les citations
pierrier n. m.
◆ À la montagne, étendue couverte d’amas de pierres, généralement située en pente.
1 « … j’atteignis une région plus aride encore, ensevelie sous d’immenses pierriers grisâtres. » C. Bille, La Fraise noire, 1968, p. 18.
2 « Vers sept heures, il quitte le bois et il rentre par le pierrier. Hier, du promontoire rocheux, il a surpris un homme qui fauchait cinquante mètres au-dessous de lui. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 239.
3 « En montant la route Buttes-Sainte-Croix, peu avant le tunnel de Noirvaux, un chemin dans les pierriers permet d’atteindre la Grotte aux fées, qui a donné lieu à de nombreuses légendes. » Feuille d’Avis de Neuchâtel, 10 juillet 1975, p. 8.
4 « On leur avait vendu, pour trois fois rien, tout le crêt* qui n’était à l’époque qu’un immense pierrier. » A. Layaz, Malvallée, 1976, p. 70.
5 « Chez Labouval, j’ai compris mieux qu’ailleurs la géologie de nos environs. En bas la fertilité, en haut l’austérité, c’est-à-dire les alluvions et le pierrier, les ombrages de la rivière et le four solaire, les terres abritées l’hiver et glaciales sur le plateau … » G. Borgeaud, Le Soleil sur Aubiac, 1986, p. 183.
6 « En abordant, à la nuit tombante, le premier pierrier de la descente où il fallait assurer chaque pas, et à l’idée de faire tout ce chemin à rebours, Éliane s’est mise à pleurer. » N. Bouvier, Journal d’Aran et d’autres lieux, 1990, p. 113.
↪ V. encore s.v. crêt ; hucher ; replat ; trax.
Commentaire. Dérivé moderne de pierre plutôt que continuateur de afr. et mfr. per(r)ier. En effet, l’occurrence de perrier dans une charte jurassienne de 1382, citée par Pier et considérée comme ancêtre romand de pierrier (FEW), appartient très vraisemblablement à poirier (hypothèse déjà formulée dans PierSuppl). C’est en tout cas ce qui est suggéré par la suite du passage : « […] en tirant des [dès] ledit perrier vers la fiette [sapin blanc] de la Rochelle. » En tant que régionalisme SR, pierrier est mentionnée pour la première fois dans Trév 1752 (TLF), tandis que Gdf (6, 108c) le signale en 1889 comme régionalisme vaudois. À partir de 1909 (C.-F. Ramuz) le terme est devenu très fréquent chez les auteurs romands. Probablement suite à sa présence sans marque diatopique dans plusieurs dictionnaires (Acad 1932-35 ; Lexis 1975 ; Lar 1979 ; Lar 1982-1985), on le trouve maintenant aussi chez des écrivains français. — En français régional, le terme est également connu en Bourgogne, en Savoie et dans le Dauphiné.
Bibliographie. « gros tas de pierres » Trév 1752 ; « pente de montagne couverte de pierres » Gdf 6, 108c ; Pier et PierSuppl (s.v. perrier) ; Acad 1932-35 ; FEW 8, 323a, PĔTRARIUM ; Lexis 1975 ; GLLF 1976 ; Lar 1979 ; Lar 1982-1985 ; TLF ; « régional, surtout Suisse, Savoie » GR 1985 ; BlancRouatVill 1993 ; Lengert 1994 ; ArèsParler 1994 ; RobezVincenot 1998 ; DeprazChablais 1998 (et var. perrier, perrière) ; « régional, surtout Suisse, Savoie » GR 2001.
Pierre KNECHT
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