les citations
brante n. f. (plus rare brande)
1.◆
Hotte étanche, munie de bretelles, faite anciennement de bois, puis de métal ou de plastique, servant à transporter à dos d’homme le raisin ou le moût lors de la vendange. Brante à vendange. Porteurs de brantes. Vider le contenu d’une brante dans la bossette*. ⇒ brantard, brantée ; bossette 1 ; cacolet ; fuste 1 ; gerle ; seille ; seillon.
1 « L’après-midi, il fait meilleur et on s’en va aux vignes éloignées, car un ami est venu aider avec une jeep, et ainsi on pourra transporter 6 ou 7 brantes à la fois. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 15 octobre 1960.
2 « Accroupis dans les lignes, femmes et enfants coupent les grappes et les jettent dans leur bidon [= seau] tandis que les hommes, “brante” au dos, font la navette entre la vigne et la “fuste”*, le char à vendange arrêté dans le chemin le plus proche. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974, p. 150 (1re éd. 1962).
3 « La mode des caissettes connaît toujours plus d’adeptes et les brantes disparaissent petit à petit […]. » La Tribune de Lausanne, 12 octobre 1966.
4 « Je saisis mon bidon [= seau] bleu en plastique, plus léger, moins beau que la seille* de bois, le vide dans la brante, objet des doléances de Félix. La gueule du récipient bâille comme une baleine. » R. Molliex, Chantevin, 1972, p. 134.
5 « Les vendanges donnaient lieu chaque fois à “une partie de plaisir” où l’on invitait parents et amis. Avec un pilon on foulait le raisin dans les brantes, puis on le versait dans des fûts que l’on transportait chez soi, car on possédait son propre pressoir. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 28.
6 « De plus en plus, des caisses en plastique, vertes ou rouges, insolentes, qu’on aligne et qu’on entasse une fois pleines, sur les chars, remplacent la couleur chaude des corbeilles et les heurts de la brante sur le dos. » A. Layaz, Malvallée, 1976, p. 117-118.
7 « À vendre / […] / Brandes à raisin plastique moulé. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 25-26 septembre 1976, p. 7.
8 « C’est aujourd’hui d’un bout à l’autre du Valais le grand branle-bas des vendanges. Dès l’aube, on verra tout le coteau s’animer et s’égayer des couleurs arc-en-ciel des caissettes en plastic [sic] qui ont remplacé pratiquement partout les traditionnelles “brantes” et “bossettes*”. » L’Express, 27 septembre 1976, p. 11.
9 « Les hommes préparaient leur char, fixaient solidement les brantes et le fût et hue ! sur le mulet par les routes et chemins carrossables. À l’arrivée des hommes, leur brante à vide, plaquée sur le dos, les femmes […] avaient déjà rempli seilles* et bidons [= seau]. Et c’était la molle cascade des raisins tombant dans les brantes. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 100.
10 « Même la vendange, si souvent partie de plaisir pur, devient ici dur labeur, et la brante est lourde quand il faut la descendre, dans les sinuosités des petits escaliers de pierre sèche, jusqu’à la bossette* qui attend au tournant d’un étroit chemin. » J. Montandon, La cuisine au fil du Rhône, 1977, p. 66.
11 « Pour la circonstance [la Fête des vignerons], Ch. L. a fabriqué des brantes en sapin du Risoud, cerclées de noyer. » 24 heures, 12-13 février 1977, p. 19.
12 « [petites annonces] BROUETTE À PNEU, / deux anciennes brandes à vendange (pour décoration), ainsi que divers outils de jardin. » L’Express, 31 mai 1978, p. 26.
↪ V. encore s.v. brantée ; bossette 1 ; cacolet ; gerle 1 ; goger 1.
◇ Contenu d’une brante (mesure de capacité équivalant à environ 45 litres) ; quantité de raisin ou de moût pouvant tenir dans une brante. ⇒ brantée.
13 « À vendre / 2 pressoirs à vis de 50 brantes. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 18 août 1959.
◇ Surface de vigne permettant de produire le contenu d’une brante (mesure de superficie).
14 « On cherche à acheter une vigne de 70 à 80 brantes, travail à la moitié, si possible vigne travaillée. » Feuille d’Avis du Valais, 21 janvier 1958.
2.◆ Récipient de forme analogue servant au transport du lait. Brante à lait. ⇒ boille 1 ; channe 2 ; seillot.
15 « L’après-midi, ils repartaient tous les deux avec leurs brantes en fer pour l’alpage*, chercher le lait. » C. Bille, Juliette éternelle, 1971, p. 27.
↪ V. encore s.v. seillot.
3.◆ Récipient de forme analogue servant au sulfatage de la vigne. Brante à sulfater. ⇒ boille 2 ; bossette 3.
16 « À vendre / une brante en cuivre à sulfater de 100 l ; 2 boilles* à sulfater usagées et 1 neuve ; […]. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 18 avril 1959.
Remarques. Mot souvenir ; le référent auquel il renvoie ne s’utilise plus guère.
Commentaire. Type d’origine préromane, répandu dans toute la Suisse romande, en Savoie et dans le Bas-Rhône, dans le Val d’Aoste, dans les dialectes italoromans septentrionaux (qui fournissent les plus anciennes attestations, datant du xiiie s.), ainsi que dans les dialectes de Suisse alémanique (avec des extensions en Alsace, dans le sud de l’Allemagne, au Tyrol et même en Slovénie). En Suisse romande, un dérivé en ‑ata est déjà attesté au xive s. (Sion brentaye “mesure de capacité” 1333-1342). Premières attestations du simple en Suisse romande : a) sous forme francoprovençale ou latinisée : brenda (1450, VS Sion) ; brenta (1466, VD Lausanne) ; b) sous forme française : brente (1533, 1549, VD Lausanne) ; brende (1569, VS Orsières) ; brante (1588, VD Lausanne) ; brande (1628, NE ; 1679, GE). La Suisse alémanique connaît Brente, n. f., dans les mêmes emplois (v. SchwId ; DudenSchweiz). Cf. de même it. brènta, autochtone dans le nord de l’Italie (v. DELI) ainsi qu’au Tessin (v. VSI). Le mot est aussi très bien attesté dans les dialectes romanches (v. DRG). Dans l’usage régional de France, cf. Pontarlier bronde “sorte de tombereau très bas servant à transporter le purin”, Haut-Jura brande “hotte en métal à porter le lait (peu usuel)”, Haute-Savoie brande “grand bidon de lait” (ce dernier est également attesté dans le Val d’Aoste, où l’on rencontre aussi brente “hotte de cinquante litres”), brante “hotte en bois, étroite et haute, pour les vendanges”.
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial 1827, p. 27 ; PeterVoc 1828 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; LittréSuppl ; SchwId 5, 753-58 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 69 ; TappoletAlem, p. 19 ; Pier, PierSuppl ; Lar 1928 ; FEW 1, 517a, *brenta ; GPSR 2, 800b-804a s.v. bri̩nta ; DRG 2, 490a-492a s.v. brenta ; MüllerMarécottes 1961, p. 58, 228 ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; CasaBevaix p. 128-129 ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; DELI s.v. brènta ; PLi depuis 1980 ; Alpha 1982 ; PR depuis 1984 ; MartinAost 1984 ; GR 1985 ; DurafHJura 1986 ; GrafBern 1987 ; GassmannVully 1989 ; DudenSchweiz 1989 ; VSI 2, 924b-931a s.v. brenta ; BessatGMtBl 1991 ; Lexis 1992 (sans marque régionale – à tort) ; GagnySavoie 1993 ; PledariGrond 1993 ; NPR 1993 ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
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