gruler v. (greuler, gurler)
1.◆ (v. intr.) Trembler (de froid, de peur), grelotter. Gruler sous la pluie ; gruler d’inquiétude. ⇒ grulette.
2.◆ (v. tr.) Gauler (des noix). Gruler des noix. ⇒ déguiller.
1 « On a eu une telle récolte de noix qu’il a fallu faire venir les Savoyards pour les
greuler. À la première greulée [v. rem. ci-dessous] ils en avaient jusqu’au menton. » IttCons 1970, p. 20.
2 « […] le Boillat, un grand dépondu* qui fait bien deux mètres, sans ses socques ; une vraie machine à greuler les noix. » IttÇà 1975, p. 86.
◇ Secouer les branches d’un arbre pour en faire tomber les fruits.
Localisation. Une forme avec métathèse (gurler) se rencontre dans 〈Canton de Fribourg〉 ; quant à greuler, il est attesté à 〈Canton de Genève〉 et cohabite avec gruler dans 〈Canton de Vaud〉.
Remarques. Cf. encore le dér. gre(u)lée n. f. “secouement d’un arbre ; fruits qui en tombent quand on le secoue” (v. ex. ci-dessus ; Pier, IttCons 1970).
Commentaire. Premières attestations : 1594 (grusler), 1623 (gruler), v. Pier. Dialectalisme. Type attesté dans les parlers de l’est galloroman (v. ALF
1330 « trembler » et ALF 1576 « gauler les noix »), ainsi qu’en français régional de Haute-Marne, de Franche-Comté et de Savoie.
Bibliographie. « greuler » GaudyGen 1820, 1827 ; « greuler » MulsonLangres 1822 ; « greuler » HumbGen 1852 ; « greuler » GrangFrib 1864 ; Pier ; FEW 2, 1230b, *corrŎtŬlare II 1 b et 1232a, *corrŎtŬlare II 2 b α ; « gr(e)uler » IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; « greuler “secouer légèrement un arbre, pour faire tomber les fruits ; grelotter” » GuichSavoy 1986 ; « gruler “grelotter” » DromardFrComt 1991 ; « gruler, grouler “trembler en faisant du bruit” » ColinParlComt 1992.
Simone QUENET
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