les citations
éd. 1999 amuse-bouche n. m.
◆ Petit mets salé (canapé, biscuit salé, olive, cube de fromage fondu, etc.) servi avec l’apéritif ou au cours d’une réception (par ex. une verrée*, un vin d’honneur). Servir des amuse-bouches ou des amuse-bouche. ⇒ salée ; sèche.
1 « C’est dans une telle promenade [en parlant d’une dégustation de vins] qu’on apprécie la compagnie de quelques-uns de ces amuse-bouches de cave que dégustateurs et vignerons savent diversifier, en choisissant quelques mets simples dont l’ingestion ne nuira pas à l’opération principale, qui reste le jugement des vins. Le pain est toujours là, ainsi que les noix en automne. Mais un vieux fromage coupé en petits cubes ou en fines lamelles, une assiette de viande séchée ou un peu de lard sec sont, eux-aussi [sic], des hôtes appréciés et des compagnons fort bienvenus. » J. Montandon, Le Valais à table, 1975, p. 92-93.
2 « L’horizon était obscur, le chemin sans mystère. Une proie facile çà et là ne pouvait qu’entretenir en lui le dégoût des bestioles et des amuse-bouche. Il en appelait à de fortes nourritures, cuisses d’ours, poitrine de cheval, fricassées de marcassin, testicules de taureau. » A. Voisard, Je ne sais pas si vous savez…, 1975, p. 10.
3 « [Mme Oin-Oin prépare l’apéro avec son mari] ‑ Dis donc, tu mets sur la table les amuse-bouche ? » RSR I, 5 mars 1977.
4 « Dans son restaurant de Crissier, le cuisinier aimait à confectionner le papet* en amuse-bouche, parmi d’autres “vaudoiseries” […]. » Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 24-25 janvier 1998, p. 12.
(en emploi fig.)
5 « Mais ces choix, qui se portent obligatoirement sur des textes courts, n’ont pas l’arbitraire des morceaux choisis ou des anthologies. Ce sont des textes représentatifs. Plus que des amuse-bouche, des mises en bouche [v. rem. ci-dessous]. » Domaine Public, 26 février 1998, p. 8.
Remarques. Euphémisme créé par analogie avec amuse-gueule, lui aussi connu et employé en SR. Il semble s’agir d’un phénomène d’hypercorrection, amuse-gueule n’étant pas considéré comme populaire en français de France. — Le néologisme mise en bouche [v. dernière citation ci-dessus] semble désigner une entrée un peu plus substantielle que l’amuse-bouche.
Commentaire. Régionalisme de fréquence ; mot pris en charge par la lexicographie française depuis 1992 seulement (v. DHLF s.v. muser, qui dit l’avoir observé en 1987) ; NPR 1993 le date « v. 1980 », sans référence. En Suisse, il est bien implanté et attesté depuis 1975 (Lengert donne 1962 comme première attestation, lui aussi sans référence). — À ajouter à FEW 6, III, 281b, MŪSUS auprès de amuse-gueule.
Bibliographie. « certains restaurants soucieux de bien dire le remplacent [amuse-gueule] par amuse-bouche » DHLF 1992 ; « au restaurant » NPR 1993 ; Lengert 1994 ; « terme utilisé dans les restaurants » PLi 1997.
Michaela HEINZ
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