triangle n. m.
◆ Chasse-neige, appareil en pointe muni de deux versoirs pour déblayer la neige (anciennement,
tiré par des chevaux ; de nos jours, placé à l’avant d’un camion ou d’un tracteur,
pour déblayer les rues et les routes, ou d’une locomotive, pour déblayer les voies
ferrées) ; (par métonymie) véhicule ainsi équipé. Passer le triangle sur la route cantonale*.
1 « Ses traces sont bientôt défaites par d’autres, toujours plus nombreuses ; au fur et
à mesure que l’aube apparaît, lente et rose ; elles forment un passage temporaire
avant celui qu’ouvrira le triangle, aussi impératif que puissant, passage derrière lequel se dressent deux parois dures
et blanches comme les marbres des cimetières. » A.-L. Chappuis, La Moisson sans grain, 1961 (1re éd. 1955), p. 113.
2 « Il paraît qu’en 17, le 1er mai, il a fallu passer les triangles… il y en avait près d’un mètre. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 187.
3 « Jets de lumière orangée du feu tournant ; puis les phares : deux lunes plates qui
appliquent leur disque jaune sur la grosse étoffe des flocons et de la brume. J’enfonce
jusqu’à mi-jambes dans le remblai ; j’agite les bras. La machine s’immobilise à l’instant
où l’étrave du triangle frôle mon genou. Le chauffeur entrouvre la portière latérale de sa cabine haut perchée :
/ – Passez derrière ! crie-t-il. / En m’aidant des mains et des coudes, j’ai enjambé
le triangle métallique peint en rouge chargé d’ouvrir une voie aux roues du véhicule. » R.-L. Junod, Une Ombre éblouissante, 1968, p. 114-115.
4 « […] nous rentrions ensemble, Vincent et moi, en faisant de longues glissades sur la
route enneigée qu’avait durcie le passage du triangle […]. » Fr.-Ch. Gehri, Un Sou d’or, 1974, p. 129.
5 « À vendre […] un TRIANGLE en bois, traîné, réglable jusqu’à 4 m. » Le Sillon romand, 17 décembre 1976, p. 18.
6 « En ce temps-là, on pouvait patiner sur la route cantonale*. Une fois que le triangle et quelques camions ou voitures avaient passé, la neige était suffisamment tassée
et je n’étais pas le seul à chausser les patins pour me rendre à l’école. » G. Clavien, Châtaignerouge, 1977, p. 111.
7 « Pâques blanches… D’aucuns l’avaient prédit ! Il a fallu passer le triangle entre Mauborget et Bullet et entre Bullet et Le Château de Sainte-Croix. » L’Express, 28 mars 1978.
8 « Prêt à l’emploi, posé sur des plots* au centre du village, le triangle de l’État était disponible dès le début de novembre. […] Composé de deux planches
de huit mètres de longueur, de soixante centimètres de hauteur et de dix centimètres
d’épaisseur, le volume du triangle impressionnait nos yeux d’enfants. À l’avant, de solides ferrures réunissaient les
deux planches, permettant d’en régler l’écartement. Trois traverses ou pièces d’appui
de longueurs différentes maintenaient l’écartement nécessaire du triangle. » M.-F. Schenk, Notre autrefois, 1993, p. 76.
Remarques. L’équivalent du français de référence, chasse-neige (att. depuis Lar 1877) s’emploie aussi en SR.
Commentaire. Première attestation : 1860 (v. Pier). Innovation ; dénomination descriptive, l’objet
ayant une forme triangulaire. A aussi été relevé en Savoie et dans la Vallée d’Aoste.
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