les citations
repiquer v. intr.
(fig.) Reprendre le dessus, aller mieux. Il commence à repiquer. ⇒ piquer la mouche ; rapicoler ; donner le tour.
1 « “D’ailleurs on vend le Valais à la baisse, le miel remontera d’ici un siècle ou deux.” – “La sainteté repiquera.” – “Pitié, ouf, pitié !” Les Présidents* eurent une crise de larmes. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 107.
2 « Il avait beaucoup maigri, mais depuis qu’il est bien suivi par un médecin, il a repiqué. » Homme (VD Nord), octobre 1995.
3 « Cette pauvre plante a crevoté* pendant des mois, mais depuis que je la soigne, elle a bien repiqué. » Homme (VD Nord), janvier 2003.
loc. verb. repiquer du vif, regagner du terrain perdu.
4 « Il y a deux ans, la ligne ferroviaire Glovelier-Saignelégier, anémique, était menacée de disparition. En deux ans, la ligne a repiqué du vif. » L’Impartial, 5 septembre 2000, Archives (Internet).
5 « L’économie mondiale dans son ensemble traverse une phase de croissance, ce qui est d’ailleurs prouvé par l’augmentation des taux en matière d’exportations. De plus, l’économie intérieure également a repiqué du vif procurant ainsi à la branche MEM un regain de croissance. » Rapport sur la situation de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, 21 novembre 2000, Internet.
6 « Et si les Bourses européennes avaient repiqué du vif hier, la situation reste préoccupante aux États-Unis et en Asie […]. » L’Express, 13 septembre 2001, Archives (Internet).
Localisation. Canton de Vaud, Canton du Valais, Canton de Fribourg, Canton de Neuchâtel (surtout repiquer du vif).
Commentaire. Survivance du fr. argotique de la fin du xixe s. pour l’emploi intr., tandis que la loc., attestée depuis 1924, est une innovation neuchâteloise. Les autres loc. synonymes signalées dans Pier (repiquer le vif, r. le bon, r. le mieux) ne sont plus guère en usage. — Lengert fournit un commentaire qui suscite plusieurs réserves : on ne voit pas pourquoi la citation de A.-L. Grobéty « le jasmin repiquait du vif aux narines » (Infiniment plus, 1989, p. 70) refléterait une réinterprétation sémantique due à la méconnaissance du vrai sens par les locuteurs. De même, l’idée d’un rapport entre repiquer du vif et piquer au vif est tout à fait inappropriée.
Bibliographie. Pier (1924) ; FEW 8, 459a, *PIKKARE ; Lengert 1994.
Pierre KNECHT
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