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craquée n. f.
1.◆ Craquement, bruit sec (d’une chose qui craque).
1 « On entend des craquées dans cette maison. » Enq. CD/I, 1976 (FR La Roche).
2 « J’ai entendu une craquée dans la grange. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Bôle).
3 « Alors on a entendu une craquée, et l’arbre est venu en bas*. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Colombier).
4 « On a entendu tout à coup une craquée dans la cheminée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Neuchâtel).
5 « On entendait de fortes craquées lors de la démolition de bâtiments en vue de la construction de l’autoroute. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
◇ (en particulier) Coup de tonnerre.
6 « Un dimanche matin, en plein sermon, on sent venir un puissant orage. Il tonne de plus
en plus près et déjà on entend entre deux craquées le canon à grêle d’un village voisin. » IttÇà, 1975, p. 229.
7 « Pendant l’orage, il y a eu de ces craquées ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (GE Genève).
8 « Pendant l’orage, on a entendu des craquées épouvantables. » Enq. CD/I, juillet 1976 (BE Saint-Imier).
9 « Tu as entendu, cette nuit, l’orage ? Quelle craquée ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
10 « Un éclair ! Quelle craquée ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Franches-Montagnes).
2.◆ Grande quantité. Une craquée de boulot à faire ; une craquée de pommes. ⇒ bourrée 3 ; crachée 2 ; trâlée.
11 « Nous avons fait une bataille avec les pives*. On recevait une craquée de pives* sur la tête. » MeijerEnq, 1962, p. 68.
13 « J’ai cueilli une craquée de pommes. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Bôle).
14 « Cette année, on a récolté des craquées de noix. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Neuchâtel).
15 « Il est tombé une craquée de grêle. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
16 « Il y avait une craquée de gens sur la route. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
17 « – Qu’avez-vous mangé ? – Une craquée de bonnes choses ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
18 « J’ai acheté une craquée de livres. » Enq. CD/I, juillet 1976 (BE Saint-Imier).
19 « Il me reste encore une craquée de boulot à faire. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
20 « Ils ont une craquée de gosses. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Bassecourt).
21 « Je crois qu’on ne tiendra pas jusqu’à Pâques [en parlant de la neige dans une station
de sports d’hiver], à moins qu’il vienne des craquées de neige. » RSR I, 3 mars 1977 (VD Chesières).
22 « G. G., qui habite maintenant Palézieux, a pas mal roulé sa bosse. Elle a volé en biplan
dans les années vingt, elle conduisait à 18 ans la Fiat de son père […], elle a fait
des craquées de photos. » 24 heures, 12 septembre 1995, p. 29.
3.◆ Dépression nerveuse. Faire une craquée.
23 « Il va bien maintenant, après sa fameuse craquée de 1974. » Institutrice, 18 mars 1976 (NE Peseux).
24 « Mon père a fait une craquée. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Bôle).
25 « Juste avant le bachot, j’ai fait une craquée. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Colombier).
26 « Il a failli faire une craquée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Neuchâtel).
27 « Il a fait une grosse craquée ce printemps. » Enq. CD/I, juillet 1976 (BE Moutier).
Localisation. 1 : 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉 ; 2 : 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉 ; 3 : 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉.
Remarques. Plutôt rare dans la langue écrite (quelques attestations chez les auteurs de la première
moitié du xxe s.).
Commentaire. Première attestation : 1867 (“craquement”). Au sens 1, part. passé fém. substantivé de mfr. frm. craquer v. intr. “produire un bruit sec par le frottement, ou bien en éclatant, en se rompant” (FEW 2, 1268b) ; pour référer à un coup de tonnerre, le mot est aussi connu dans le Doubs (DondaineMadProust),
à Ronchamp (Haute-Saône) et à Tulle (Corrèze) ; comm. pers., J.-P. Chambon. Le sens 2 s’inscrit dans le paradigme des dér. en ‑ata exprimant tout à la fois des coups et une grande quantité (v. Pier s.v. tapée). Le sens 3 se rattache à des emplois tels ses nerfs ont craqué, il a craqué “il a eu une défaillance nerveuse, il n’en peut plus” (NPR 1993).
Bibliographie. BonNeuch 1867 ; OdinBlonay 1910, p. 286b ; Pier ; FEW 2, 1269a, krakk- II 2 ; BiseHBroye 1939 ; MeijerEnq 1962, p. 68 ; ZumthorGingolph 1962, p. 241 ;
GPSR 4, 512b ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; Voillat 1971, p. 222 ; KnechtSR 1979, p. 252 ;
PLi depuis 1989 ; DondaineMadProust 1991, p. 69, 74 ; OffScrabble 1995.
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