les citations
brisolée n. f.
◆ Repas rustique et festif, normalement pris en plein air, où l’on mange des châtaignes rôties et du fromage, arrosés de moût ou d’un vin nouveau de la région. Faire la brisolée. ⇒ torrée.
1 « Pour agrémenter l’après-midi des gardeurs de vaches, Célestine a mis quelques châtaignes dans un sac et les leur a données pour faire la brisolée. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974 (1re éd. 1962), p. 188.
2 « Cette brisolée, c’est la dégustation des châtaignes grillées, qu’on accompagne généralement d’un des fromages d’alpage* produit durant l’été, et qui arrive, au début novembre, à son juste point d’affinage. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 93.
3 « FULLY. – La société de développement de la commune organise, dimanche 19 octobre, dès* 13 heures, une brisolée en plein air, à la place du Pétrole (au bord de l’ancienne route des mayens*). » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 17 octobre 1975, p. 23.
4 « Un petit parcours dans les bois parés de belles teintes automnales, une brisolée avec fromage et vin nouveau dans un établissement accueillant […]. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 30 octobre 1975, p. 19.
5 « La semaine dernière, une cohorte d’aînés est montée de la ville pour conquérir Plan-Cerisier et y déguster la brisolée servie avec du vin doux. Manifestation qui s’est déroulée dans une ambiance cordiale, animée qu’elle était par les productions d’un accordéoniste de La Croix, jouant des airs connus. Chacun fut mis en gaieté avec le vin nouveau. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 27 octobre 1976, p. 17.
6 « La chasse est finie, les vendanges sont rentrées et le moût commence à se troubler : voici venu le temps de la brisolée. La brisolée, c’est le temps des retrouvailles autour du feu qui ronronne. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 12 novembre 1980.
7 « Autre spécialité, la brisolée [en gras dans le texte] : des châtaignes rôties, du fromage local, des grappes de raisin juste cueillies, du fendant* nouveau et… quelques amis avec qui partager ce repas rustique et une conversation animée. En fait, cette brisolée est symbolique du Valais : simple, réconfortante et naturellement sympathique. » Cuisine actuelle, février 1993, p. 59.
8 « Animée par Jean-Luc et Étienne à l’accordéon, la séance de dédicaces sera suivie d’une brisolée. » La Presse, 24 novembre 1993, p. 19.
↪ V. encore s.v. bagnes.
Des brisolées, des châtaignes rôties.
9 « Et quand on a bien froid et les doigts engourdis, on se réchauffe avec un cornet de brisolées. » Journal de Plainpalais, Genève, décembre 1958.
Localisation. Aujourd’hui essentiellement valaisan.
Remarques. Le verbe brisoler v. tr. “rôtir des châtaignes” et son dérivé brisoleur, ‑euse n. “personne qui rôtit des châtaignes” sont attestés dans plusieurs sources (brisoler des châtaignes déjà DeveleyVaud 1808 n° 329 ; brisoleuse HumbGen 1852 ; v. encore Pier s.v. bresoler), mais ils sont devenus plutôt rares dans l’usage contemporain.
Commentaire. Première attestation : 1810 (une brisolée de châtaignes). Transposition en français régional du type dialectal brǝzòlā̩yǝ, dér. (< -ata) du verbe brǝzòla̩ (français régional brisoler) ; ces mots appartiennent à la même famille que fr. braise.
Bibliographie. Dumaine 1810, p. 213 ; GaudyGen 1820, 1827 ; HumbGen 1852 ; OdinBlonay 1910, 68a ; GPSR 2, 784b-785a s.v. brǝzòlā̩yǝ ; FEW 15, I, 256a, *bras- I 1 ; IttCons 1970 (> DFV 1972 ; CuenVaud 1991) ; Pid 1983, 1984 ; PLi 1998.
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