les citations
lisier n. m.
(rural) Mélange fluide d’excréments et d’urine de bétail recueilli et entreposé dans de grandes fosses couvertes et destiné à l’épandage pour la fertilisation des surfaces cultivées ; purin. Fosse à lisier, creux à lisier ; bossette* à lisier ; pompe à lisier. ⇒ courtine.
1 « Transformable dans un temps record, il vous garantit un rendement maximum comme transporteur, autochargeuse, épandeur de fumier, avec tonneau à lisier, treuil, chasse-neige, etc. » Le Sillon romand, 25 juillet 1969, p. 11.
2 « Tout cela [des légumes dans un potager] se nourrissait dans les vieux temps, de purin ou lisier [en italique dans le texte]. Ce lisier qu’on venait vous mettre sous le nez à grands arrosoirs, certains matins d’été quand on prenait le frais en déjeunant* dans la véranda ouverte, les mésanges picorant le beurre, et les abeilles échappant à l’odeur, plongées dans les roses de juin largement ouvertes. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 51.
3 « Durant la journée, trois mille mètres cubes de mazout ont à nouveau été pompés, notamment grâce au travail des agriculteurs aidés de leurs pompes à lisier dans les criques dispersées sur la côte, entre Portsall et l’île de Brehat. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 30 mars 1978, p. 32.
4 « Désagréable surprise hier matin à Vuitebœuf et à Peney. Les habitants de ces deux localités du Nord vaudois n’ont en effet pas eu la possibilité de faire leur toilette, car l’eau potable dégageait une forte odeur de lisier. » Tribune-Le Matin, 23 mars 1984.
5 « Le chef porcher de l’entreprise et son administrateur ne sont pas d’accord avec les conclusions de l’Office de la protection de l’environnement. Ils l’ont dit avec conviction, hier, au tribunal. “Jamais de notre vie, nous n’avons laissé partir un litre de lisier dans la rivière” s’exclama l’administrateur […]. » La Liberté, 12 février 1987.
6 « Après le cadastre du bruit, des stands de tir*, des réseaux d’eau, des sources, des marais, des gravières, des gisements, des biotopes, des citernes, des fosses à lisier, des odeurs et pipis de toutes sortes, il devient urgent de réaliser le cadastre des pollutions administratives cantonales*. » La Liberté, 9 janvier 1992.
(dans une comparaison)
7 « Là-bas les cimes piétinent dans le ciel devenu comme du lisier. Tout s’est enfoncé, enrobé. » M. Chappaz, La Haute route, 1974, p. 99.
Commentaire. Premières attestations : lizé (1772, v. Pier) ; lisé (1808, Develey) ; lisier (1835, La Maison Rustique, v. DG, FEW, TLF). Régionalisme de statut ; technique et plutôt récent en France (où il concurrence purin), le mot est courant et bien ancré dans l’usage en Suisse romande. Le français de référence a d’ailleurs emprunté le mot au français régional de Suisse romande, qui le tient d’un type dialectal dont les représentants se rencontrent aussi en Lorraine, dans le sud-est de la Haute-Marne, dans la Côte-d’Or, en Haute-Saône et dans le Jura (v. ALF 1684 ; FEW ; ALLR 447 ; ALCB 887 ; ALB 997 ; ALFC 590 ; ALJA 249), mais sous des formes assez éloignées de celle qui s’est imposée comme technicisme de la langue commune. Le français régional du Doubs semble connaître la forme lisier depuis assez longtemps (v. Beauquier, Collinet).
Bibliographie. « lusé, lisé » DeveleyVaud 1808, n° 173 ; « lisier, lisié » HumbGen 1852 ; « lisé, lisié » CalletVaud 1864 ; « lisier » BonNeuch 1867 ; « t. d’agric. » Littré 1867 ; Lar depuis 1873 ; « lisieu, lisier » BeauquierDoubs 1881 ; DG 1896 ; Pier ; « mot de Suisse romande » CollinetPontarlier 1925 ; FEW 5, 424b, lŌtium ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; GLLF 1975 ; « agric. ; mot région. » TLF ; « techn., agric. » GR 1985, 2001 ; RoquesRég 1988, p. 244.
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