Guggenmusik [gugənmuzik] 🔊, [gugɛnmuzik] (exceptionnellement Guggenmusig) n. f. (le plus souvent invariable ; parfois écrit sans majuscule)
1.◆
![]() 1 « La version 1982 des Brandons* d’Yverdon promet d’être explosive ! En effet, aux côtés des fanfares locales de l’Avenir,
du Corps de musique et de la Croix-bleue [= ligue antialcoolique], toujours très appréciées,
défilera une “Guggenmusik” venue tout exprès de Kriens. » Journal d’Yverdon, 10 février 1982, p. 18.
2 « On en rêvait… on l’espérait… et ça y est elle est là… Elle a pris forme dans l’esprit
de quelques joyeux copains désireux de donner à Sierre sa Guggenmusik. Pensez donc la chance de trouver 25 musiciens qui depuis trois mois s’astreignent
à des répétitions et en plus paient de leur poche costumes et instruments pour que
le Carnaval de Sierre soit digne de ceux de Sion, Martigny et Monthey. Ils défileront
donc en grande première samedi 20 février au grand cortège des enfants avec la clique* bâloise. » Journal de Sierre, 12 février 1982, p. 4.
3 « Cette année, plus de 10 000 “carnavaleux” [= participants au carnaval] – cliques*, chars et Guggenmusik confondus – sont attendus dans les rues de la ville. » Le Matin, 6 février 1994, p. 13.
4 « Le carnaval de Villars coïncidait cette année avec le début des vacances de neige.
Une bonne surprise pour les hôtes de la station chablaisienne* qui, samedi matin, à peine extirpés des bouchons autoroutiers, ont pu se délecter
de l’aubade donnée au centre du village par la Guggenmusik lucernoise*. » Le Nouveau Quotidien, 14 février 1994, p. 20.
5 « Dimanche, ce sont les enfants de 25 classes de l’arrondissement scolaire qui ont déambulé
en costumes dans les rues de la cité, escortés par six Guggenmusik et autant de chars. » Le Matin, 28 février 1994, p. 7.
6 « Demain, les festivités commenceront très tôt. À 6h32, un déjeuner* concert animé par une Guggenmusik payernoise* donnera le coup d’envoi à une journée d’animations aux quatre coins de la ville. » L’Express, 2 mars 1995, p. 15.
7 « À sa création en 1974 à Payerne, les Tétanoces n’étaient qu’une formation de percussions,
des “roille-bidons”* prêts à remplacer les fanfares rechignant à se déguiser. C’était la première Guggenmusik romande. Après un calendrier où ils se sont mis à nu, et avant un gros bastringue* les 27 et 28 août, les quelques 40 fanfarons* ont marqué cet anniversaire, hier lors du cortège des Brandons* […] Importé d’outre-Sarine*, le concept de “Guggen”* a aujourd’hui essaimé : on recense quatre cliques* dans la seule ville de Payerne, une douzaine dans la Broye et, sans doute, plus d’une
centaine en Romandie. » 24 heures, 1er mars 2004, p. 19.
↪ V. encore s.v. Brandons Rem.
◇ (avec ‑s du pl.)
8 « Beaucoup d’ambiance avec dix Guggenmusiks et cliques* venues de toute la Suisse. Vous pourrez également apprécier les masques et les costumes
des groupes. » Contact week-end, 10 février 1994
◇ (avec la minuscule)
9 « Vers 21 h, la guggenmusik partira pour une nouvelle tournée, afin de décider tous ceux qui n’auront pas encore
rejoint les fêtards du carnaval. » L’Express, 8 mars 1995, p. 18.
↪ V. encore s.v. jodleur.
◇ (avec ‑s du pl. et minuscule)
10 « Bassecourt, début des festivités à 11 heures avec apéritif, cortège et, pour les amateurs,
mégafestival de guggenmusiks dans la soirée. » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1993, p. 5.
11 « Cinquante mille sets de table, autant de serviettes de table, vingt-huit mille tous ménages*, huit cents affiches, mille médailles, douze tonnes de confettis, des centaines de
ballons multicolores accrochés aux fenêtres, quatorze guggenmusiks (dont une d’Allemagne), douze chars humoristiques […] ; une fois encore, Payerne
défendra son titre de “plus grand carnaval de Suisse romande”. » La Liberté, 17 février 1994, p. 21.
2.◆ (plus rare) Musique tapageuse et discordante jouée par une clique* lors d’un carnaval ; charivari.
12 « Pour le plus impressionnant des carnavals, il faudra attendre le 1er mars à 4 heures du matin. C’est le fameux “Morgenstraich” de Bâle qui envahit de ses lumières et de sa Guggenmusik les rues de la ville [sic ; la Guggenmusik n’y est permise qu’à partir de l’après-midi]. » Le Nouveau Quotidien, 21 février 1993, p. 5.
Remarques. La majuscule, l’invariabilité et la présence occasionnelle de guillemets montrent
que le mot est encore le plus souvent senti comme un emprunt récent à l’allemand ;
mais il est le seul employé pour désigner avec précision ce référent (à l’exception
de clique, lui aussi emprunté à l’all. ; v. ce mot à la nomenclature). — Cf. encore la forme abrégée Guggen (« Les guggens cacophonisent [sic] » La Liberté, 1er mars 1993, p. 17 ; « À partir de 20 h. 14, les guggens partiront de divers quartiers » La Liberté, 17 février 1994, p. 21 ; « [titre] Avec les Guggen » Le Matin, 6 février 1994, p. 12). L’hésitation dans l’accord et l’emploi de la majuscule s’observe
ici aussi.
Commentaire. Emprunt relativement récent à l’all. de Suisse Guggenmusik n. f. “Gruppe, die verkleidet fastnächtliche Katzenmusik macht ; misstönende Musik von Fastnachtzügen” (DudenSchweiz 1989). La graphie ‑ig est un emprunt à la forme graphique du mot dialectal suisse alémanique. Le même emprunt
a eu lieu au Tessin (la chose et le mot ; v. Petralli 1990).
Bibliographie. Sans tradition lexicographique. Un étymon guggenmusik (suissal.) serait à ajouter à FEW 16, 98a.
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