les citations
niolu, -ue [ɲɔly] adj. et n. (aussi gnolu, plus rarement niollu, gnollu, gniolu)
(fam.) Étourdi, rêvasseur ; nigaud, sot. Espèce de niolu, tais-toi voir* ! Arrête de faire le niolu, réponds-moi ! ⇒ bedoume, bobet, bœuf.
1 « Je me demande si vous n’êtes pas plus niolu que méchant. » RSR, 2 novembre 1975.
2 « Monsieur, vous devez être un rude “niolu” pour ne plus vous rappeler le prénom d’une femme après avoir passé avec elle toute une soirée. » Coopération, 16 juin 1977.
3 « Des gnolus ont couvert le stade et un mur métallique, grenat, empêche de voir les trains. Et l’on s’étonne qu’il n’y ait plus personne aux Charmilles [ancien stade de football de Genève] ! » La Liberté, 17 août 1987.
4 « Puis, tout d’un coup, le monde a basculé, les hausses successives des intérêts hypothécaires, les arrêtés fédéraux* urgents contre la surchauffe […], sont venus faire de ces hommes et femmes intelligents de véritables gnolus. » La Suisse, 23 décembre 1990.
5 « Jeudi, concert aux Prés de l’Etang. Personne n’a songé à acheter des fleurs pour le directeur polonais qui se demande dans quel pays de gnolus il est tombé. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1993, p. 22.
6 « La succession du R. B., […] n’a pas été une sinécure. Trouver parmi ses subalternes un gnolu capable de perdre aussi souvent et autant que le B. à la petite bête n’était pas chose aisée. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, 1995, p. 20.
Remarques. Encore assez fréquent, surtout à l’oral. — On trouve aussi le diminutif niolet, ‑ette, adj. (ChuardVaud 1979 ; Had 1983).
Commentaire. Première attestation connue : 1916 (BiblSR). Dérivé en ‑u (< ‑ŪTU) du dialectalisme niole n. f. “nuage, brouillard”, aujourd’hui vieilli, mais qui survit encore isolément dans les loc. être dans les nioles “être perdu dans les nuages, rêvasser ; avoir l’air stupide” (Pier s.v. niole 1) ; “être dans les nuages” (ArèsParler) ou regarder les nioles “rêvasser” (comm. pers. de D. Destraz). En dehors de la SR, ce dérivé est aussi attesté dans le français régional de Bourgogne, de Franche-Comté et de Savoie. Par ailleurs, on signale en France de nombreuses autres formes dialectales et argotiques issues de NĔBŬLA et situées dans la sphère sémantique de “niaiserie, stupidité” (v. FEW). — Lengert, qui ne fait pas figurer niolu dans sa nomenclature, interprète à tort le diminutif niolet comme une altération de niobet.
Bibliographie. BiblSR, n° 1979 ; Pier ; « niollu » BiseHBroye 1939 ; FEW 7, 70b, NĔBŬLA ; « niollu » IttCons 1970 ; « niolu » ChuardVaud 1979 ; « niolu » Had 1983 s.v. agnoti ; « niolu » Pid 1983, 1984 ; « gnaulu, gnôlu » RobezVincenot 1985 ; « niòlu » DurafHJura 1986 ; « gnolu » ChapuisMots 1988, p. 19 ; « niolu » Nic 1987 ; « niolu, niollu, gnollu » Nic 1990 ; « niolu » ChevalleyListe 1990 ; « niolu » CuenVaud 1991 ; « niolu » DromardFrComt 1991 ; « niolu » ColinParlComt 1992, 1995 ; « gniolu » StRobert 1993 ; Lengert 1994 s.v. niobet ; « niolu » ArèsParler 1994 s.v. niole ; « niolu » OffScrabble 1995 ; « gnolu » DeprazChablais 1998.
Pierre KNECHT
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