abbé-président n. m. (parfois abbé président ou abbé)
◆ Président d’une abbaye* ou d’une confrérie*, chargé entre autres choses de l’organisation de festivités. L’abbé-président de l’Abbaye*, de la Confrérie* ; devenir abbé-président ; ancien, nouvel abbé-président ⇒ abbaye ; confrérie.
1 « Un nouveau cortège a conduit tout le monde à la grande salle où la distribution des
prix a précédé les agapes, suivies de la partie oratoire présidée par M. M. Cl., au
cours de laquelle MM. D. Br., abbé-président, B. B., délégué des abbayes* invitées d’Echallens et de Goumoëns, V. Cl., syndic*, et R. D., préfet*, se sont exprimés, le dernier orateur portant le toast à la patrie. » 24 heures, 1er septembre 1976, p. 27.
2 « Roi* du tir il y a dix ans, ancien abbé-président de l’Abbaye* de la Saint-Jacques, il a marié la moitié de la population des communes de Saint-Prex,
d’Etoy et de Buchillon, alors qu’il était officier d’état civil. » 24 heures, 15 septembre 1976, p. 3.
3 « C’était la première fois, depuis le décès de l’ancien abbé-président A. L. le 23 mai dernier, que son successeur, le nouvel abbé Ph. D., présidait une assemblée générale. » Tribune-Le Matin, 24 octobre 1976, p. 17.
4 « “La Fête des Vignerons sera célébrée du 30 juillet au 14 août”. Par ces mots, l’abbé-président de la Confrérie* des vignerons a proclamé hier la grande fête que chaque génération consacre à honorer
le travail de la vigne sur la Riviera vaudoise. » La Liberté, 20 mai 1977, p. 3.
5 « En qualité d’abbés-présidents de la Société l’Abbaye* d’Yverdon et de la Société l’Abbaye* des Armes réunies, nous avons l’honneur de vous adresser une pétition concernant
le retour de la Fête de l’Abbaye* sur la place* d’Armes de notre bonne ville d’Yverdon-les-Bains. » Journal du Nord vaudois, 6 octobre 1990, p. 22.
6 « […] l’abbé président, Chr. P., a lancé un appel aux adhérents afin qu’ils recrutent de nouveaux membres
jeunes et motivés. » 24 heures, 25 janvier 1993, p. 21.
7 « L’abbé-président M.H. C. a d’ailleurs rappelé aux jeunes que le tir* devait être considéré comme un sport à part entière, nécessitant investissement et
sérieux. » 24 heures, 16 juin 2003, p. 23.
Localisation. Vaud et Neuchâtel ; à l’occasion, on peut lire le mot dans des journaux genevois et
fribourgeois.
Remarques. Lorsqu’il s’agit d’une confrérie*, on rencontre aussi les mots gouverneur ou président.
Commentaire. La première attestation de abbé en français régional avec le sens de “chef d’une corporation de métier ou d’une société de tir” date de 1685 (sous la forme abé, cf. GPSR 1, 41ab s.v. abbé 2°). La forme abbé-président est beaucoup plus récente ; on en trouve une première attestation, de manière indirecte,
dans GPSR 1, ibid. : « à Vevey et à Montreux, il [le terme abbé] est souvent modernisé par l’addition du mot président » (1924). Dans l’usage contemporain, le composé est plus fréquent que le simple. — On
trouve dans d’autres régions des emplois semblables, cf. LittréSuppl (abbé « nom donné autrefois aux chefs de certaines confréries d’artisans dans le Midi ») et FEW 24, 15a (mfr. abbé “chef élu de la jeunesse organisatrice des fêtes au village” Rouen 1587, Lac ; prov. abbá “prince de la fête” ; mars. abá “chef des danses, celui qui préside aux jeux et qui prie à danser” ; Béziers abat “chef d’une société”). Des emplois semblables ont été relevés dans le nord du domaine italoroman (v. LEI 1,
49-50).
Bibliographie. LittréSuppl 1877 ; Pier ; GPSR 1, 41-42 ; J. Ahokas, « De l’emploi des mots abbé et moine pour désigner des personnes et des organisations laïques », NphM 63 (1962), 81-106 ; FEW 24, 15a, abbas, -atis I ; TLF 1, 74b s.v. abbé Hist ; LEI 1, 49-50, abba, abbatis.
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