stamm [ʃtam] 🔊, rarement [stam] 🔊 n. m. (parfois stam ; aussi écrit avec une majuscule)
◆ Local de réunion d’une association, d’un parti politique, permanence. Le stamm du parti socialiste.
1 « M. Largiers m’entraînait chaque jour au “Stamm” du “Café de l’Ours”. “Stamm” veut dire en quelque sorte permanence […]. C’est sans prétention, mais ces “Stamms” jouent un rôle non négligeable dans la vie des petites villes. » R. Fell, Dans l’été brûlant, 1965, p. 9.
2 « De son côté, M. J.-Ch. K., président de la commission du “stamm”, a souligné que celui-ci entend répondre à un réel besoin de contacts : aujourd’hui
plus que jamais, il est nécessaire de maintenir le dialogue entre les mandataires
politiques et la base, de réfléchir ouvertement et ensemble aux problèmes de la communauté. » L’Est Vaudois, 24 août 1983.
3 « Le Cercle démocratique n’est, en effet, pas seulement le stamm du parti. Il abrite aussi une grande salle pour les meetings et les soirées théâtrales,
un local de répétition pour la fanfare, un bistrot, un restaurant et un bar pour les
noctambules. » Le Nouveau Quotidien, 6 janvier 1994, p. 8.
4 « [Titre] Le Noirmont promu stamm radical [= du Parti radical]. Le village franc-montagnard* a fêté hier soir sa ministre* A. R. Le seul élu radical au gouvernement. » Le Nouveau Quotidien, 7 novembre 1994, p. 11.
5 « Le cercle L’Égalité de Boveresse [NE] était le dernier des cercles historiques du
Val-de-Travers. La société vient de vendre, avec un coquet bénéfice, l’immeuble abritant
un restaurant et son stamm. » L’Express, 4 juin 1997, p. 8.
6 « C’est au bistrot près de chez lui, stamm du tout nouveau Parti STOP de S. O. que le Lausannois P. B., 81 ans, a décidé de
porter son nom sur cette liste marginale. » 24 heures, 1er octobre 1997, p. 39.
◇ (par ext.) Lieu de rencontre d’habitués. Le stamm des étudiants en droit ; le stamm des employés CFF*.
7 « Le château de Villa qui est un petit peu le stamm de la Confrérie* de la Channe*. » RSR, 5 décembre 1975.
8 « C’est dire que le Centre de rencontre et d’accueil […] n’était pas une initiative
superflue. […] des femmes surtout (“Les hommes, voyez-vous, ils ont toujours le bistro !”) […] en ont déjà fait quasi leur “stamm”. » Bulletin officiel de la Ville de Neuchâtel, 14 octobre 1976, p. 1.
9 « Stamm / Pour l’instant les réunions se tiendront comme pour le passé à Sion, cependant
les membres du comité se mettront à la recherche d’un coin plus tranquille tout en
restant fidèle à la capitale. » Journal de Sierre, 2 février 1982, p. 5.
10 « Lundi après-midi, au stamm des secouristes situé à 20 minutes de l’entrée du Gouffre du Chevrier, D. rappelait
les circonstances du drame. » Le Nouveau Quotidien, 3 juin 1997, p. 19.
11 « Depuis 1923, cette librairie francophone sise Bundesgasse était devenue bien plus
que le Stamm des Romands dans la capitale : c’était une enclave latine en terre alémanique, un
vrai symbole confédéral*. » Le Nouveau Quotidien, 12-14 septembre 1997, p. 1.
12 « Samedi dernier, la police criminelle arrête un Italien de 38 ans, à proximité de son
salon de jeu qui faisait office de “stamm” pour les gangsters. C’est là en effet qu’ils auraient préparé le coup. » L’Illustré, 17 septembre 1997, p. 32.
↪ V. encore s.v. tournus
◇ Tenir son stamm, ses stamms, se rencontrer régulièrement dans ce lieu.
13 « […] l’Amicale Radio Amateur Riviera, qui tient ses stams chaque vendredi au Café de l’Étoile à Clarens [VD]. » Feuille d’Avis de Vevey, 14 mai 1977, p. 11.
Remarques. Critiqué comme germanisme par Défense du français. — On trouve aussi le composé stammtisch (ou Stammtisch) n. m. ou f. “table réservée à l’intérieur d’un café-restaurant servant de point de rencontre pour
les habitués” (« Dans le fond à droite en entrant, une table ovale, la Stammtisch, lui est réservée. » Le Nouveau Quotidien, 19 janvier 1994, p. 28 ; « Six tables dont une ronde qui fait office de “stammtisch” » Coopération, 17 mars 1994, p. 30 ; forme attestée depuis 1929 : « Ici se réunissent des étudiants qui ont leur “stammtisch” grossièrement sculpté au couteau […] » L. Savary, Fribourg, 1929 [éd. 1970], p. 155).
Commentaire. Emprunt à l’all. de Suisse Stamm n. m. “regelmässig sich wiederholende Zusammenkunft eines festen Personenkreises an einem
Gasthaustisch [= réunion habituelle d’un même groupe de personnes à une table de restaurant]” (DudenSchweiz), non attesté à date ancienne au fichier CD. L’origine germanique du terme n’échappe à personne : l’emploi répandu de la majuscule
et des guillemets témoigne même d’une volonté de conserver au plus près le caractère
allemand de l’emprunt. V. aussi DRF pour le français régional de France.
Bibliographie. FEW 17 (1962), 213a,, stamm 3 ; Défense du français n° 140, mai 1974 ; Pid 1984 ; Nic 1987, 1990 ; ChevalleyListe
1990 ; PLi 1998 ; DRF 2001 s.v. stammtisch.
Pierre KNECHT
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