les citations
tournus [tuʀnys] 🔊 n. m.
◆ Ordre de succession fixé à l’avance, rotation régulière dans une prise de responsabilités, roulement, alternance. Un tournus établi, habituel. Une responsabilité qui leur incombe suivant un tournus, à tour de rôle.
1 « Selon le tournus établi, c’est toujours le pays qui enlève le titre de champion d’Europe qui se doit d’organiser la compétition l’année suivante. » Tribune-Le Matin, 5 septembre 1976, p. 25.
2 « Mais c’est surtout le problème de la représentation de la minorité francophone au Conseil* des États qui a suscité les discussions les plus passionnées. Selon le projet de statut, le Conseil-exécutif* est prié de prévoir l’insertion dans la Constitution bernoise du droit de la partie française du canton* à une représentation périodique équitable à la Chambre des cantons*. Pour tendre à cet objectif, elle demande que la durée du mandat des conseillers* aux États soit de deux périodes au plus (soit huit ans). Ainsi, le “tournus” donnerait plus de chances à un francophone de siéger dans la deuxième Chambre fédérale*. » Le Pays, 17 novembre 1976, p. 1.
3 « Il fut décidé que la responsabilité du Stamm* incomberait au comité qui nommerait toutefois, suivant un tournus, deux responsables par semaine. » Le Pays, 24 novembre 1976, p. 13.
4 « Concernant une éventuelle concentration des grands rendez-vous dans l’arc alpin, le patron de Télé-Veysonnaz estime que “cela n’est pas souhaitable. Le ski est universel.” S’il estime normal qu’on privilégie un tournus à large échelle, J.-M. F. pense néanmoins qu’il ne faudrait pas se mettre à organiser le rendez-vous bisannuel des skieurs n’importe où. » Le Nouveau Quotidien, 30 janvier 1995, p. 31.
5 « [titre] Il devra y avoir un tournus entre les restaurants de nuit / Comme il y a plus de candidats que de patentes*, le préfet* de la Sarine jouera l’alternance. Condition : servir des mets chauds jusqu’à 2 heures. » La Liberté, 18 juin 1997, p. 15.
6 « Pour les Latins, le moment est capital. En effet, selon un tournus linguistique respecté depuis des décennies, c’est à eux que doit revenir la présidence du parti. » L’Hebdo, 7 août 1997, p. 23.
Tournus de garde, alternance selon laquelle certains services essentiels (médecins, pharmacies) sont assurés.
7 « Si plusieurs services communaux, les pharmacies, la gendarmerie, les médecins possèdent la liste des tournus de garde, la police municipale, elle, peut donner ce renseignement vingt-quatre heures sur vingt-quatre […]. » L’Est vaudois, 6 août 1976, p. 1.
Remarques. Terme très courant dans le langage politique et administratif, bien que critiqué comme germanisme (FichFrBE n° 654, mai 1976 ; Défense du français n° 343, octobre 1994).
Commentaire. Emprunt récent à l’all. Turnus n. m., latinisme attesté avec le même sens depuis le xviie siècle (v. Kluge22). Le mot a connu une légère adaptation phonétique (le u de la deuxième syllabe se prononce [y], contrairement à ce que l’on observe en allemand) et graphique (la voyelle de la première syllabe est orthographiée ou pour rendre la prononciation [u], qui, dans ce cas, est bien celle de l’allemand).
Bibliographie. Nic 1987, 1990 (< documentation CD) ; PLi depuis 1989 ; ChevalleyListe 1990 ; OffScrabble 1995.
Pierre KNECHT
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