les citations
grulette n. f. (grulatte, grulotte ; grelatte ; greulette, greulatte ; gurlette)
1.◆ Avoir la grulette loc. verb. Trembler, avoir la tremblote. Rien que d’y penser, j’en ai encore la grulette. Choper la grulette. ⇒ gruler.
1 « Ils avaient rampé toute la nuit et s’apprêtaient à franchir d’un élan à pieds joints un filet sauvage au-delà duquel sur une pierre plate dormaient les Bienheureux. Ronflements, requiem. Les tueurs étaient déjà dans la trajectoire quand Supersaxo, soudain réveillé, avait pu gonfler la source et les faucher en plein vol. On a quand même eu la grulette ! Joseph debout sur un roc ne s’arrêtait de trembler […]. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 144.
2.◆ Gelée de ménage. Manger de la gr(e)ulatte à la Saint-Martin*. ⇒ tête marbrée.
2 « La “grelatte” se sert en entrée ou comme plat de résistance accompagné d’une salade de pommes de terre ou de “carottes*” rouges. » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 24.
Localisation. 1, Suisse romande ; 2, Canton du Jura (Jura Nord). — Les suffixes en ‑atte, ‑otte sont jurassiens. La métathèse (gur-) est attestée dans Canton de Fribourg.
Commentaire. Première attestation en SR : 1852 (HumbGen). Dialectalisme ; déverbal de gruler (v. ce mot) avec suff. -itta (dans ses diverses variantes régionales). Aussi attesté en français régional de France : cf. Langres [Haute-Marne] avoir la greuleute “trembler de peur”, Morez [Haut-Jura] grulette “chair de poule”, Besançon (v. Dromard) grulotte, grelotte “gelée enrobant le pâté de tête” et Savoie avoir la greulette “avoir la tremblotte”.
Bibliographie. « greuleute » MulsonLangres 1822 ; « greulette » HumbGen 1852 ; Pier ; FEW 2, 1232a, *corrŎtŬlare II 2 b α (et à tort 16, 60b, grillen II 2) ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; Pid 1983 ; BourquinPays 1985, p. 106 ; GuichSavoy 1986 ; GrafBern 1987 ; DromardFrComt 1991 ; Manno 1994, p. 213 ; RobezMorez 1995 ; PLi 1998.
Simone QUENET
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