stöck [ʃtœk] 🔊, [ʃtœkx] interj. et n. m. (aussi stoeck), pl. stöcks
◆ Au jeu du jass*, annonce faite par un joueur pour faire savoir qu’il a le roi et la dame d’atout
(d’une valeur de vingt points) ; ces deux cartes. Taper sur la table en criant « stöck ! ». Avoir les stöcks dans son jeu. ⇒ blind ; bock ; bour ; chibre ; chibrer ; chinder ; jass ; nell ; pomme1 ; poutz ; poutzer 4.
1 « Est-ce que tu jouerais, toi, avec quelqu’un qui ne sait pas compter les atouts tombés
[…], qui oublie d’annoncer son stöck et qui entre dans la couleur qu’il ne faut pas ? » E. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, 1973, p. 71.
2 « Le roi et la dame d’atout constituent les stöcks. Ils valent 20 points à l’annonce. Les stöcks sont toujours valables, à n’importe quel moment. / Si les stöcks sont compris dans l’annonce en atout ils peuvent être annoncés conjointement à l’annonce,
pour autant qu’elle soit valable. » Règlement suisse de jass, 1983, p. 12-13.
3 « Le Stoeck ne s’annonce que dans le courant de la partie, au moment où l’on jette la deuxième
des cartes sur le tapis. L’annonce “Stoeck” est obligatoire si l’on veut marquer les 20 points. » Géober, (A)tout sur le jass, 1984, p. 23.
◇ Jouer au stöck, jouer au jass*. Faire un stöck, jouer une partie de jass*.
4 « Qui ne se souvient pas des apéritifs du dimanche à la cuisine et des “stoecks” avec la patronne, elle-même imperturbable dans sa jovialité […]. » Le Pays, 22 mai 1976, p. 4.
5 « Lorsqu’ils sont entrés, un des clients leur a lancé : “Tiens, v’là des groins [= Sangliers, groupement antiséparatiste jurassien] !” Eh bien, ça ne les a pas empêchés de jouer au Stöck jusqu’à trois heures de l’après-midi ! » Le Nouveau Quotidien, 10 janvier 1994, p. 8.
6 « Ou, autre tradition incontournable durant les cours de répèt’ [= de répétition*], on tapait le carton en réquisitionnant trois camarades pour faire un “stöck”. » L’Express, 30 avril 1994, p. 13.
Remarques. On trouve encore chez J. Chessex la graphie stöcker (v. citation s.v. bour) qui tente de reproduire la prononciation affriquée de la vélaire finale caractéristique
des parlers alémaniques ; cf. la forme chteucre dans GPSR. Il ne faut pas confondre cette forme avec le dérivé verbal stöcker (attesté dans BourquinPays p. 67 sous la forme chteuquer) qui signifie “jouer au stöck”. — Cf. encore le dér. stöckeur n. m. “joueur de stöck” (« Elle donne en exemple les “stöckeurs”, qui montent régulièrement chez elle pour trouver la tranquillité » Construire, 31 juillet 1991, p. 43). — Cf. frm. belote n. f. “la dame et le roi d’atout, quand ils sont dans la même main, à ce jeu [la belote]” (GLLF s.v. belote). La belote française dérive du même jeu hollandais que le jass* helvétique.
Commentaire. Première attestation en français de Suisse romande : 1899, v. Pier. Emprunt au suisse
alémanique (et à l’all. de Suisse) Stöck n. m. pl., de même sens. — Manque à FEW 17, 237, stock.
Bibliographie. TappoletAlem p. 166 s.v. Stock ; Pier s.v. steuc ; SchwId 10, 1708 ; GPSR 4, 47a s.v. chteuc ; DudenSchweiz 1989.
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