chédail [ʃɛdaj] 🔊 n. m.
◆ Ensemble du matériel d’exploitation d’une ferme (s’oppose à bétail). Un hangar à chédail. Mise* de chédail, miser son chédail.
1 « Et ce que je suis, moi ? Est-ce que nous faisons partie du bétail ou du chédail ? » S. Chevallier, Le Silence de la terre, 1961, p. 34.
2 « Parce qu’elle était importante, la mise* de bétail et chédail du fermier du syndic* avait été annoncée longtemps à l’avance dans les journaux. Pour le propriétaire qui
mise* et son bétail et son chédail, c’est toute une organisation et tout un travail aussi ; un travail de longue haleine
qui débute des semaines avant la date retenue. Pour la circonstance, il faut que les
bêtes aient fière allure et le chédail de même. » A.-L. Chappuis, A petit feu, 1964, p. 17.
3 « Le jeudi 29 novembre dès* 13 h., pour cause de santé, M. A. B. fera miser* tout son chédail en parfait état, soit : […]. » Feuille des avis officiels du canton de Vaud, 6 novembre 1973, p. 2720.
4 « À vendre / domaine agricole d’environ 10 ha. avec possibilité de louer des terres.
[…] Possibilités d’achat du cheptel vif et du chédail. » Le Sillon romand, 24 janvier 1975, p. 8.
5 « Samedi 15 février, dès* 12 h. 30, M. J.-P. B. exposera en mise* publique, pour cause de fin de bail, tout son bétail et chédail, soit : […]. » Le Sillon romand, 31 janvier 1975, p. 8.
6 « Famille d’agriculteurs, ayant son bétail et chédail, cherche à louer ou à acheter un domaine de 15 ha […]. » Le Sillon romand, 6 août 1976, p. 13.
7 « Pour raison d’émigration, la famille E. et J. H. […] exposera en mise* publique et volontaire, au comptant, tout le bétail et chédail. » Le Pays, 5 mars 1993, p. 22.
8 « Sans thérapie de choc, l’agriculture suisse va continuer de mourir à la petite semaine,
au gré des ventes aux enchères de bétail et chédail qui agrémentent la page “bonnes affaires” de la presse paysanne. » Le Nouveau Quotidien, 18 mars 1995, p. 18.
Remarques. Ce terme souvent inconnu des citadins est cependant très fréquent dans la presse rurale
(petites annonces) et la littérature du terroir. — Au xixe s., la forme la plus fréquente est chédal, mais chédail (dû à l’influence de bétail) apparaît dès 1824 et s’impose au xxe s., au détriment de chédal, tombé en désuétude dans l’usage contemporain.
Commentaire. Attesté depuis le xive s. en Suisse romande, avec d’abord le sens de “capital, patrimoine” (v. GPSR). Transposition en français régional d’une forme dialectale doublet du français
cheptel, avec changement de suff. et restriction de sens (le mot désignait auparavant l’ensemble
des bêtes et du matériel) par polarisation avec bétail.
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud
1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; Gdf 2, 90b s.v. chatel ; WisslerVolk 1909 ; Pier, PierSuppl s.v. chédal, chétal ; FEW 2, 253b, capitalis I 2 ; GPSR 3, 470a-472a ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; TLF ; ChuardVaud
1979 ; Pid 1983, 1984 ; GR 1985, 2001.
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