les citations
brantard n. m. (plus rare brandard)
◆ Ouvrier journalier qui transporte le raisin et le moût dans une brante*, à l’époque des vendanges ; (mod.) ouvrier journalier qui transporte les caissettes de raisin pendant les vendanges. De forts brantards. La coutume veut que le brantard embrasse la vendangeuse qui a oublié une grappe. ⇒ brante, brantée.
1 « La grêle est un ennemi terrible, […] hachant en 10 minutes toute la récolte mûre d’un village, chassant brantards et vendangeuses et semant la consternation. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 78.
2 « Vendredi, les vendanges ont débuté dans les vignes aiglonnes. Vendangeuses et brantards étaient à pied d’œuvre tôt le matin. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 11-12 octobre 1975, p. 27.
3 « La Station d’essais viticoles d’Auvernier cherche vendangeuses d’âge adulte et un brantard. » L’Express, 3 septembre 1976, p. 18.
4 « On cherche / 5 jeunes filles comme vendangeuses / 2 forts brantards / pour le 22 septembre. Durée environ 10 jours. » La Liberté, 11-12 septembre 1976, p. 25.
5 « Presque toujours, il y avait de la joie dans l’air, les rires des vendangeuses qui se racontaient des histoires, la course d’une jeune fille que le brantard voulait “remoler” [= embrasser] parce qu’elle avait oublié une grappe, et puis les 10 heures* [sic]. » 24 heures, 25-26 septembre 1976, p. 17.
6 « Les brantards, leur charge liquide sur le dos, descendaient à petits pas roulés les sentiers des vignes et, tout en bas, dans les prés, basculaient la vendange dans l’entonnoir de la bossette*. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 100.
7 « On utilise de petits téléphérages, des monorails pour transporter la vendange, bref, il est loin le temps où, à Bovernier par exemple, le brantard devait descendre, depuis le haut du vignoble, traverser la rivière, puis remonter au village, pour déposer sa charge dans une cave. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 29-30 novembre 1977, p. 21.
↪ V. encore s.v. bossette 1 ; falot-tempête ; ressat 1.
Localisation. D’après E. Schüle, « brantard est senti comme terme vaudois ; en Valais il n’est en usage que dans le district de Monthey. Le vrai mot valaisan est brantier, très répandu au niveau des patois, mais courant aussi dans le français de la région de Sion/Sierre » (Vins du Valais, p. 206). Cf. « Le vieux brantier monte à sa vigne » (Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 8 octobre 1975, p. 25). — La forme brandard est neuchâteloise.
Commentaire. Transposition en français régional, par changement de suffixe (‑ard pour ‑arə), du type dialectal brinta̩rǝ, dérivé (suff. -ator) sur brinta “hotte” (< *brenta, v. brante). Plus anciennes attestations : brandare 1585 ; brentarre 1608 ; brandard 1749.
Bibliographie. GuilleNeuch 1829-32 s.v. brandard ; BonNeuch 1867 s.v. brandart ; LittréSuppl ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 70 (brantare) ; Pier, PierSuppl s.v. brandare ; Lar 1928 ; FEW 1, 517a, *brenta ; GPSR 2, 804b s.v. brinta̩rǝ ; IttCons 1970 ; CasaBevaix, p. 128-9 (brandard) ; Pid 1983, 1984 ; GassmannVully 1989 ; Lengert 1994.
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