gerle n. f.
1.◆ Cuve servant au transport de la vendange, ronde et évasée à la base ; on la transporte
en passant un bâton dans des orifices pratiqués dans deux douves prolongées et diamétralement
opposées. Vider le contenu d’une gerle dans le pressoir. ⇒ bossette ; brante ; cacolet ; seille ; seillon.
1 « On vendange encore à La Neuveville dans les gerles, ces sortes de grandes seilles* de bois tronconiques ; deux douves, opposées sur un même diamètre, se prolongent
vers le haut d’une vingtaine de centimètres et sont percées d’un trou qui permet le
passage de la grande perche de bois avec laquelle on soulèvera la gerle à son arrivée au pressoir pour la vider. Après leur cueillette, les raisins sont
foulés soit par un fouloir mécanique constitué par deux cylindres crénelés de bois
qui écrasent grossièrement les grappes, soit encore par le grand pilon, manié d’un
bras alerte par le responsable du char de vendange qui écrase, au fond des gerles et au fur et à mesure de leur remplissage, les grains dorés ou violets. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 144.
2 « On imagine encore trop souvent la cave du vigneron comme un endroit sombre, poussiéreux,
où traînent des outils et des machines rouillées, où les gerles et les caissettes sont entassées un peu partout. » L’Express, 6 avril 1976, p. 15.
3 « L’étalonnage des gerles aura lieu le mardi 21 septembre 1976 à la fontaine de la Cure. Aucune gerle ne sera étalonnée après cette date. » Feuille d’Annonces du district de Boudry, 17 septembre 1976.
4 « Ce bois [le sapin rouge] est d’une telle finesse que pendant des siècles La Vallée
a fabriqué des brantes* pour Lavaux, des gerles pour Neuchâtel, des seilles*, des bossettes*. » M. Chappaz, La Haute Route du Jura, 1977, p. 149.
↪ V. encore s.v. goger 1.
2.◆ Contenu de cette cuve (mesure de capacité équivalant à un hectolitre). Quatre gerles à l’ouvrier*. ⇒ ouvrier.
5 « Si on considère la rentabilité du vignoble, il est nécessaire de relever que le vignoble
neuchâtelois a produit une moyenne de 2,08 gerles de vendange blanche et de 1,74 gerle de vendange rouge de 1960 à 1970. » Bulletin officiel des délibérations du Grand Conseil, Neuchâtel, 20 juin 1972, p. 503.
6 « La vendange blanche, par contre, est très prometteuse puisqu’elle atteint dans bien
des parchets* jusqu’à quatre gerles à l’ouvrier* et que la pourriture est très faible. » Tribune-Le Matin, 12 octobre 1975, p. 17.
7 « Pour ce qui est du blanc, on a été surpris* en bien concernant la quantité. À certains endroits, on frôle les quatre gerles à l’ouvrier*, à d’autres on les dépasse. » Courrier du vignoble, 21 octobre 1975.
8 « Les producteurs réclament une augmentation de 10 francs sur la gerle de blanc (3,9 pour cent) qui la mettrait à 265 francs et une autre de 20 francs sur
la gerle de rouge (4,4 pour cent), ce qui la porterait à 330 francs. » Tribune-Le Matin, 2 octobre 1977, p. 17.
↪ V. encore s.v. ouvrier.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Neuchâtel〉 et 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉.
Commentaire. Premières attestations : gilles (vers 1200, VD) ; gerla, jerla (latin médiéval, vers 1229, VD) ; dialectalisme (v. GPSR). À l’époque contemporaine, le mot est aussi
attesté en français régional de France, où il désigne divers types de récipients (essentiellement pour la vendange
– Franche- Comté, Savoie, Hautes-Alpes, Isère, Beaujolais – mais aussi pour la lessive
ou pour le lait ; v. bibliographie ci-dessous).
Bibliographie. “grand vase de bois pour la lessive” MolardLyon 1803 ; GuilleNeuch 1829-32 ; “corbeille ronde et peu profonde pour les légumes” HumbGen 1852 s.v. gerle ; “cuve” HumbGen 1852 s.v. jerle ; “mesure de capacité” GrangFrib 1864 ; “petit tonneau pour transporter le raisin” Bridel 1866 s.v. djerla ; “cuvier ou grand seau servant au transport de la vendange” BonNeuch 1867 ; “Savoie, Suisse romande : ustensile de bois où l’on foule les raisins dans la vigne
même, pour les verser ensuite dans les cuves” LittréSuppl 1877 ; Gdf 4, 265c ; « cuvier pour la lessive » PuitspeluLyon 1894 ; “en différentes régions de France, sorte de grand cuvier en bois” Lar 1901 ; “cuvier” Const DésSav 1902, p. 206b (Albertville) ; “grand seau en bois” ConstDésSav 1902, p. 141b (Annecy) ; “cuvier, baquet” VachetLyon 1907 ; WisslerVolk 1909 ; “cuve destinée à recevoir le raisin que la bossette amène de la vigne” OdinBlonay 1910 ; Pier, PierSuppl ; “sorte de grand cuvier en bois [dialectal]” Lar 1930 ; FEW 4, 123b, gĔrŬlus 1 a ; SalmonVigne 1976 ; TLF ; “cuvier à vendange” TuaillonVourey 1983 ; “régional (encore usité en Suisse)” GR 1985 ; “cuve à vin” GermiLucciGap 1985 ; “cuve de dimensions moyennes” MartinPellMeyrieu 1987 ; GassmannVully 1989 ; GPSR 5, 1092a-1094b s.v. dzè̩rla ; “cuve à vendange” ColinParlComt 1992 ; “cuveau placé sous le bec du pressoir pour recevoir le vin qui en coule” VurpasMichelBeauj 1992 ; “grand récipient en bois pour le lait” BoisgontierMidiPyr 1992 ; “grand cuveau (pour la lessive) ; hotte en bois, cuveau servant à transporter le raisin” GagnySavoie 1993 ; “cuvier pour la lessive” VurpasLyonnais 1993 ; “cuve pour le transport de la vendange” BlancRouatVill 1993 ; « baquet à lessive » SalmonLyon 1995 ; “régional (encore usité en Suisse)” GR 2001.
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