dialecte n. m.
◆ (en particulier) Dialecte suisse alémanique. Le dialecte bâlois, bernois, zurichois. Les Suisses allemands s’expriment en dialecte
entre eux. Il a vécu à Bâle pendant plusieurs années, il a appris le dialecte. Ton
moniteur de ski, il vous parle en bon* allemand ou en dialecte ? ⇒ bon allemand ; hochdeutsch ; schwyzerdütsch ; Toto 2.
1 « On est de Berne ! Et avec Berne revient l’histoire, le gros ours s’approche en se
dandinant et le suave rayon de miel, le verger, le grenier vaudois longuement et goulûment
flairés hop, crac, les voici soudain croqués et avalés au début de la triste année
1536 dans un gros bruit de hallebardes, de chariots lourds, de chants de marche en
dialecte et de semelles ferrées sur les chemins de vignes et les routes à huile des moines
et des paysans. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 125.
2 « “Zu miiin’ [sic] Befehl, Halt !” Quarante casquettes figées, visière plantée dans les coupoles, quarante uniformes
luisant comme des caraques à la pistache, puis le garde-à-vous qui claque et se répercute
en échos multiples aux colonnades de la sainte place. À trente mètres, Jean Calmet
et sa classe entendaient le dialecte guttural de l’officier qui s’extasiait et révélait les mystères sans fin du Palais
[fédéral]. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, 182-3.
3 « Il y eut des rires. Mais le beau cousin ne se troubla pas pour si peu et poursuivit
sa cour papelarde en dialecte haut-valaisan. » C. Bille, La Demoiselle sauvage, 1974, p. 160.
4 « [titre] Zurich : cours de dialecte pour étrangers / Les enfants s’exprimant dans une langue étrangère, en âge de fréquenter
l’école* enfantine à Zurich peuvent depuis quelque temps déjà se familiariser avec le parler d’outre-Sarine* en assistant à des cours de dialecte suisse alémanique. » Tribune-Le Matin, 11 octobre 1976, p. 3.
5 « Habitant depuis 1963 en Suisse allemande, j’ai pu et dû constater que les Suisses
allemands parlent couramment le dialecte et utilisent l’allemand comme ils le feraient avec une langue étrangère. » L’Hebdo, 15 juillet 1993, p. 7.
6 « Le Hochdeutsch* n’est employé que pour le bulletin d’information. Mais le choix du schwyzertütsch* pose des problèmes : quel dialecte employer quand on sait qu’un Argovien* devra se concentrer pour décrypter les propos d’un Valaisan qui s’avouera lui-même
réfractaire au parler appenzellois* ? » Le Nouveau Quotidien, 17 janvier 1994, p. 3.
7 « […] K. a rédigé la première version de sa pièce en bernois. Pour lui, le bernois n’est
pas un dialecte, mais une langue. Il lui a cependant fallu traduire sa pièce en Hochdeutsch* pour qu’elle soit jouée en Allemagne avant de revenir sur les scènes suisses. » Le Nouveau Quotidien, 27 février 1995, p. 26.
8 « Les Alémaniques sont bilingues en leur propre langue. Nous commençons par le dialecte, puis nous apprenons le haut allemand. Mais cet ordre chronologique, pour moi, n’est
pas une échelle de valeurs. » Hugo Loetscher cité par Bertil Galland, Le Nouveau Quotidien, 23 juin 1995, p. 21.
9 « [offre d’emploi] Profil idéal : âge 25-30 ans, homme de terrain solide – provenance
branche du bâtiment ou de préférence tuyauteur ou sanitaire – connaissances de l’allemand
ou du dialecte indispensable [sic] – lieu de résidence dans la région Bienne-Yverdon-Fribourg. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 30 juin 1995, p. 14.
Remarques. Le mot s’oppose à bon* allemand, Hochdeutsch* (litt. “haut allemand”) ou Schriftdeutsch (litt. “allemand écrit”), termes désignant l’allemand standard. Dans la langue courante, il s’oppose aussi
à patois, qui renvoie aux parlers galloromans (d’oïl dans le Jura, francoprovençaux dans le
reste de la Suisse romande).
Commentaire. Emprunt sémantique à suissal. Dialekt n. m., de même sens (SchwId 12, 33). En Alsace, dialecte désigne également le parler alémanique local. V. encore DRF — Un étymon dialekt (suissal.) serait à ajouter à FEW 15, II, 60a.
Bibliographie. GPSR 5, 678a ; Lengert 1994 ; DRF 2001.
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