les citations
bas (en -) loc. prép. et adv.
1.◆ (loc. prép.) En bas, en bas de. Vivre en bas la ville, dans le bas de la ville. Skier en bas les pentes, jusqu’au bas des pentes. Descendre en bas l’escalier, en bas de l’escalier ; descendre l’escalier jusqu’en bas. ⇒ haut (en ‑).
1 « Pouf ! elle [la bise*] vous saute au cou au coin d’une maison, pose ses lèvres tranchantes sur vos joues, vous chatouille en bas le cou… enfin, fatiguée avec la nuit, elle regagne ses pénates là-haut pour réparer ses forces. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 53.
2 « […] ces mots sont des rochers qui doivent leur sortir de la bouche, tourner en bas le menton, descendre, bondir par-dessus le sternum et tomber dans le petit lac de vin et frapper, baiser, pénétrer le soleil blanc. La langue des prêtres remue les arbres, les maisons, les chemins. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 17.
3 « Par l’escalier des cimes, par la fenêtre ! ji ! en bas le glacier, en bas le golfe blanc qui s’ouvre jusque sur la spirale, le delta des névés ! Les skieurs équilibrent la valse, embrassent le vide en le retenant, retiennent le vide en l’embrassant. Et jouent un tempo plus douceâtre au passage des crevasses. » M. Chappaz, La Haute route, 1974, p. 149.
4 « Elle tient un petit magasin d’épicerie en bas le village. » RSR, 21 novembre 1975.
5 « Elle [l’eau de pluie] était captée en bas la cave et on la pompait depuis la cuisine. » RSR, 4 décembre 1976.
6 « Quelqu’un me dira-t-il un jour si c’est vrai qu’on coinçait les gens dans ces caisses brinquebalantes pour les lâcher “en bas le Stalden” [rue en pente à Fribourg] ? » La Liberté, 20-21 février 1993, p. 15.
7 « Il a ensuite dû aller rechercher son tas de tôle avec le tracteur des Bottes-et-lits [sic] en bas le talus de la gare. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, 1995, p. 3.
↪ V. encore s.v. déguiller 2.
2.◆ (loc. adv.) (Entre dans la composition de plusieurs locutions verbales :)
Venir, arriver en bas, tomber, s’écrouler, s’effondrer. La pile de livres est venue en bas. Cet édifice en ruines risque de venir en bas. La foudre est tombée sur cet arbre et l’a fait venir en bas. Fais attention, tu veux* venir en bas ! ⇒ déguiller 2.
8 « Dépêche-toi, Louis. C’est chez toi qu’il brûle. Ta grange est déjà pour [est déjà sur le point de] venir en bas ! » S. Chevallier, Ces Vaudois ! 1966, p. 144.
9 « Comme l’espérait le Frisé, un rocher énorme qui pesait des tonnes et des tonnes était venu en bas d’un seul bloc. » D. Baud-Bovy, L’Homme à la femme de bois, 1970, p. 102.
10 « En 1990, P. R., habitant Charmey, constata que le mur nord de la chapelle menaçait de s’effondrer. Il contacta le Service des biens culturels et constitua un groupe de travail. Son intervention a permis de sauver l’édifice d’une ruine totale. “P. R. m’a dit, cette chapelle vient en bas. Tu dois venir voir” expliquait, hier, B. M., ingénieur. » La Liberté, 19 octobre 1995, p. 21.
11 « Ce produit prodigieux a aussi la faculté de dévaler les boyaux schuss droit* en bas pour ne s’arrêter parfois que dans les pantalons. » Le Nouveau Quotidien, 2 février 1996, p. 40.
↪ V. encore s.v. craquée 1.
Foutre (pop.), jeter, mettre, tirer en bas, faire tomber. La tornade a mis en bas les cheminées. Foutre qn en bas, tuer qn (hapax NE, v. Manno 1994, p. 219). ⇒ foutre bas.
12 « Eh bien, je vais pouvoir m’y mettre au défrichement de la forêt, parce que avec quarante-quatre mille trois cent soixante-six francs quatre vingt-cinq, on pourra déjà foutre en bas un joli carré… » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974, p. 219 (1re éd. 1962).
13 « Il y avait des grands gentils qui nous laissaient volontiers entrer sous les toiles, on y pénétrait accroupi sous les cris : attention tu vas tout tirer en bas… » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 127.
Se foutre en bas (pop.), tomber. Elle s’est foutue en bas l’escalier, elle a dégringolé dans l’escalier.
Contre en bas ⇒ contre.
Remarques. GuiraudPop 1973 donne « Il est tombé en-bas [sic] les escaliers » comme appartenant au français populaire, sans aucune référence. On ne trouve pas cet emploi dans GrevisseGoosse13.
Commentaire. Première attestation : GE 1530 (« les jetterent en bas le cimitiere », v. Pier). On relève en français régional de Franche-Comté venir en bas “s’effondrer”, et en français régional de la Vallée d’Aoste foutre en bas “démolir”.
Bibliographie. GaudyGen 1827 s.v. en-haut ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 s.v. haut ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; Pier s.v. arriver, bas (en), descendre, escalier, mettre, tirer et venir ; GPSR 2, 267b s.v. 2 bas II 1° ; FEW 6, II, 185b, mĬttĔre I 2 a α et 14, 241a, vĔnĪre I ; MeijerEnq 1962, p. 134 ; IttCons 1970 ; GuiraudPop 1973, p. 63 ; MartinAost 1984 ; GrafBern 1987 ; DromardFrComt 1991 s.v. bas (venir en) ; Lengert 1994 s.v. tirer en bas (p. 337) ; Manno 1994, p. 219.
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