rappondre v. (aussi rapondre)
I.◆ (v. tr.) Mettre ensemble, lier, joindre, assembler. Rappondre un morceau d’étoffe à un pantalon pour l’allonger. ⇒ appondre ; dépondre ; rapponse.
1 « Il faudra rappondre tous ces morceaux de tissu pour en confectionner des tapis. » Enq. CD/II, 1976-1980 (VD Arnex).
2 « Elle a rappondu ces deux bouts d’étoffe. » Enq. CD/II, 1976-1980 (JU Porrentruy).
◇ (en particulier) Réunir par un nœud les deux extrémités d’un fil, d’une corde ou d’un brin de laine
brisé. Rappondre deux cordes, deux bouts de ficelle.
3 « J’ai rappondu mon attache de soulier [= mon lacet]. » Enq. CD/II, 1976-1980 (FR La Roche).
4 « La corde est cassée ; il faut rappondre les deux bouts. » Enq. CD/II, 1976-1980 (NE Le Landeron).
↪ V. encore s.v. rapponse 1.
◇ (en emploi abs.)
5 « Je dois toujours rappondre en tricotant cette laine. » Enq. CD/II, 1976-1980 (BE Courtelary).
◇ Répondre, répliquer, enchaîner la conversation.
6 « – Ah ! que fait le docteur, c’est ennuyeux ça ! / – Oui, que rapond le grand-père… » IttÇà, 1975, p. 259.
II.◆ se rappondre v. pron. S’ajouter.
7 « Car demain, si la Providence le veut bien, nous tournerons une autre séquence, d’autres
images encore inconnues ce soir viendront se “rappondre” à la suite des autres… » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 171.
III.◆ rappondu part. passé-adj. Réuni, joint, assemblé.
8 « J’ai eu l’occasion d’en [des bondelles* fumées] déguster à quelques reprises, issues de fumoirs artisanaux, construits de
tôles “rapondues” et de toile de sac goudronnée. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 152.
Remarques. Fam. ; très rare à l’écrit.
Commentaire. Déjà attesté en ancien français (Besançon 1290) et en moyen français (franc-comtois, xvie s.), v. FEW 25, 44b-45a. Première attestation en français régional de Suisse romande : 1584, Pier. Le type
est bien documenté dans les parlers dialectaux du centre-est : Bourgogne, Champagne,
Franche-Comté, Suisse romande, Savoie, Lyonnais. En français régional, rappondre a été relevé en Haute-Saône, dans le Doubs, le Haut-Jura, l’Ain ainsi qu’en Ardèche ;
rapondu “rallongé” est « assez fréquent » à Vourey, dans le Dauphiné. V. aussi DRF.
Bibliographie. SchneiderRézDoubs 1786 ; DeveleyVaud 1824 ; GaudyGen 1827 ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch
1829-32 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs
1881 ; « rapondre “rapiécer” » CarrezHJura 1901, 1906 ; OdinBlonay 1910, p. 457a ; Pier ; CollinetPontarlier 1925 ;
ZumthorGingolph 1962, p. 258 ; FEW 25, 44b-45a, appŎnĔre I 1 ; DondHSaône 1977 ; DoillonComtois 1980 ; « rapondu » ManteIzeron 1982 ; TuaillDauph 1983 ; DurafHJura 1986 ; « très peu vivant » MartinFréchVelay 1993 ; FréchetAnnonay 1995 ; SalmonLyon 1995 (att. isolée de 1868) ; FréchetAin 1998 ; DRF 2001.
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