courtine n. f.
◆ (rural, vieilli) Grand tas de fumier près de l’étable, de l’écurie*. Une courtine de fumier. Un coq sur la courtine. ⇒ lisier.
1 « Ce n’est pas moi que tu aimes, c’est le fils du syndic*, la plus grosse courtine du village, c’est la situation, c’est la galette, oui, la galette… » S. Chevallier, Le Silence de la terre, 1961, p. 44.
2 « Ces temps sont révolus : les dernières vaches ont quitté le village en 1948, boîtons* et écuries ont été transformées [sic] en granges, les courtines bien soignées en jardins, en cours bien pavées et en ruelles étroites. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 70.
3 « C’est grâce à notre Ugène que nous avions l’une des plus belles courtines du village. N’est-ce pas au volume du tas de fumier sur lequel, mine de rien, les
jeunes guignent en passant, que l’on estime la dot de la fille à marier ? » IttÇà, 1975, p. 244.
↪ V. encore s.v. aguiller I 2.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉 ; spor. 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉.
Remarques. Ce mot est tout à fait distinct de frm. courtine n. f. “rideau de lit ; mur de fortification”, qui remonte à un autre étymon (latin tardif cortina “tenture”).
Commentaire. Plus ancienne attestation au sens de “emplacement réservé au fumier” : FR 1373 ; au sens de “grand tas de fumier” : FR 1488 (v. GPSR). Vieux mot dialectal de Suisse romande, appartenant à une famille
qui connaît des représentants dans les dialectes italiens et ibéroromans ; déjà attesté
au xiiie s. en Suisse sous des formes latinisées (au sens plus général de “cour, place”), puis francisées dès le xive s.
Bibliographie. DeveleyVaud 1808, n° 185 ; Dumaine 1810, p. 224 ; GuilleDial 1825, p. 20 ; GuilleNeuch
1829-32 ; PeterCacol 1842 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; OdinBlonay
1910, p. 300b ; Pier ; FEW 2, 850a, cohors I 1 a ; GPSR 4, 460b-463b ; IttCons 1970 (> DFV 1972 ; CuenVaud 1991) ; Pid 1983,
1984.
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