chez nous aux foudres) en chêne neuf […]. »
Commentaire. Première attestation : 1769, FrêneJournal. On pense à une spécialisation sémantique
du fr. vase “récipient pour liquide”, mais la différence de taille reste difficile à expliquer. Les mat. inédits du GPSR attestent le mot en français régional vaudois, alors que les quelques formes patoises sont manifestement empruntées au
français régional — Sans tradition lexicographique ; manque à FEW 14, 189a, VAS II 2.
Bibliographie. FrêneJournal (où la définition est trop vague) ; HumbGen 1852 ; ArèsParler 1994.
Pierre KNECHT
Copyright © 2022, tous droits réservés
|