capet n. m.
![]() ◆ Casquette. ⇒ capette.
1 « […] il s’arrêtait, quittait ses habits de ville pour des nippes s’accordant avec le
lieu : un petit “capet”, fond d’un superbe feutre déchu, une blouse de toile grise, dont les manches, coupées
en dessus du coude d’un seul coup de ciseaux, s’effilochaient toujours un peu plus ;
[…]. Avant de s’entreprendre [= de se lancer] dans le démontage, il réfléchissait
longuement, le “capet” repoussé tout en arrière sur son crâne grisonnant […]. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 46-47.
2 « Il [le diable] tire son capet. Il salue. Il médite. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 129.
◇ (spécialement) Calotte d’armailli*.
3 « Le couvre-chef traditionnel des bergers, le “capet” d’armailli*, tend à disparaître ; à sa place, on voit des chapeaux de feutre et, depuis peu,
beaucoup de casquettes à visière, généralement en tissu bleu. Quant aux “capets”, ils sont de paille à pompon et à liséré noirs, de cuir avec souvent des broderies
multicolores, ou simplement de feutre, calottes vulgaires découpées fréquemment dans
un vieux chapeau […]. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 152.
4 « Il avait son bredzon*, son petit capet, il a joué devant dix mille personnes. » RSR, 9 septembre 1976.
5 « C’est ce jour-là que ma tante nous a acheté un costume d’armailli* avec le capet pour Louis et pour moi. » F. Clément, Les Vaches enragées, 1993, p. 66.
6 « [titre] 2000 participants à la Fête romande des jodleurs* / Bredzons*, capets et bretelles défilent à Aigle » La Presse, 13 juin 1993, p. 24.
7 « Certains ont même ressorti des armoires leur panoplie des grandes circonstances, avec
toupins*, drapeaux, écharpes, maillots du Mondial ou capet d’armailli (on est en terre fribourgeoise, quand même). » Le Nouveau Quotidien, 4 juillet 1994, p. 25.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉 ; connaissance à tout le moins passive dans les autres cantons (comme terme folklorique).
Remarques. La forme capet apparaît de Lar 1867 à Lar 1960 avec le sens de “ancien petit manteau”, sans marque régionale ni indication de source. FEW 2, 270b cite aussi saint. capet “toque” et béarn. capèt “manteau à capuchon d’étoffe très épaisse”, tous les deux sans contiguïté géographique avec notre mot. Enfin, on trouve capet “petit chapeau” sous la plume de George Sand dans TLF, mais ce mot berrichon est d’origine incertaine
(TLF voudrait le tirer de capellum, ce qui est plutôt improbable).
Commentaire. Premières attestations : 1762 (au sens figuré de “fleur qui a fané sur le grain du raisin”, v. GPSR) ; 1864 (au sens de “casquette”, v. GrangierFrib). Dér. (suff. ‑et) de cape n. f. “bonnet, coiffure ronde sans visière” (GPSR 3, 67b). Cf. Doubs capet n. m. “petite cape, capuchon que les femmes se mettent sur la tête” (1881) ; Haut-Jura “petit chapeau un peu ridicule” (« usuel » 1986).
Bibliographie. GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867, p. 38 ; BeauquierDoubs 1881 ; Pier, PierSuppl ; FEW 2, 270b, cappa I 1 et 277b, cappa II 5 a ; BiseHBroye 1939 ; GPSR 3, 71b-72a ; MeijerEnq 1962, p. 76, 131 ; IttCons
1970 (> CuenVaud 1991) ; IttÇà 1975, p. 148 ; TLF 5, 137a s.v. capet, rubrique Etymol. et Hist. ; Pid 1984 ; BourquinPays 1985, p. 48 ; DurafHJura 1986 ;
PLi 1998.
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