schwyzerdütsch n. m. [ʃvitsəʀdytʃ] 🔊, [ʃvitsɛʀdytʃ] 🔊 (souvent écrit avec majuscule ; var. schwyzertütsch [ʃviʦəʀtytʃ] 🔊 🔊)
◆ Dialecte suisse alémanique. Parler (le) schwyzerdütsch. Connaître le schwyzerdütsch. ⇒ bon allemand ; dialecte ; hochdeutsch ; Toto 2.
1 « Quand sa fille voulut s’approcher de lui pour l’embrasser, il coupa court à ces épanchements
et ces fadaises et se mit aussitôt à lui demander, dans un Schwyzerdütsch guttural et autoritaire, si on n’allait pas bientôt l’augmenter, dans la place où
elle était, et si elle ne pouvait pas envoyer un peu plus d’argent à la maison. » G. Clavien, Le Partage, 1976, p. 370.
2 « Dans les classes “modernes” de l’enseignement secondaire les enfants passent à peu près la moitié de leur temps
à l’étude des langues étrangères […]. Ne pourrait-on trouver quelques minutes pour
leur apprendre la seule langue nationale que nous ayons, le Schwizertütsch ? » Flair, août 1976, p. 6.
3 « À l’époque, les professeurs d’allemand étaient tous des Alémaniques. Officiellement,
nous avions, sur six heures d’allemand par semaine, une heure de “Schwizertütsch”. » 24 heures, 15-16 janvier 1977.
4 « S’il [un guide touristique] renonce à ré-véler tous les secrets du schwyzerdütsch, il propose en revanche une traduction dans les trois langues nationales du vocabulaire
utile au touriste moyen. » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1994, p. 19.
5 « Le français domine complètement dans la vie quotidienne de Fribourg. Le syndic* D. de B. avoue qu’il ne peut s’exprimer, devant les minoritaires [les Alémaniques],
qu’en son schriftdeutsch [= allemand écrit] scolaire. […] Fribourg est bilingue mais
la plupart des habitants ne le sont pas. Les Alémaniques passent au français en travaillant
dans la capitale. Génération suivante : les enfants d’un germanophone de naissance
comme maître A. C. ignorent, m’a-t-il dit, le schwyzertütsch. » Le Nouveau Quotidien, 25 avril 1994, p. 13.
6 « [légende] Cl. B., tête de file dans le combat pour un bilinguisme actif. De langue
française, elle a suivi l’école à Fribourg en langue allemande et a choisi de parler
le schwyzertütsch à ses enfants. » Le Nouveau Quotidien, 25 avril 1994, p. 13.
7 « – [A. L.] Les Romands, eux, ont tendance à considérer le Schwytzertütsch comme une forme corrompue de l’allemand. – [P. Tr.] Il s’agit d’un sentiment courant
envers les dialectes. En réalité, ce sont les langues standards qui se développent
à partir des dialectes. Elles sont une forme corrompue des dialectes. » Le Nouveau Quotidien, 2 mai 1994, p. 23 (interview de Peter Trudgill par Anna Lietti).
8 « Chômeur en fin de droit, Suisse romand, 50 ans, bonne présentation, caractère jeune
et dynamique, trilingue français-schwyzerdütsch-anglais, formation commerciale, excellente culture générale, cherche à repartir du
bon pied. Examine toutes les propositions de travail […]. » La Presse, 4 mai 1994, p. 8.
9 « Né à Bâle, élève brillant à Neuchâtel et à Göttingen, J. se passionne pour le monde
arabe et l’islam au point de s’y immerger. Il apprend la langue, s’habille comme un
marchand musulman venu d’Inde, s’entraîne vigoureusement aux rigueurs du voyage dans
le désert. Son accent éveille-t-il la méfiance qu’il l’explique par son origine hindoustanie.
Lui demande-t-on de parler sa langue maternelle qu’il s’exécute… en schwyzertütsch. » L’Hebdo, 6 avril 1995, p. 73.
10 « Les linguistes ont distingué trois vagues dans l’enthousiasme de nos Confédérés* pour le schwyzertütsch : la célébration du Heimat [= la patrie], d’inspiration bernoise ; la défense spirituelle
de la Suisse autour du bastion zurichois ; et, depuis 1968, la culture “cool”. Le dialecte* comme instrument d’une intimité complice s’est épanoui dans la publicité et dans
des créations d’avant-garde. » Le Nouveau Quotidien, 23 juin 1995, p. 21.
◇ (exceptionnellement, en emploi adj. plaisant)
11 « […] on marche, ils parlent d’un gars qui arrivera sans doute à quelque chose, un Zurichois
là depuis quinze jours, heureusement que son violon n’a pas le même accent que lui,
pouffe Dopi ; à l’idée d’un violon schwyzerdütsch, on se marre tous les trois. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 35.
Remarques. Le mot dialecte, sans autre précision, réfère lui aussi aux dialectes suisses alémaniques (v. ce mot à la nomenclature). — On trouve aussi des graphies avec ‑tz- pour ‑z‑, avec ‑i pour ‑y- et avec ‑u- pour ‑ü- (et, potentiellement, toutes les combinaisons possibles de ces variantes), mais elles
sont beaucoup plus rares.
Commentaire. Première attestation : 1870 (Schwizer Titsch ; v. LengertAmiel). Emprunt à suissal. Schwyzerdütsch n. n. “id.”, forme dialectale d’all. Schweizerdeutsch n. n.
Bibliographie. DudenSchweiz 1989 ; Lengert 1994 ; LengertAmiel, 1998.
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