les citations
carotte rouge n. f.
◆ Betterave rouge. Salade aux / de carottes rouges. ⇒ racine rouge.
1 « Préparez une marinade en cuisant* une bouteille de bon vin rouge additionné d’un verre de vinaigre de vin avec des oignons, des échalotes, quelques gousses d’ail, des carottes rouges coupées en bâtonnets et un bouquet ficelé […]. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 126.
2 « L’hôtesse nous faisait surprise sur surprise en apportant un à un des plats de jambon, saucisses, saucissons rôtis froids avec salade de carottes rouges et d’endives, tout cela artistiquement paré […]. » IttÇà, 1975, p. 27.
↪ V. encore s.v. grulette 2.
Localisation. Surtout Canton de Vaud, Canton du Valais et Canton de Fribourg ; des témoins de Canton de Genève connaissent aussi cet emploi. Dans Canton de Neuchâtel, Canton de Berne (Jura Sud) et Canton du Jura (Jura Nord), il coexiste avec racine rouge (v. ce mot).
Remarques. Chez plusieurs témoins, le mot betterave a été jugé comme inapproprié pour renvoyer à ce référent car on ne l’emploie que pour désigner un légume destiné à la consommation animale (la betterave fourragère, qu’on appelait anciennement racine d’abondance ou abondance). — On trouve le syntagme carotte rouge dans plusieurs dictionnaires français (depuis 1596, v. FEW), mais il s’agit de la dénomination d’un type de carotte potagère et non de la betterave rouge. Par ailleurs, carotte “betterave” a été intégré comme provincialisme par certains dictionnaires français (Trév 1732-1771 ; Lar 1867 ; GR 1985). — Au Québec, ce même légume est appelé bette n. f. (v. par ex. DQA 1992 s.v. betterave).
Commentaire. Première attestation de ce sens en Suisse romande : 1808 (déjà env. 1750 à Lyon, Du Pineau). Cet emploi spécialisé de carotte, qui désigne en français de référence un autre type de légume à racine pivotante, s’étend à tout le domaine francoprovençal et repose sur le substrat dialectal (v. FEW, GPSR) ; en plus de la Suisse romande, on le retrouve dans le français régional de Saône-et-Loire, de l’Ain, de l’Isère, de la Savoie, du Rhône, de la Loire et de la Haute-Loire ; il serait aussi connu en Auvergne (enq. Lagueunière, 1995).
Bibliographie. VurpasDuPinLyon (env. 1750) ; SchneiderRézDoubs 1786, p. 250 ; MolardLyon 1803 ; DeveleyVaud 1808, n° 296 ; Dumaine 1810, p. 218 ; DeveleyVaud 1824, n° 280 ; GuilleDial 1825, p. 85b ; GuilleNeuch 1829-32 ; HumbGen 1852 ; Littré ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; PuitspeluLyon 1894 ; VachetLyon 1907 ; Pier ; Mâcon 1926 ; Schoell 1936, p. 90 ; MiègeLyon 1937 ; FEW 2, 397a, carota I 2 (Neuch., Mâcon, Lyon carotte rouge “betterave” est classé à tort sous I 1 a, p. 396b) ; DudanFranç4 (1945), p. 50 ; GPSR 3, 103a s.v. carotte 2° 2 ; ZumthorGingolph 1962, p. 251 ; SchüleNendaz 1963 ; RLiR 42 (1978), p. 162 ; TuaillonVourey 1983 ; Pid 1983, 1984 ; Gonon-Poncins 1984 ; GR 1985 ; GuichSavoy 1986 ; MartinPellMeyrieu 1987 ; MartinPilat 1989 ; DucMure 1990 ; TavBourg 1991 ; VurpasMichelBeauj 1992 ; FréchetMartVelay 1993 ; GagnySavoie 1993 ; BlancRouatVill 1993 ; NPR 1993 ; SalmonLyon 1995 ; FréchetAin 1998 ; GR 2001.
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