les citations
appondre v. (aussi apondre)
I.◆ 1.◆ (v. tr.) Joindre, fixer bout à bout ; attacher, unir. Appondre des brins de laine, des cordages ; appondre un char au tracteur, un wagon à la locomotive ; écrire en appondant les lettres d’un mot. ⇒ apponse ; dépondre ; rappondre ; crocher 1.
1 « Comme il est seul avec Thérèse, il espère que des bras viendront à son secours. Il les attend tout en travaillant, regarde sur la route lorsqu’il “appond” ses chars, […]. » A.-L. Chappuis, La Moisson sans Grain, 1961 (2e éd. ; 1re éd. 1955), p. 38.
2 « Ce sont [les célébrités du jazz] les locomotives ; ensuite, on appond les wagons les moins connus. » TSR, Téléjournal, 19h40, 6 juillet 1976 (interview avec l’organisateur du Festival de Jazz de Montreux).
3 « J’apponds les bouts de pellicule les uns aux autres. » Témoin âgé de 30 ans, 18 février 1985 (NE La Chaux-de-Fonds).
I. 2.◆ (v. intr.) Prolonger une discussion en répliquant.
4 « Dans les discussions, c’est toujours ce même bavard qui appond. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
(Dicton) Qui répond appond, en répliquant sans cesse, on éternise la discussion, on avive la dispute.
5 « Qui répond appond. Tant pis. J’avais failli réagir à l’article de M. le Procureur général de Genève […]. Le courrier de M. E. M. m’y oblige. » Domaine Public, 5 septembre 1991.
II.◆ s’appondre v. pron. Se joindre, s’unir, s’assembler, s’accrocher.
6 « Le camarade me dit : “Viens, on s’appond derrière le camion”. » MeijerEnq 1962, p. 64.
7 « Parfois les festivités se prolongeaient pendant huit jours et s’appondaient aux Rois. » IttÇà, 1975, p. 25.
8 « Ensuite se produit l’emboîtement, le baiser des tuyaux. Ils s’appondent en laissant échapper une salive jaunâtre […] et le ciment est soufflé là-dedans […]. » M. Chappaz, Chant de la Grande Dixence, 1975 (1re éd. 1965), p. 49.
9 « Les gamins s’appondent aux autos. » Enq. CD/II, 1975-1981 (FR La Roche).
↪ V. encore s.v. dépondre II.
III.◆ appondu, ‑ue part. passé-adj. Uni, joint, assemblé, accroché.
10 « Il y a des chars qui sont appondus aux tracteurs. » MeijerEnq 1962, p. 90.
11 « Là-bas deux papillons qui dansent appondus d’une aile […]. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 43.
12 « Montherod n’est pas resté “apondu derrière le char”, avec les petits coups de pouce de l’État. L’évolution a suivi son cours, comme l’a également affirmé un fameux jour de fête, M. E. Ch., syndic*, à son homonyme le conseiller* fédéral frais émoulu […]. » Tribune-Le Matin, 23 février 1975, p. 19.
13 « […] l’association des commerçants zurichois du centre ville a décidé de contribuer à l’animation des rues : la Bahnhofstrasse, par exemple, sera entièrement recouverte par un toit flottant de tissus appondus à la façon japonaise. » Le Nouveau Quotidien, 1er mai 1993, p. 25.
14 « Pour “Liberation”, leurs visages ont été complètement recréés sur ordinateur, avant d’être appondus à des corps d’oiseaux dorés, tout aussi synthétiques. » Le Nouveau Quotidien, 20-23 mai 1994, p. V.
Localisation. Dans Canton du Jura (Jura Nord), on dit plutôt rappondre (v. ce mot).
Commentaire. Première attestation en Suisse romande : 1408 (sous la forme du part. passé apondue), 1666 (sous la forme de l’infinitif appondre) ; v. Pier et PierSuppl. Type très bien attesté en ancien et en moyen français (v. FEW 25, 43b-46a, appŎnĔre) ; dans les parlers dialectaux modernes, son extension couvre un territoire très vaste : il a été relevé en Bourgogne, en Franche-Comté, dans toute la Suisse romande, en Savoie, dans le Lyonnais, ainsi que dans quelques points occitans, du Dauphiné à la Dordogne (v. FEW ibid.). En français régional de France, il est attesté en Bourgogne, dans le Doubs, dans le Haut-Jura, dans l’Ain et en Savoie (où l’on relève aussi le dicton Qui répond appond), en Isère, à Lyon, à Roanne (Loire) et dans le Dauphiné. V. encore DRF.
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