vaudaire n. f. (parfois écrit avec majuscule)
◆ Vent très fort et chaud qui souffle depuis la vallée du Rhône sur la partie orientale
du Lac Léman.
★ C’est un nom régional que l’on donne au fœhn*. Un coup de vaudaire, les jours de vaudaire. ⇒ bise ; bornan ; fœhn ; joran.
1 « […] des milliers accourent, s’abattent sur les champs comme des sauterelles poussées
par la vaudaire. » C. Colomb, Le Temps des anges, 1962, p. 30.
2 « Hier soir [dans la région de Vevey], un coup de vaudaire s’est abattu sur le Léman. » RSR I, 29 juin 1976.
3 « C’est vrai qu’un brusque coup de bise* ou de vaudaire cause des ravages dans un parking à vélos ! » Tribune de Genève, 11 février 1982, p. 13.
4 « La Vaudaire est souvent redoutée par sa soudaineté et sa force, favorisée par l’accélération
que donne l’étroit couloir de la plaine du Rhône. » Société Internationale de Sauvetage du Léman, 22 avril 2003 (Internet).
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉 Chablais, 〈Canton de Genève〉.
Remarques. Très apprécié par les écrivains vaudois de la première moitié du siècle, et plus particulièrement
par C.-F. Ramuz, le mot paraît aujourd’hui fortement concurrencé par fœhn*. Il reste cependant usuel dans les milieux de la navigation. — On trouve aussi le
diminutif vauderon n. m. “vent qui souffle dans la même direction que la vaudaire, mais en force nettement plus
faible” (Les Ports du Léman, Internet). « Victime de l’anticyclone de ce week-end, le championnat national des Surprises à Vidy
a vu ses concurrents poireauter sous le soleil pendant la moitié du week-end. […].
Déplacé sur Morges pour profiter d’un tout petit vauderon, le comité de course s’est même payé le luxe d’une cinquième régate. » 24 heures, 23 septembre 2003, p. 25.
Commentaire. Terme attesté pour la première fois en 1492 dans un document de Vevey [VD] (« a borea occidente et vauzeria » ; mat. GPSR). Après avoir envisagé en 1911 un dérivé en ‑ARIA de Vaud (BGPSR 10, 46-48), Gauchat a démontré en 1914, sur la base d’arguments phonétiques
subtils, qu’il s’agit en réalité du résultat de *VALL(e)S+ARIA “vent du Valais”, ce qui correspond d’ailleurs beaucoup mieux à la direction du vent (BGPSR 13, 62-64).
— Le commentaire étymologique de LengertAmiel est inadéquat puisque les textes essentiels
parus dans BGPSR sont ignorés.
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 s.v. veudaire ; Littré 1872 ; LittréSuppl s.v. vaudeire ; OdinBlonay 1910, p. 641a ; BGPSR 10, 46-48 ; 13, 62-64 ; 14, 37-40 ; Pier s.v. ubère ; SnellGen 1960 s.v. vent ; Lar 1964 ; Alpha 1982 ; Nic 1987, 1990 ; ChevalleyListe 1990 ; ArèsParler 1994
s.v. vent ; PLi 1997 (avec commentaire étymologique à rectifier) ; Lengert-Amiel 1998 ; GR 2001
(avec commentaire étymologique à rectifier) ; OffScrabble 2001.
Pierre KNECHT
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