les citations
bœuf adj. inv.
(fam.) Stupide, bête. Ce qu’il est bœuf, ce film ! Elle est bœuf, c’est pas possible. Avoir l’air bœuf. ⇒ bedoume ; bobet ; daube ; niolu.
(loc.) C’est bœuf, c’est bête, c’est idiot.
1 « C’est bœuf, j’ai oublié les clefs. » Enq. CD/I, 1974 (NE Neuchâtel).
2 « […] non, non, je ne viens plus avec toi, c’est trop bœuf ce qu’il dit… » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 266.
3 « À ruminer tout ça, je trouve que c’est tout de même bœuf ! » Coopération, 17 février 1977.
4 « Tu n’arrives pas à effectuer ce calcul ! C’est pourtant bœuf. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Landeron).
5 « C’est bœuf hein, de se casser un bras comme ça, ce que c’est bœuf ! » Retraité, 13 janvier 1979 (NE Bevaix).
Remarques. Cf. encore le dérivé bœufferie [bœfʀi:], [bø(:)fʀi:] n. f. “ânerie, bêtise” (« même quand il faisait les pires bœufferies » G. Lovis, Au temps des veillées, 1981, p. 251 ; v. encore Had 1983 et BourquinPays 1985, p. 106). — L’emploi de bœuf en fonction épithète attesté en français dans des syntagmes tels effet bœuf, succès bœuf, etc. (v. TLF s.v.), où bœuf a un sens tout à fait différent, est aussi connu en Suisse romande.
Commentaire. Première attestation : 1840 (R. Töpffer, Un Bouquet de lettres, p. 161). Emploi semblable attesté en français classique (v. citation de Perrault dans GLLF 1971) ; cf. encore, au xixe s., une citation de Stendahl dans TLF, où le mot bœuf connote la lenteur d’esprit. Aussi attesté dans les parlers dialectaux de Vaud et du Jura nord (v. GPSR). On a relevé en Champagne bœu n. m. “individu lourd, au propre comme au figuré”. — La Savoie connaît beufferie [sic] “bêtise” (« considéré comme un mot de Genève », v. GagnySavoie 1993) ; le mot est aussi usité dans le Doubs (DondaineMadProust 1991, p. 69).
Bibliographie. Pier ; FEW 1, 447a, bos 5 ; GPSR 2, 449a, bœuf 4 ; GLLF 1971 s.v. bœuf ; TLF 4, 623b s.v. bœuf C 1 b ; Alpha 1982 ; Had 1983 ; PR depuis 1984 ; GR 1985 ; NPR 1993 ; TamineChampagne 1993 ; Lengert 1994.
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